Rareté et trafic des pièces de monnaie : La Bcéao complice des trafiquants de jetons ?

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Le Directeur de la BCEAO Mali, Konzo Traoré

Les commerçants et autres utilisateurs de pièces de monnaie souffrent le martyr. Les jetons de 5 F CFA à 250 F CFA sont de plus en plus rares sur le marché malien. La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bcéao), régulatrice de la circulation monétaires la sous-région peine à trouver la solution.

 

Il y a bientôt deux mois, l’ORTM avait consacré un dossier sur la pénurie de pièces de monnaie sur le marché malien. Une situation qui oblige certains commerçants comme les gérants d’officines de pharmacie, de supermarchés, entre autres, à faire bon cœur contre mauvaise fortune. Ces utilisateurs au quotidien sont obligés de satisfaire leurs clients par des bonbons, bouteille d’eau minérale et autres objets à la place des piécettes manquantes. Ils font souvent les frais de la colère de ceux qui tiennent à leurs monnaies pour d’autres besoins. Par contre, dans les guichets d’EDM-SA ou de la Somagep-SA, les clients sont obligés de renoncer à leurs monnaies puisqu’il y a pas d’autres solutions.

Le directeur national de la Bcéao, Konso Traoré, interrogé sur la question, avait reconnu la crise tout en répondant que son institution s’apprêtait à mettre sur le marché, une quantité considérable de pièces de monnaie estimée à plusieurs dizaines de millions de F CFA.

La rareté de ces pièces de monnaie perdure si ce n’est pas plus grave qu’avant. Pour avoir les fameux jetons, les demandeurs doivent déposer quelques jours à l’avance, une demande en bonne et due forme auprès de l’agence nationale de la Bcéao, en mentionnant le montant. Mais là où le bats blesse, l’opération ne se passe qu’une fois par mois et personne n’est jamais sûr d’avoir la quantité de jetons demandée.

Selon nos investigations, les surprises désagréables sont toujours énormes. Un utilisateur qui fait la demande de 1 million de F CFA ne peut pas obtenir 100 000 F CFA alors que ses besoins au quotidien dépassent largement cette fourchette.

Au moment où les vrais utilisateurs en sont sevrés, injustement, d’autres en font un commerce florissant. Il existe aujourd’hui à Bamako, au Rail Da principalement, un trafic de jeton. Le phénomène est connu de tous, y compris les autorités de la Bcéao. Au Rail Da, les piécettes sont cédées à 10 % de leur valeur. Pour la monnaie de 5000 F CFA, 500 F CFA reviennent au monnayeur. Celui-ci peut se constituer un pactole de 100 000 F CFA par jour en faisant une affaire de 1000 000 de F CFA.

Pourtant pourquoi la Bcéao ne met-elle pas fin à cette activité illicite ? L’institution monétaire nationale en est-elle complice passive ou active ? La question demeure avec le silence coupable de ceux qui sont censés avoir la main à la patte.

A.D

 

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