Le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) /Mali a connu sa deuxième phase de lancement le vendredi 11 juillet dernier au CICB. C’était sous la présidence du Premier ministre, Moussa Mara en présence du directeur exécutif de la Communauté du Conseil Ouest et Centre pour la Recherche et le Développement Agricole (CORAF), Dr Harold Roy-Macauley, du directeur des opérations de la banque mondiale pour la Mali, Paul Noumba Um, et certains membres du gouvernement.
Le PPAAO est un Prêt programmatique adaptatif régional en deux phases de 5 ans chacune, visant à contribuer à l’augmentation de la productivité agricole des filières prioritaires nationales et régionales (riz, bétail viande, bananes, tomate et pomme de terre), susceptibles d’accroitre le taux de croissance agricole des pays membres (13 aujourd’hui) pour le porter à 6% afin de répondre aux recommandations du NEPAD. Il s’aligne aussi sur la politique agricole de la CEDEAO, visant à générer et à diffuser des technologies éprouvées dans les domaines prioritaires identifiés du Plan Stratégique du CORAF/WECARD, ceci dans l’atteinte des OMD, d’ici l’an 2015.
Au terme de la première phase, le projet a permis de générer et de diffuser entre autres 5 variétés de riz d’un potentiel de production de 8 à 10 tonnes/ha, contre 5-6t/ha auparavant, 5 variétés de tomates d’hivernage résistantes aux nuisibles et l’ensilage de maïs testé sur deux variétés, le « Sotubaka » et la « Sama » sur 225 ha par 75 producteurs.
Dr. Harold a fait savoir que la première phase de PPAAO a permis au Mali la création d’un environnement favorable pour la diffusion et l’adoption des technologies et des innovations agricoles. Des défis restent à relever, a-t-il fait savoir. « Cette seconde phase présente une occasion pour relever ces défis et exploiter des opportunités afin de consolider davantage les efforts du gouvernement de moderniser l’agriculture », a précisé Dr. Harold.
Selon le directeur des opérations de la banque mondiale pour le Mali, Paul Noumba Um, le PPAAO est un instrument clé, pour le Mali, dans la mise en œuvre du Programme national d’investissement agricole que la BM et d’autres partenaires se sont engagés à appuyer. Pour monsieur Noumba, la première phase du projet pour le Mali, qui « s’est achevée de manière satisfaisante », a permis de toucher environ 175000 producteurs qui ont pu améliorer leur productivité en moyenne de 30% et leur revenu de 34%. Ainsi, cette deuxième phase qui venait d’être lancée, contient un financement spécial pour restaurer les capacités de production des populations du Nord du Mali, dira Noumba, à travers des subventions ciblées qui permettront de doter les populations affectées par la crise de kits d’intrants, de noyaux d’élevage, de motopompes et de plants de palmiers dattiers et de jujubiers greffés. « Le projet est une opportunité pour le Mali pour renforcer les systèmes semenciers, les systèmes de recherche et de transfert de technologies ; également une fenêtre pour le Mali pour bénéficier du grand stock de technologies et d’approches novatrices développées dans la sous-région », a précisé Noumba.
Le Premier ministre, Moussa Mara, a fait savoir que le projet permettra d’accompagner le gouvernement dans ses efforts de modernisation de l’agriculture afin de la rendre plus performante et compétitive, pour qu’elle puisse, à court et à moyen terme, permettre de créer des emplois et de générer de la richesse, et de contribuer à relever les défis du millénaire. Au regard des résultats obtenus par le projet, le Premier ministre s’est déclaré convaincu que la diffusion à grande échelle des technologies permettra à notre agriculture d’atteindre les 6% de croissance souhaités. « Il faut s’atteler à l’accroissement de la productivité qui va nous permettre d’exploiter durablement nos ressources naturelles et l’ambition de faire du Mali une puissance agricole exportatrice à l’horizon 2018 suppose très clairement que la production agricole augmente de façon substantielle », a déclaré Mara.
Cyrille ADOHOUN
