Ralentie aux premières heures de l’occupation armée au nord du Mali, la recherche pétrolière connaît désormais une chute libre. Car, certains investisseurs ont déjà renoncé aux blocs qui leurs sont attribués.
Lancée il y a quelques années, la recherche pétrolière au Mali vit des moments difficiles à cause de l’occupation armée que connaît le nord de notre pays. C’est pourquoi les nouvelles autorités multiplient les initiatives pour faire revenir les investisseurs dans le secteur. D’ailleurs, l’activité figure en bonne place dans les nouvelles ambitions du Ministère des mines. En visitant jeudi dernier les locaux de l’Autorité pour la recherche pétrolière (Aurep), le nouveau Ministre des mines a pu se rendre compte de l’impact de la crise sur ses activités quotidiennes.
Profitant de la visite du Dr Amadou Sy, le Directeur général de l’Aurep, Mamadou Diawara, a souligné comment la situation de crise actuelle a impacté sur la recherche pétrolière au Mali. Mais, nous restons mobilisés, a-t-il ajouté, avant de regretter que des compagnies de recherche pétrolière ont déjà signifié qu’elles renoncent à des blocs qui leurs ont été attribués. Au nord du Mali où la recherche battait son plein avant l’occupation par des bandits armés, de réels espoirs étaient fondés sur le secteur. Reste maintenait à savoir quel va être l’étendue des dégâts, surtout quand on sait que ces groupes armés ont fait main basse sur les équipements des sociétés engagées dans la recherche pétrolière.
Certes, le pays nourrissait beaucoup d’espoir sur l’éventuelle de production du pétrole, mais nombre de Maliens craignaient la «malédiction» du produit. D’aucuns estiment même que si le MNLA a osé s’aventurer sur la création d’une saugrenue république, c’est parce qu’il misait sur cette denrée qui devient de plus en plus rare, et donc très convoitée par les grandes puissances du monde. Mieux, certains observateurs croient dur comme fer que la situation que le nord du Mali vit est amputable au fait que notre pays n’a pas tenu compte de sa dimension géostratégique.
En effet, un ancien ministre du Mali a même fait une communication dans ce sens, en appelant les puissances internationales, notamment la France, à clarifier leurs positions par rapport à la ressource pétrolière.
En clair, à travers la prise des villes du nord du Mali, le principal groupe séparatiste a brandi la carte pétrolière et géologique de la localité. Et selon toute vraisemblance, c’est grâce à ses réseaux qui hibernent au haut sommet de l’Etat Français. C’est un signe qui ne trompe pas. En tout cas, la malédiction de l’or n’a pas fini de livrer tous ses secrets.
Soufi MAHAMANE