Rapports Mali- FMI : Le flagrant délire

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Mali-FMI : La confiance est de retour
Christian Josz et Mme Bouaré Fily Cissoko

Au commencement, il y avait une histoire d’avion non budgétisé et accessoirement de contrat d’équipements de l’armée que le FMI cherchait à bien cerner afin de se rassurer que les équilibres budgétaires, fort fragiles, n’allaient pas en pâtir.

 

A l’arrivée, il y a une histoire de chaussette qui devrait symboliser la surfacturation que les rapports définitifs du Vérificateur général et de la Section des comptes de la Cour suprême devraient infirmer ou confirmer. Avec en prime le FMI qui se donne de grands airs de donneurs de leçons capable distribuer, tel un professeur, quelques fessées à un élève indélicat; surtout quand l’élève montre quelques prédispositions à recevoir une déculottée quand il ne la sollicite pas. Car dès le départ l’état aurait du se tenir à sa première ligne de défense qui consiste à affirmer que les dépenses indexées par le FMI relèvent de la souveraineté nationale. Surtout que le FMI ne peut pas donner l’exemple d’un seul pays au monde où on ferait de la publicité autour de la fourniture d’équipements a l’armée fussent-ils des chaussettes.

 

Couvrir l’avion….
Dès les premières salves de l’opposition puis du FMI, il était apparu impérieux de « sauver » l’avion présidentiel de la tempête et des bourrasques qui s’annonçaient. Au besoin en racontant des choses qu’on prend le soin de contredire le lendemain juste pour endormir le peuple. Pour exemple, on peut citer le passage du Premier monstre devant les députés lors de la présentation de la Déclaration de politique générale. Avec l’aplomb qui caractérise les arracheurs de dents, Moussa Mara a affirmé que l’achat de l’avion est adossé sur un prêt bancaire remboursable en 4 ans. Force est de reconnaître aujourd’hui qu’on ne parle plus de ce montage.

 

Quand on connait les acrobaties et contorsions introduites dans la loi rectificative du budget et les coupes sèches imposées aux finances de tous les départements ministériels, on peut imaginer l’étendue de la forfaiture. Avant même l’arrivée de la délégation du FMI, on a cessé de parler de prêt bancaire. Mme la ministre des Finances a reconnu que 18,5 milliards ont déjà fait l’objet de transfert pour le paiement de l’avion. Saisi officiellement par le Premier ministre pour éclairer la lanterne des Maliens à travers l’audit commandité, le Vérificateur général botte en touche, par deux fois même. La première fois en déclarant qu’il ne peut pas juger de l’opportunité ou pas d’acheter un avion pour le président de la République. La deuxième fois, en ne fournissant aucune information sur le prix d’achat, ni facture préforma, encore moins une  facture acquittée. La seule indication concerne le fait que le genre d’appareil tel qu’acheté pour le président de la République est vendu entre 30 millions de dollars et 40 millions de dollars. Tout le monde est prié de se taire. On ferme le ban.

….Et violer la loi
Le Vérificateur général trouve curieusement des compétences pour examiner le contrat des équipements de l’armée. Or il semble que la loi portant création du Bureau du Vérificateur General pose quelques restrictions sur les matières à contrôler. En effet, la loi N°2012-_0_0_9 / du 8 Février 2012

 

Abrogeant et remplaçant la loi N°03-30 du 25 Aout 2003 instituant le Vérificateur General soustrait de son champ d’investigation toutes questions ayant trait au secret de défense. L’article 15 stipule que « dansl’accomplissement de leur mission, à l’exclusion du secret de défense, aucun secret professionnel ne peut être opposé aux vérificateurs ». Le Vérificateur général est un homme de droit respecte, qui a fait ses preuves dans d’autres sphères de répression. Il sait généralement tirer le meilleur de ce que la loi lui offre. Mais cette fois-ci, tout porte à croire qu’il s’est saisi d’un dossier dont il aurait du, au regard de la loi, ne pas s’encombrer. Mais puisqu’il a tiré le vin, voyons ce qu’on peut en faire. En attendant son rapport définitif qui comportera

 

 

les éléments de réponse des différents départements notamment la Défense, force est de reconnaitre qu’il y a eu un usage pour le moins tapageur de son rapport provisoire. Tous les dérapages sont partis de ce rapport y compris les montants supposes de la surfacturation.

 

L’autre violation de la loi concerne les annulations partielles ou totales de 15 marchés. Outre le fait que les fournisseurs lésés sont en droit d’attaquer l’Etat malien, le ministre de la Défense a dit et répété qu’il a agi sur les instructions du Premier ministre. Or, les marchés annulés semblent avoir suivi la même procédure que ceux qui ont été épargnés. Pire, les marchés ont obtenu tous les visas avant leur notification. Pendant ce temps, pendant qu’on évoque des raisons budgétaires pour annuler certains marchés a tour de bras, d’autres marches, sous le même article 8, sont signés pour des montant dépassant deux voire tris fois les sommes annulées. En effet, on parle de plusieurs dizaines de millions d’euros octroyés pour l’achat de véhicules, ou la réparation et l’achat d’équipements pour l’armée de l’air.

 

Chagrin et pitié

En tournant la page de cet épisode, on se rend compte que le pathétique et l’absurde se sont disputes la dignité de notre pays. Pathétique quand on sait que nous n’avions pas besoin du FMI pour mettre de l’ordre dans notre gouvernance. En effet, c’est sous la contrainte que le gouvernement a révisé précipitamment les contours de l’article 8 protégeant le secret défense. Or il semble que bien avant le tollé de l’opposition et suivi du FMI, certains responsables avaient suggéré l’encadrement de cet article. Mais personne ne les a écoutés. C’est pathétique de voir que ce sont de « petits fonctionnaires » du FMI qui viennent faire trembler toute la République au point ou celle-ci, a travers le gouvernement, leur a offert plus que ce qu’ils demandaient. Absurde dans la mesure, dans la précipitation et sous la contrainte, le Mali a violé ses lois et règlements et s’est mis en porte-à-faux avec ceux qui le soutiennent a bout de bras. En tous les cas, la fureur et le vacarme ont été savamment orchestrés par des officines bien connues. Leur délire se situe juste à ses débuts.

 

Bassaro Toure.

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13 COMMENTAIRES

  1. Bassaro Toure,s’il vous plait un peu de dignité,d’honnêteté, de sincérité,de retenu,du civisme,d’humanisme,d’intégrité,et du patriotisme: IBK a sans doute créer la nouvelle république (journal)en vous employant a écrire des mots lénifiants, des mots pour endormir les consciences, des mots pour cacher la vérité; mais tout de même comment et pourquoi vous vous permettez de prendre une telle liberté d’écrire une telle fourberie… Pensez-vous par exemple en tant que chef de famille j’irai prendre à crédit chez le boutiquier d’à côté la ration de ma famille si j’ai les moyens de payer. en effet le ” Mali” n’a pas besoin du FMI pour bien gérer l’emprunt du dit FMI, n’avez-vous pas un cerveau pour raisonner? pourvu qu’IBK vous emploie alors vous vous permettez un tel manquement de la déontologie journalistique…Shame on you…Think it over. je prends le pari en ce jour à maliweb que:IBK est et sera le plus président que le Mali n’ a jamais connu et, ne connaitra à jamais.

  2. Bassaro Toure,s’il vous plait un peu de dignité,d’honnêteté, de sincérité,de retenu,du civisme,d’humanisme,d’intégrité,et du patriotisme: IBK a sans doute créer la nouvelle république (journal)en vous employant a écrire des mots lénifiants, des mots pour endormir les consciences, des mots pour cacher la vérité; mais tout de même comment et pourquoi vous vous permettez de prendre une telle liberté d’écrire une telle fourberie… Pensez-vous par exemple en tant que chef de famille j’irai prendre à crédit chez le boutiquier d’à côté la ration de ma famille si j’ai les moyens de payer. en effet le ” Mali” n’a pas besoin du FMI pour bien gérer l’emprunt du dit FMI, n’avez-vous un cerveau pour raisonner? pourvu qu’IBK vous emploie alors vous vous permettez un tel manquement de la déontologie journalistique…Shame on you…Think it over

  3. “Car dès le départ l’état aurait du se tenir à sa première ligne de défense qui consiste à affirmer que les dépenses indexées par le FMI relèvent de la souveraineté nationale”

    Ah bon? Même quand ces dépenses sont précisément payées avec les fonds du FMI? Comme le faisiat remarquer finement Adam Thiam “La souveraineté ne marche pas……avec L’ARGENT DES AUTRES!” 🙄 🙄

    Ensuite, invoquer la notion de SECRET-DEFENSE 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 pour des tenues, des imperméables, des chaussettes, etc, c’est encore un moyen de plus de faire rigoler le monde entier! (D’ailleurs, Ibk lui-même avait eu l’imbécilité suprême de donner sur Jeune Afrique “l’explication” à l’urgence de ce marché (au point de nécessiter un gré à gré!!!), je cite: “J’étais pressé de les voir défiler dans leurs uniformes neufs!” 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    Arrêtons un peu de DELIRER! 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄

    • Vous avez bien analysé le problème, pour plus d’infos je vous demande de vous renseigner si les véhicules ont été livrés avec chapeau ou pas. Un “chapeau” Français et non Chinois qui fait la différence entre un militaire et un civil. A vous devinez.

  4. Quel confusion? Mais on doit caché la vérité juste pour faire plaisir? Le VEGAL est dans sont droit le plus absolu. Si le FMI met la main dans poche, il a le droit de demander des comptes.

  5. Bassaro Toure, c’est pathétique de voir que tu te fasses l’avocat du diable. Soit tu as été grassement payé pour écrire ce ramassis d’absurdité, soit tu es un vrai ignard. Si tu trouves normal des surfacturations de 29 milliards sur un marchés de 69 milliards soit 42% du montant, c’est que tu es un cas désespéré.

    • Mon cher est-il logique de comparer les proformas des fabricants avec les factures du fournisseur attitré du marché?

      • Est-il logique aussi que l’état passe par un intermédiaire pour acheter et se porte garant pour cet intermédiaire? Est-il logique que sur un marché de 69 milliards, 29 milliards soient surfacturés? A t’on besoin de classer en secret-défense l’achat de HCCA (habillement, couchage, campement et ameublement)?

      • Soleil
        “Mon cher est-il logique de comparer les proformas des fabricants avec les factures du fournisseur attitré du marché?”

        En cas d’offre “normale”, non! Mais dans le cas d’une arnaque aussi VOYANTE et aussi ABERRANTE (chaussettes à 20 ou 30 000, imperméables en sur-quantités phénoménales, etc), non seulement ça devient “logique”, mais ça devient aussi INDISPENSABLE!

        Ca s’appelle simplement une audit, une enquête.

          • Les clarifications nécessaires vont être fourni dans le rapport final. Puisque vous tenez à tout savoir. Sachez tout simplement que la procédure de paiement retenu étant la bq, il y a des choses qu’une bq n’est pas autorisée à faire. Les Maliens seront informés.

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