Ce fonds servira à réaliser des activités de développement génératrices de revenus au profit des habitants de 27 localités
Le Mali continue à bénéficier de la solidarité des partenaires techniques et financiers pour une sortie de crise sûre et durable. Dans ce cadre, la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé en novembre 2016, un don de 8 560 620 000 Fcfa destinés au financement du Projet d’appui à la réinsertion socio-économique des populations du Nord du Mali (PARSEP NM) d’une durée de 4 ans (2017-2020).
Le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadou Konaté, a procédé au lancement de ce projet, hier à l’hôtel Maeva palace. C’était en présence du chargé de programme pays du groupe de la BAD, Alain Pierre Mbonampeka, des élus et notabilités des sept régions bénéficiaires (Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudéni).
Initié par le département en charge de la solidarité à travers le Fonds de solidarité nationale, ce projet est la continuité de la solidarité internationale dont le Mali bénéficie depuis 2012. Il intervient deux ans après la signature le 15 mai 2015 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Son objectif est la consolidation de ce pacte signé sous l’égide de la communauté internationale, en créant les conditions d’un retour des populations sur leur territoire d’habitation habituelle. Il est aussi un moyen de poursuivre les programmes et projets en cours à l’effet d’atténuer le déséquilibre de développement territorial en accordant la priorité aux zones les plus défavorisées et aux populations les plus vulnérables. Ce programme est également un moyen de développer des activités spécifiques afin d’accroître l’offre de services sociaux de base et d’assurer le relèvement économique local rapide dans les zones en situation de poste conflit pour une croissance inclusive.
Pour atteindre ces objectifs visés par la réalisation du présent projet, il sera réalisé des activités de développement génératrices de revenus au profit des 7 180 427 habitants des 27 localités qui sont concernées.
Présentant en détail les résultats attendus au terme de ce projet, le directeur général du Fonds de solidarité nationale, Abdoul Karim Sako a expliqué qu’il est attendu la construction de 27 écoles, autant de centres de santé, 54 forages équipés.
Il a annoncé aussi que ce projet verra la création, en termes d’infrastructures économiques, de 7 marchés, 5 parcs de vaccination, 152 ha de plaine aménagée, 20 étangs piscicoles, 10 ha de dattiers, 7 unités laitières, des moulins et autres matériels pour les femmes. M. Sako a ajouté que 20 centres multifonctionnels seront construits, en terme d’équipements collectifs.
Dans le cadre de l’appui aux producteurs locaux, chaque coopérative recevra 8 petits ruminants. Au total, 345 tonnes d’aliment bétail seront mises à disposition, ainsi que des semences et des intrants, a détaillé le directeur FSN. Abdoul Karim Sako a ajouté : « 20 périmètres maraîchers sécurisés seront aménagés pour les femmes, une ligne de crédit sera ouverte pour l’auto emploi des jeunes, 50% de femmes victimes de violences basées sur le genre bénéficieront de services adoptés ».
Dividendes de la paix. L’exécution de ces activités et l’entretien des équipements supposent, selon lui, la disponibilité en quantité et en qualité de personnels qualifiés. Dans ce cadre, seront renforcées les capacités des agents au niveau local. Aussi, 27 programmes de développement économique et social seront relus, 344 membres de comité de gestion seront formés dont 103 femmes au moins, a promis M. Abdoul Karim Sako. Il a indiqué que 189 élus et membres de la société civile seront formés en création et gestion d’entreprises, 54 agents des structures de santé et de l’éduction seront aussi outillés.
Intervenant pour le lancement officiel du projet, le ministre Hamadou Konaté a rappelé : « Nos hautes autorités, depuis 2013, se sont attachées à faire en sorte que le retour à la normalité se fasse avec diligence ». Pour ce faire, l’ambition du gouvernement est de tout mettre en œuvre pour que les populations déplacées ne restent pas plus de cinq ans hors de notre pays.
C’est pourquoi ce programme doit permettre, en agissant sur les localités les plus vulnérables situées dans les différentes zones postes conflits, la création d’une synergie d’actions entre les différentes structures intervenant dans le cadre de la réinsertion et le retour des populations déplacées.
Parlant de l’impact direct du projet sur les populations bénéficiaires, le chef du département de la solidarité a précisé que « l’objectif est de faire en sorte que les ressources destinées aux activités le soient pour les activités et non pour les structures qui coordonnent ou qui administrent les activités ». Car, pour les populations la paix signifie que les dividendes de la paix sont présents, accessibles et consommés, a-t-il rappelé.
Ainsi, le projet s’appuiera sur les collectivités territoriales pour sa mise en œuvre adéquate et harmonieuse. Les travaux au niveau des 5 régions du Nord, des zones d’insécurité, seront sécurisés par les Nations unies. La maîtrise d’ouvrage délégué étant assurée par le PNUD.
Saluant cette initiative qui facilitera la réalisation rapide et dans le temps, des infrastructures socio-économiques, le représentant de la BAD a salué les efforts du gouvernement pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, avant de réitérer l’engagement de son institution à soutenir le Mali pour l’atteinte d’une croissance inclusive et durable. M. Alain Pierre Mbonampeka a par ailleurs rappelé : « Les ambitions du projet ne pourront se réaliser pleinement que, si et seulement si, le gouvernement s’attèle à soutenir la mise en œuvre des activités prévues et à lever les obstacles de types administratifs, financiers et sécuritaires qui pourraient entraver une exécution de qualité du projet ».
En réponse à ces préoccupations, le ministre Konaté a donné l’engagement et la garantie du gouvernement de tout mettre en œuvre pour une exécution correcte du projet. Il a ainsi annoncé la disponibilité de la contribution du Mali (407 millions de Fcfa soit 5% du coût total du projet) à la réalisation de ce projet et l’effectivité de la tranche pour la première année.
Cheick M. TRAORE