Le Projet d’Appui à la Filière Semencière du Mali (PAFISEM) est dans la tourmente. Depuis maintenant 7 ans. Raison de cette situation, la mauvaise gestion qui a engendré la disparition de millions de nos francs destinés à cette filière.
Le développement de notre pays passe à n’en pas douter par le développement du secteur agricole.
Conscient de cela, l’Etat malien investit des millions dans ce secteur. D’où l’initiative dudit projet. Car, sans semence de qualité, l’on ne pourrait s’attendre à de meilleurs rendements.
Hélas, les efforts déployés par nos autorités pour faire de l’agriculture le pilier de notre développement risquent de ne pas porter fruit. Et pour cause.
L’épanouissement de l’agriculture qui dépend de la disponibilité des semences de qualité est depuis un certain temps compromis par le tripatouillage des fonds du Projet d’Appui à la Filière Semencière du Mali (PAFISEM). C’est ce qui ressort du dernier rapport de la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA).
Les irrégularités qui expliquent cette mauvaise gestions sont de plusieurs ordres.
Il s’agit entre autres, de l’inexistence de procès verbal de réception définitive pour certains marchés, du paiement de frais de formation d’un montant de 13.627.700 F CFA sur une ligne de crédit non affecté à cet effet, de l’existence de factures ne comportant pas de mentions obligatoires.
Des écarts de production R1 entre la situation produite par le LABOSEM et celle du SSN de : 100 kg de maïs (campagne 2003-2004), 90.000 kg de riz wassa (campagne 2003-2004) et 857 kg de niébé (campagne 2004-2005) sont également des irrégularités qui ont mis à sac les caisses du PAFISEM.
Autre conséquence de la mauvaise gestion du PAFISEM, le financement de 290 dossiers seulement des paysans semenciers sur 471 demandes de prêts.
L’existence de chèques annulés d’un montant de 4.284.750 F CFA non portés à la connaissance de la mission et l’inexistence de textes de création et de fonctionnement de l’Unité de gestion du Service Semencier National (SSN) sont aussi des faits déplorables dans la gestion du Projet d’Appui à la Filière Semencière du Mali (PAFISEM).
A ceux ci s’ajoutent, l’inexistence de cadre organique, l’inexistence de texte de création de la Régie et l’existence de deux comptes au nom du SSN à la BNDA ne comportant aucun mouvement.
Toujours s’agissant des irrégularités, le dernier rapport de la CASCA signale l’inexistence de fichier fournisseurs, le dépassement du quota autorisé par le bailleur au titre des dépenses de fonctionnement, la non évaluation par l’OPAM de la gestion du stock national de sécurité de semences.
L’inexistence de registre de paiement des salaires (en violation de l’article 104 du code du travail), la mauvaise tenue des dossiers individuels du personnel ;
la non codification des immobilisations, la non couverture par la police d’assurances des risques de destructions et de vol des immobilisations sont aussi des irrégularités criardes qui caractérisent le PAFISEM.
Par ailleurs, l’on signale ici, l’existence de matériels vétustes dans les anciennes fermes d’Etat et la non délivrance de palettes pour les magasins de semences R2 à leurs véritables destinataires.
Dans ces conditions, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’avenir est sombre pour le secteur agricole dans notre pays.
A. Sanogo