Projet de budget 2018 : Beaucoup d’innovations spécifiques et particulières

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Dr Boubou Cissé, ministre de l'Economie et des Finances,

Axé essentiellement sur la culture du résultat, il ne s’agit pas d’un budget de moyens, mais de résultats a expliqué le ministre de l’Economie et des Finances au traditionnel point de presse du Porte-Parole du Gouvernement

Le traditionnel point-presse du porte-parole du gouvernement s’est tenu mercredi dernier, dans les locaux du département du commerce. A cette 18ème rencontre avec la presse, le ministre porte-parole, Abdoul Karim Konaté était accompagné par ses collègues de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé et de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Amadou Koïta. Trois principaux sujets ont été  abordés au cours de la rencontre. Il s’agit du projet de loi de finances 2018  en mode programmes conformément à la Loi n°2013-028 du 11 juillet 2013, modifiée, relative aux lois de finances, de la politique nationale de la citoyenneté et du civisme, et celui de l’adoption des projets de textes relatifs à la création, à l’organisation et aux modalités de fonctionnement du Projet de formalisation des acteurs du commerce de détail.

Ce fut l’occasion pour le ministre de l’Economie et des Finances d’informer les hommes de médias des grandes innovations introduites dans le budget 2018 et les nouvelles initiatives pour la moralisation des finances publiques.

Dans ses propos liminaires le ministre de l’Economie et des Finances a informé que le Conseil des ministres de ce mercredi 27 septembre a adopté et approuvé le projet de loi des finances 2018. Lequel projet de loi passera sur la table de l’Assemblée nationale dans sa session d’octobre prochain.

Expliquant du contenu du projet de loi des finances 2018, Boubou Cissé a annoncé beaucoup d’innovations spécifiques et particulières. Selon lui, la première innovation est que le budget 2018 se présente en mode programme. Toute chose qui est une première en Afrique, mais aussi une recommandation de l’Uemoa. Boubou Cissé estime que certains pays l’ont déjà essayé partiellement, mais que le Mali est le premier à l’appliquer intégralement.

Le ministre a insisté sur le fait que le présent projet de loi des finances est axé essentiellement sur la culture du résultat. Pour lui, il ne s’agit pas d’un budget de moyens, mais de résultats.

La deuxième innovation annoncée par le ministre Cissé est le vote et l’octroi des allocations de politiques de programme. Il soutient que désormais les budgets des différents départements ne seront plus alloués sur la base d’indicateurs, mais de programmes pertinents et viables. Aussi, lorsqu’un budget est alloué à un département et que ce dernier n’a pas pu atteindre les objectifs à lui assignés, il verra son budget à la baisse l’année suivante. Mais dans le cas contraire, il bénéficierait d’une augmentation de crédit, dit-il. Il estime que c’est une façon d’encourager ce département à l’atteinte des résultats fixés.

Comme troisième innovation, le patron de l’hôtel des finances informera qu’elle porte sur la nomination d’un responsable auprès de chaque ministre, différent du Directeur des finances et du matériel et qui est responsable de la gestion des crédits alloués aux différents départements. Boubou Cissé pense que c’est un mécanisme de moralisation efficace des deniers publics.

La quatrième innovation introduite, selon le ministre, portera sur la responsabilisation des acteurs publics en charge de la gestion des fonds publics.

Partant, il est persuadé que la mise en œuvre de ces différentes mesures permettra une transformation radicale de la gestion des finances publiques.

Toutes ces mesures, le ministre Cissé a avoué que le projet de budget 2018 a été élaboré dans un contexte assez favorable au Mali et dans la sous-région.  Toute chose qui permet, à l’en croire, de prévoir un budget des recettes chiffré  à 1957 milliards 625 millions de FCFA contre 1811 milliards 494 millions de FCFA dans le budget rectifié de 2017,soit une augmentation de 8,07% imputable à l’accroissement des recettes du budget général, des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor. Et de prévoir un budget des dépenses qui s’élèvent à 2330 milliards 778 millions de FCFA contre 2167   millions de FCFA dans le budget rectifié de 2017, soit une augmentation de 7,52%. Aux dires du ministre Dr Cissé, l’augmentation des dépenses s’explique par la prise en charge des incidences financières de certains engagements de l’Etat concernant entre autres : la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, de la Loi d’orientation et de programmation militaire et de la Loi de programmation relative à la sécurité intérieure ; l’organisation des élections générales de 2018 ; les avantages accordés aux salariés suite aux négociations avec les partenaires sociaux ; le renforcement des crédits alloués au secteur de l’agriculture, aux secteurs sociaux et aux dépenses en capital, en vue de stimuler la croissance et la création d’emplois.

Le projet de budget d’Etat 2018 présente un déficit budgétaire global de 373milliards 153 millions de FCFA contre 356 milliards 183 millions de FCFA dans le budget rectifié 2017, soit une augmentation de 4,76%. Ce déficit, indiquera le ministre, sera financé par les ressources provenant des aides budgétaires extérieures et la mobilisation de l’épargne à travers les titres d’emprunt émis par le Trésor. A sa suite de son collègue de l’Economie, le ministre du Commerce porte-parole du gouvernement Abdoul Karim Konaté, est revenu sur l’adoption en Conseil des ministres des projets de textes relatifs à la création, à l’organisation et aux modalités de fonctionnement du Projet de formalisation des acteurs du commerce de détail.

Le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Amadou Koïta, lui s’est largement appesanti sur la nouvelle Politique nationale de la jeunesse et de la reconstruction citoyenne adoptée par le Conseil des ministres du 20 septembre 2017.

 

AMTouré

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