Ravitaillement des banques de céréales :De l’opacité dans la gestion

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Les banques de céréales ont été  initiées par l’Etat malien, afin de rendre disponible les céréales. Mais à moindre coût.  Et cela, en vue de circonscrire la flambée des prix sur les marchés. Hélas, cette noble ambition a tourné court. Pire, elle a été sacrifiée sur l’autel d’intérêt égoïste par les gestionnaires. Du moins, si l’on croit le dernier rapport du ministère du développement social sur le développement humain durable.

Les experts qui ont élaboré le rapport sur le développement humain durable sont formels : «  les banques de céréales ne sont pas une panacée pour résoudre la crise alimentaire ».

L’exemple du quartier de Sikoroni en commune I du District de Bamako en est la parfaite illustration.

Selon le rapport d’enquête, les 20 tonnes de céréales placées au niveau de cette banque ont été livrées avec une grande quantité d’impureté. Sur chaque sac, 20 à 30kg ont prit d’autres destinations jusque-là, encore inconnues. D’où la colère des experts qui ont conclu que les lobbies politiques du quartier ont fait croire aux consommateurs que ces dotations étaient Gratuites.

Pourtant, le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) leur avait exigé une recette de 4 millions de FCFA. Du coup, l’association a été obligée de procéder à la sensibilisation afin que les habitants acceptent d’acheter les stocks disponibles. Tout compte fait, la banque a pu récolter des recettes de 2,5 millions de nos francs.  Par ailleurs, des centaines d’associations ont fait faillite.

Mais avec les moyens de bord, le CSA continue de former les gestionnaires des banques de céréales. Mais l’évaluation de la gestion dans certains quartiers du District et à l’intérieur du pays n’est point reluisante.

Le  rapport indique que pour la mise en place des banques de céréales, la promesse des fleurs n’a pas tenu celle des fruits. Les réalités fonctionnelles du système ont été piétinées. Notamment,  les frais de location du local et de gardiennage ; le salaire du gestionnaire et les produits de protection des stocks, entre autres.

Le rapport souligne que la prise en charge des dépenses a été la cause principale de l’échec des banques de céréales à Bamako.

 Mais pour des observateurs, l’échec est dû  au fait que les initiateurs n’ont pas respecté la philosophie de base de ces institutions  humanistes : « ce ne sont même pas des banques de céréales mais plutôt des spéculations politiques. C’est pourquoi elles avaient le vent en poupe lors des élections », fustigent nos interlocuteurs. 

 OUMAR TRAORE Stagiaire

 

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