Le Mali est le parent pauvre des les indicateurs de performance socio-économiques à l’échelle mondiale et africaine. La promotion d’un secteur privé capable d’impulser la croissance a longtemps été le refrain politique, mais pour des résultats médiocres jusque-là. Depuis septembre 2001, le projet d’appui aux sources de croissance tente de mettre le secteur privé malien à flot.
S’il ne souffre pas de la surcharge structurelle et des insuffisances opérationnelles, le projet d’appui aux sources de croissance (PASC) devrait aider à l’amélioration sensible du cadre général des investissements et au développement du secteur privé. Après son lancement officiel au Palais de Koulouba le mardi 11 juillet dernier, un atelier inaugural a réuni hier au Centre international de conférences de Bamako, le monde du secteur privé avec l’équipe de gestion et de coordination du projet.
Selon Mohamed SIMPARA, qui représentait le ministre de la promotion des investissements des petites et moyennes entreprises, cette initiative gouvernementale découle de la vision du président de la République de faire du secteur privé le moteur du développement national. Le chargé principal du projet au niveau de la représentation malienne de la Banque mondiale a présenté le projet à travers sa justification et les résultats attendus. En effet, les performances de l’économie mondiale durant la décennie 1994-2004 ont été annihilées dans certains pays africains comme le Mali par les facteurs naturels, les chocs climatiques, et la chute des prix de cession des exportations locales. Le Mali qui avait tablé sur une croissance de 6,5% à partir de 2002 est resté autour de 1 et 2% en moyenne.
Quelques indicateurs suffisent à expliquer le malaise économique du Mali, qui perdure malgré l’affirmation théorique du rôle du secteur privé. Il ressort ainsi que le pays dispose d’un revenu par habitant dix fis inférieur à celui de la plupart des pays de l’Afrique australe. Sur 155 économies, le Mali est classé 146ème sur la base des indices de facilité de la pratique des affaires. Idem en ce qui concerne les infrastructures économiques : eau, électricité, télécoms, transport, transit, industrie, etc. A titre d’exemple le transport par cargo Bamako-Usa coûte deux fois plus cher que Douala-Usa. Vers la France le kilo de fret exorbitamment est de 5,7 $. La connexion internet au Mali coûte en moyenne 73 $ par mois contre moins de 20 $ au Sénégal et moins encore dans d’autres pays africains. Idem pour les téléphonies fixe et mobile et les autres secteurs d’activité.
Le projet d’appui aux sources de croissance sera un moyen susceptible d’appuyer le secteur privé malien à travers des pôles géographiques et différents secteurs d’activité. En effet, le secteur privé malien est encore dominé par l’informel, le déficit d’infrastructures, l’extrême vulnérabilité des activités économiques, le déficit du financement des entreprises, les insuffisances de l’environnement ou du climat lié aux affaires, etc.
Parmi les douze indicateurs de performance retenus pour l’exécution du projet on peut retenir : la création de 4 300 emplois directs, l’amplification des entreprises, l’assouplissement des formalités de création d’entreprises, l’augmentation de la télédensité. D’autre part, comme l’a expliqué le coordinateur Lamine DIALLLO, le PASC devrait contribuer à une hausse de 50% du nombre des touristes, l’augmentation de 10% des interventions minières, l’installation de 20 entreprises dans la nouvelle zone industrielle, une hausse de 5% du chiffre d’affaires des entreprises encadrées.
Avec une enveloppe de 35 milliards de fcfa, le projet d’appui aux sources de croissance est une initiative conjointe du gouvernement malien et de la Banque mondiale. Il vise à favoriser l’accroissement significatif du volume des investissements privés, domestiques et étrangers en faisant du Mali une destination de choix dans la sous-région. Ceci en faveur des secteurs sous tutelle de plusieurs départements : artisanat, communication, énergie, PME, transport.
L’atelier a recommandé l’implication de tous acteurs dans la mise en œuvre des activités ultérieures du projet, surtout en terme de consultation, de dialogue et d’évaluation.
Par Ibrahim SANGALA
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