Assainissement de la chaine des dépenses, apurement de la dette intérieure et de la dette intérieure, réduction du train de vie de l’Etat, forte mobilisation des appuis budgétaires… : Quand le ministre Mamadou Igor Diarra met le turbo

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Mamadou Igor Diarra à l’Assemblée Nationale
Mamadou Igor Diarra à l’Assemblée Nationale

Au moment où Mamadou Igor Diarra prenait les commandes du ministère de l’Economie et des Finances, certains Maliens ne cachaient pas leur scepticisme quant à la capacité du nouveau ministre d’être à la hauteur des charges de ce département stratégique. Ce, en dépit de ses états de services brillants, dans le microcosme des banques et établissements financiers.

A ce sujet, il aura rendu possible l’une des privatisations les plus réussies au Mali, en faisant passer la Banque internationale du Mali (BIM sa), en quelques mois, d’une banque qui ne valait pas un clou, pour la simple raison que tous ses clignotants étaient au rouge, à une banque excédentaire, à tel point que la mariée était éclatante de beauté lors de sa privatisation. Résultat : 51% de ses actions furent cédées à Attijariwafa Bank pour 41 milliards de FCFA, permettant ainsi à l’Etat de renflouer ses caisses dans une période de disette.

Ces sceptiques arguaient du fait qu’un grand banquier ne faisait pas forcément un bon ministre de l’Economie et des Finances, vu la complexité des défis à l’échelle ministérielle. Sans compter l’environnement difficile, à cause de la crise multidimensionnelle dont nous sortons à peine. Mais, au regard des actions qu’il a posées en trois petits mois, force est de penser le contraire.

Au nombre des travaux d’Hercule qu’il aura réussis figure en bonne place l’assainissement de toute la chaîne de l’économie et des dépenses (Trésor, Budget, Douane, Impôts). Ici, l’objectif était d’insuffler une nouvelle dynamique à la gestion des ressources publiques et de mettre la nouvelle administration au-dessus de tout soupçon. La nouvelle culture de l’administration étant celle du résultat et de la bonne gestion.

Les résultats ne se feront pas attendre, dans la mesure où la Direction Générale des Impôts (DGI) et la Direction Générale des Douanes (DGD) sont toutes dans la trajectoire des objectifs, avec respectivement des réalisations de recettes de 264.221.000.000 FCFA et 184.297.000.000 FCFA au 30 mai 2015.

Autre action saillante menée sous la houlette de Mamadou Igor Diarra, la poursuite des réformes au niveau du secteur bancaire et de la microfinance conformément aux directives de l’UEMOA. La redynamisation de la vitalité du système bancaire, grâce à une meilleure animation du marché des titres et plus de financement en faveur des PME / PMI, en est une parfaite illustration.

Quant au parachèvement de la transposition des règles en matière de gouvernance, il s’agissait d’adopter le mode de fonctionnement qui cadre avec les institutions bancaires respectant les standards internationaux par la mise en œuvre de la circulaire N°005-2011/CB/C du 04 janvier 2004 de la Commission Bancaire de l’UEMOA.

Celle-ci préconise, en effet, la fin du cumul des fonctions de Président et celles de Directeur Général, pour une meilleure gouvernance au service de l’économie nationale. Sur plus de 100 banques dans l’espace UEMOA, seules 4 banques maliennes étaient en retard sur ce dispositif désormais relancé.

Face à l’ampleur de la crise du secteur de la microfinance, un plan d’actions d’urgence, qui consolide et rationalise les initiatives nationales et sous-régionales, a été élaboré et adopté par le Conseil des Ministres.

Ce plan d’actions d’urgence est articulé autour d’un certain nombre d’objectifs, dont l’assainissement du secteur de la microfinance et le renforcement des capacités, la professionnalisation et l’autonomie des structures de supervision et de promotion (CCS / SFD et CPA / SFD). Le coût du plan d’urgence se chiffre à 5.765 millions de FCFA, dont 4.240 millions apportés par les PTF, notamment l’AFD, et 1.525 par le budget national.

Paiement conséquent de la dette intérieure du pays

L’actuel locataire de l’hôtel des Finances a réalisé un autre tour de force, le paiement conséquent de la dette intérieure. La dette intérieure, précise une note du département de l’Economie et des Finances, est entièrement apurée au titre de 2014 et 2015. Ainsi, il n’y a pas d’arriérés, ni intérieurs ni extérieurs. L’objectif de cette action était de rétablir la confiance du secteur privé en la signature du Gouvernement, conjuguée à l’impératif de relance de l’activité économique.

Le paiement de la dette intérieure a permis au secteur privé de renforcer sa trésorerie et d’honorer ses engagements vis-à-vis du secteur bancaire. Au-delà de cet apurement de la dette intérieure, les instances de paiement des mandats au niveau du Trésor sont payées au fur et à mesure que les mandats parviennent de ce service.

Ce qui dénote de l’amélioration de la gestion de trésorerie de l’Etat. L’objectif est de maintenir cette dynamique propice à l’amélioration de l’environnement des affaires. Conséquence de ces mesures : les banques ont vu le taux de dégradation de leur portefeuille s’améliorer de 3 points.

A titre d’illustration, la situation des paiements des mandats du 10 février au 19 juin 2015 atteste éloquemment de l’amélioration survenue. Mandats 2015: Stock total 238 702 485 972 FCFA, Paiement 234 114 191 032, Reste à payer 4 587 694 940 FCFA. Mandat 2014: Stock total 108 487 311 210, Paiement 108 487 311 210, Reste à payer 0 FCFA.

Les performances réalisées par l’équipe de Mamadou Igor Diarra s’étendent aussi à la consolidation des dépôts de l’Etat au niveau du système bancaire.

La relance de l’activité économique se traduit également par le paiement de la dette due aux banques. En effet, les nouvelles autorités du ministère de l’Economie et des Finances ont entrepris le recensement de l’ensemble des engagements de l’Etat vis-à-vis du secteur bancaire.

A l’issue de cette opération, le secteur bancaire a bénéficié du paiement de plus de 9 milliards de FCFA. Cette initiative a permis de renforcer non seulement la confiance des banques, qui participent efficacement aux émissions des titres publics, mais aussi au financement du secteur privé.

En conclusion, on peut soutenir que l’Etat malien reste dans la logique de poursuivre ses efforts afin de garder la confiance des investisseurs, que le ministre Diarra salue très vivement pour leur accompagnement du Mali dans ses efforts de développement.

Réduction du train de vie de l’Etat

Etre responsable, c’est prendre des décisions difficiles. Le nouveau ministre de l’Economie et des Finances a fait sienne cette vérité, en s’attaquant à la réduction du train de vie de l’Etat. Désormais, l’engagement des dépenses se fait en fonction des recettes et des capacités d’endettement de l’Etat, cela pour rester dans les limites du déficit annuel attendu.

Des mesures de rationalisation des dépenses ont été initiées. Elles consistent à réduire le train de vie de l’Etat de l’ordre de 10% par trimestre. Cette réduction est une mesure prudentielle de gestion, qui a été mise en avant dans l’attente des retombées bénéfiques de l’accroissement de la fiscalité.

Les performances réalisées touchent également à la redynamisation des émissions des bons et obligations du Trésor sur le marché financier et la diminution des taux attestant une bonne signature de l’Etat. Lors des deux récentes émissions d’obligations, le Mali a obtenu les meilleurs prix, soit en moyenne un prix moyen pondéré de 9994,5 et un prix marginal moyen de 9983,5. A cet effet, les taux de couverture des deux émissions est en moyenne de 210,5%.

Par comparaison avec l’émission d’obligations de 2014, de même maturité mais dont le taux d’intérêt était de 6,5% et le prix moyen pondéré de 9985,7, l’émission d’obligations du 9 avril 2015 a été un plein succès, au regard de son prix moyen pondéré, qui ressort à 9976, en dépit d’un taux d’intérêt plus bas, soit 6,25%.

S’agissant de l’émission de bons du Trésor, le taux de couverture est de 234%. Le taux marginal est ressorti à 4,9092% et le taux moyen pondéré à 4,7436%. Ces deux indicateurs attestent que cette émission a battu tous les records des émissions de bons du Mali de maturité identique. Et pour cause, pour la même maturité, ce taux moyen pondéré n’avait jamais été égalé. Le dernier taux le plus proche est celui de l’émission du 28 mai 2014, avec 4,7364%, mais pour une maturité de 182 jours.

Quand les émissions du Mali mobilisent les investisseurs

Les émissions du Mali mobilisent beaucoup d’investisseurs, ce qui atteste de taux de couverture assez élevés lors des différentes adjudications. Ceci constitue non seulement une marge de sécurité mais dénote également l’engouement des investisseurs pour l’attractivité des titres du Mali.

Dans l’ensemble de l’Union, à égales caractéristiques, les titres du Mali ont les meilleurs taux ou prix. Ces résultats témoignent aussi du rehaussement de la qualité de la signature du Mali, suite aux efforts de redressement engagés récemment par les plus hautes autorités du pays, se traduisant par la reprise de l’activité économique, avec un taux de croissance de 7,2% au titre de l’année 2014, à l’issue des travaux de la 3ème revue du programme du FMI.

Restauration du climat de confiance avec le FMI et la Banque Mondiale

Le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) a favorablement conclu, le jeudi 4 juin 2015, la 3ème revue du Programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC), suivant la procédure du défaut d’opposition, dans un langage plus prosaïque sans réunion formelle du Conseil. Cette approbation permet au FMI d’effectuer un décaissement immédiat en faveur du Mali, de 5,9 millions de dollars US, soit environ 3 milliards de FCFA, sous forme d’appui budgétaire direct en vue de couvrir une partie du déficit du budget d’Etat 2015.

Dans l’histoire, il semblerait que ce soit la 2ème fois que cette méthode d’approbation du programme ait été faite sur le dossier Mali, la 1ère fois datant de 2006. Cette grande marque de confiance renouvelée aux autorités pour la bonne mise en œuvre du programme économique et financier, telle qu’attestée par cette conclusion positive, donne un signal fort pour la relance de l’activité économique, la bonne gouvernance économique et financière et l’amélioration du climat des affaires.

La dernière action significative réalisée par Mamadou Igor Diarra lors de ce premier trimestre de son ministère porte sur la tenue d’un  collectif budgétaire pour mieux prendre en charge les priorités du pays et relancer la croissance économique.

Ainsi, le gouvernement a adopté le budget révisé proposé par le ministère de l’Economie et des Finances qui a été soumis à l’Assemblée Nationale pour approbation. Cette modification de la loi des Finances permet immédiatement de:

– Prendre en charge le début de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger pour un montant de 11 milliards;

– Renforcer les équipements et conditions des FAMA pour 88 milliards;

– Améliorer les conditions des travailleurs sur la base des accords UNTM pour 24 milliards;

– Renforcer la mécanisation de l’Agriculture avec l’équipement en 1000 tracteurs des producteurs;

– Créer les meilleures conditions pour accueillir le Sommet Afrique – France prévu à Bamako en 2016;

– Lancer le processus de réhabilitation des infrastructures existantes dont certaines routes.

Yaya Sidibé

 

Une forte mobilisation des appuis budgétaires sous formes de prêts et dons

Les défis relevés par l’enfant de Markala transparaissent également à travers une forte mobilisation des appuis budgétaires, sous formes de prêts et de dons. Cette forte mobilisation des appuis budgétaires, qui se chiffrent à 63 milliards de FCFA au 30 juin 2015, équivalent au montant prévu au 1er semestre de 2015, soit un taux de mobilisation de 100% suivant le plan de trésorerie à la date du 19 juin 2015.

Ces appuis vont permettre de renforcer la trésorerie de l’Etat, en vue de faire face aux dépenses prioritaires du budget d’Etat 2015. Cela constitue un signal positif pour le retour d’un climat de confiance entre le Mali et ses Partenaires Techniques et Financiers (PTF), auxquels le ministre de l’Economie et des Finances adresse ses vifs remerciements pour les appuis multiformes qu’ils apportent au Mali pour soutenir les efforts du Gouvernement pour le développement économique et la réduction de la pauvreté.

Situation des prêts et conventions

– Projet de Développement pastoral des pays CILSS, 23 milliards avec la Banque Mondiale;

– Projet d’autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel Créanciers: IDA signé le 3 mars 2015 pour un montant de 22. 216.309.000 FCFA;

– Programme de l’irrigation dans le bassin de Bani et à Sélingué (PDI-BS). Créancier: BOAD, signé le 9 mars 2015 pour un montant de 10.000.000.000 FCFA (financement partiel);

– Programme d’aménagement infrastructure routière structurantes. Créancier: BOAD, signé le 9 mars 2015 pour un montant de 20.000.000.000 FCFA;

– Projet d’appui à l’enseignement supérieur. Créancier: IDA, signé le 30 mai 2015 pour un montant de 19.265.065.000 FCFA;

– Projet d’appui à l’éducation bilingue de base. Créancier: BID, signé le 11 juin 2015 pour un montant de 5.805.400.000 FCFA;

-Projet électrification rurale du système hydride dans 30 villages. Créancier: FDAD, signé le 11 juin 2015 pour un montant de 5.223.006.000 FCFA;

– Projet d’appui à l’élevage au Sahel. Créancier: IDA, signé le 19 juin 2015 pour un montant de 26.807.133.000 FCFA;

– Convention de concession du projet de réalisation de la Centrale hydroélectrique de 42 MW à Kénié, pour un montant de 72 milliards.

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