Le conseil de cabinet de la Primature du lundi 25 dernier, sous la présidence du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, avait un seul point à son ordre du jour: le projet de loi des finances pour l’exercice 2018.
Selon le document de travail des membres du gouvernement, il est envisagé la mobilisation de ressources à hauteur de 1 957,625 milliards de FCFA au titre des recettes budgétaires.
Contrairement au budget rectifié de 2017 (1 811,149 milliards de F CFA), on note une augmentation de 8,07%. Le document explique cette augmentation par l’accroissement des recettes du budget général, des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor public.
Pour ce qui est des ressources de trésorerie, elles sont évaluées à 297,437 milliards de nos francs, contre 318,728 milliards de FCFA dans la loi des finances rectificative de 2017, soit une baisse de 21,291 milliards de F CFA. Au niveau des charges, celles prévues aux dépenses budgétaires s’élèvent à 2 330,778 milliards de F CFA pour 2018, contre 2 167, 677 dans le budget rectifié de 2017, soit une augmentation de 7,52%.
Au regard de la nomenclature budgétaire sur la table des ministres, on peut aisément noter que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale se taille la part du lion sur les autres secteurs. Ce budget connaitra une hausse de 106,81% en 2018. De 60,521 milliards de F CFA l’an dernier, les prévisions de ce vaste chantier national passeront à 125,166 milliards de F CFA cette année.
La mouture du projet de loi laisse paraitre qu’outre le budget de la mise en œuvre de l’Accord qui est revu à la hausse considérablement, d’autres rubriques telles que les salaires à travers l’harmonisation de certaines primes et l’octroi d’autres avantages connaitront une augmentation.
La prise en compte des engagements de l’Etat lors des négociations avec les partenaires sociaux impactera le budget de 32,240 milliards de FCFA.
La mise en œuvre de la Loi d’orientation et de programmation militaire dont le cumul des inscriptions budgétaires 2015-2018 s’élève à 1 044,442 milliards de F CFA contre 993,755 milliards de F CFA prévue dans la programmation, soit un effort de 50,687 milliards de F CFA. Il est également prévu, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi de programmation relative à la sécurité intérieure, le rehaussement des crédits alloués au ministère de la Sécurité et de la Protection civile qui passeront de 63,356 milliards de F CFA en 2017 à 80,337 milliards de F CFA en 2018, soit une augmentation de 26,85%.
La part de l’agriculture et de l’investissement de 15% est maintenue.
Outre la loi des finances 2018, le Conseil de cabinet a également examiné un projet de texte relatif à la création, à l’organisation, aux modalités de fonctionnement ainsi qu’au délai de composition du Conseil supérieur de la jeunesse.
Pour sûr, l’augmentation conséquente du budget de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale prouve à suffisance tout l’intérêt que les plus hautes autorités accordent à l’aboutissement du processus.
Harber MAIGA