Cette année, la pluviométrie n’a pas été favorable pour les pays du Sahel, dont le Mali. Notre pays est en alerte rouge. Plusieurs de nos localités sont à risque de difficultés alimentaires, menacées de famine, langage plus clair. Les Ministres chargés de l’Agriculture et de la Communication, pour atténuer les spéculations à ce sujet et informer l’opinion nationale sur les dispositions prises par le Gouvernement, ont convié les journalistes à un point de presse le vendredi 25 novembre.
Le Mali est un pays du Sahel, très vaste et assez peuplé. Pour nourrir ses 16 millions d’habitats, les pronostics ne lui sont pas du tout propices. La production va baisser de 20%. Les productions prévisionnelles des céréales attendues (toutes céréales confondues) sont de 8095666 tonnes ; cependant les résultats obtenus sont 5028000 tonnes, pour éviter une éventuelle famine nous avons besoin de plus. Le déficit pluviométrique et la baisse inexorable de la crue sur les principaux cours d’eau sont les facteurs majeurs du mauvais contrecoup de la campagne agricole 2011-2012. En effet, De juin à octobre 2011, la pluviométrie a été, dans l’ensemble du pays, inférieure à celle de l’année dernière ; ce malgré les opérations de pluies provoquées. Au niveau de tous les bassins hydrologiques la crue a caractéristiquement baissé et l’eau s’est retirée précocement. En plus de ces deux principaux facteurs engendrent des poches de sécheresse. D’après les calculs, sur 703 communes 158 sont affectées par la sécheresse. Pour rassurer les uns et les autres par rapport l’inquiétude des difficultés alimentaires à venir, Agatham Ag Alhassane, Ministre de l’Agriculture, s’est joint au Ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Sidiki N’fa Konaté. Le second a briefé les journalistes, avec des verbes adroits et moins alarmants sur l’objet du point de presse : ce que le Gouvernement du Mali a entrepris pour faire face à l’échec palpant de l’actuelle campagne agricole. Quant au premier, le Ministre de l’Agriculture, il a fait un exposé plus mathématique que détaillé des mesures prises par l’Etat. Réunis en octobre dernier, les structures en charge de la production agricole, avec à leur tête la Direction Nationale de l’Agriculture (DNA), ont prévu de faire des activités à court , moyen et long termes. L’approvisionnement des producteurs en semences de contre saison pour le riz irrigué, dans les régions de Gao et Tombouctou, des cultures maraîchères pour les autres régions ; la dotation des producteurs en petits équipements agricoles ; la sensibilisation des producteurs pour stockage et la vente des produits à des meilleurs prix et enfin transmettre des requêtes aux partenaires techniques et financiers pour l’acquisition d’intrants et d’équipement agricoles ; telles les activités à court terme. Quant aux activités à moyen terme, la DNA et les structures qui lui sont rattachées envisagent de veiller au respect des dates de semis des différentes cultures en tenant compte du phénomène de la folie du climat ; d’assurer la diffusion des ouvrages antiérosifs tels que les micro bassins, le Zaï, les diguettes, etc ; maintenir la subvention des intrants agricoles ; consolider et outiller d’avantage les ressources humaines, entre autres. Développement le système d’irrigation afin de entériner la maîtrise de l’eau ; renforcer les capacités de stockage des récoltes et raffermir l’organisation du monde rural en vue d’une meilleure commercialisation des produits agricoles sont les mesures à long terme prévues par lesdits structures. Dans la perspective de proposer des solutions aux diagnostics partagés, deux réunions se sont tenues à la Primature au cours de ce mois. La première a recommandé une rencontre avec le Ministère de l’Economie et des Finances. La seconde s’est sanctionnée par un plan d’action. Lequel plan d’action consiste à déboursé une somme de plus de 20 milliards de nos francs, nous a expliqué le Ministre. De ce point de presse, on peut conclure que, même si les deux orateurs (Agatham Ag Alhassane et Sidiki N’fa Konaté), ont exclut de leur vocabulaire les mots pour le dire clairement, la famine menace le Mali.
Rokia Diabaté