Produits de première nécessité : Des mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des populations

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Le vendredi 10 septembre 2021, Mahmoud Ould Mohamed, ministre de l’Industrie et du Commerce,  était face à la presse. Objectif : expliquer la problématique de la flambée des prix de certains produits de première nécessité et informer la population sur la réalité de la situation.

Selon le ministre de l’Industrie et du Commerce, les augmentations de prix constatées depuis le deuxième semestre de l’année 2020 affectent négativement le pouvoir d’achat des populations déjà confrontées aux effets de la crise multidimensionnelle que connait notre pays. C’est ainsi que pour soutenir le pouvoir d’achat des populations, le gouvernement a pris plusieurs mesures d’ordre social, notamment la revalorisation des salaires des fonctionnaires, la réforme des pensions de retraite, le financement des projets à haute intensité de main-d’œuvre, le financement des activités génératrices de revenus, la distribution de vivres et d’aliments bétail, le transfert monétaire aux couches les plus vulnérables.

A ses dires, au plan commercial, pour atténuer les effets de la transmission de la hausse des prix internationaux sur le niveau des prix intérieurs, son département a privilégié d’abord la négociation des marges commerciales des opérateurs économiques afin de gérer les augmentations des prix.

Il s’agit de la détermination du prix plafond du sucre à 500 FCFA le kg dans le cadre du programme de jumelage, la fixation des prix indicatifs plafonds du riz brisure non parfumé importé et de l’huile alimentaire, respectivement à 340 FCFA le kg et 900 FCFA le litre, en exécution d’un programme de réduction de la base taxable de 50% au cordon douanier, l’application de prix consensuels du pain, de la farine et du ciment à 250 FCFA et 150 FCFA pour le gros et le petit pain, 20 000 FCFA le sac de 50 kg de farine boulangère et 95 000 FCFA la tonne de ciment à travers la signature de protocole d’accord;  l’homologation du prix des hydrocarbures par un mécanisme de prise en charge du différentiel de coût de revient du gaz butane et de modulation du taux de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) et de la valeur en douane des hydrocarbures. Les prix homologués sont fixés à 2 910 FCFA et 1 335 FCFA pour 86 et B3, 663 F CFA pour le litre de l’essence super et 593 F CFA pour le gasoil.

“En vue d’assurer l’effectivité de ces prix indicatifs plafonds, mon département à travers la direction générale du Commerce, de la consommation et de la concurrence a renforcé ses brigades de contrôle des prix, de lutte contre la fraude, la concurrence déloyale et les pratiques illicites dans les transactions commerciales”, a-t-il déclaré.

Plainte des consommateurs

Malgré ces efforts consentis par le gouvernement, il fera constater que les consommateurs continuent de se plaindre toujours par rapport à l’augmentation  soutenue du prix de certaines denrées de première nécessité. En effet, le prix fournisseur de l’huile de palme raffinée, indexé au cours mondial d’huile brute, est passé de 20 000 FCFA à 22 000 FCFA le bidon de 25 litres à Abidjan soit une augmentation de 10%.

En ce qui concerne la viande bovine avec os, le kilogramme est passé de 2 300 FCFA pendant la période de subvention aux bouchers à 2 800 FCFA voire 3 000 FCFA présentement. Il a souligné que des difficultés et incompréhensions dans la mise en œuvre du protocole signé avec les syndicats de bouchers ont amené son département à suspendre l’opération afin d’explorer d’autres pistes de solution pour assurer l’approvisionnement régulier des marchés à bétail. Pour ce faire, selon lui, le gouvernement a engagé le département en charge du Développement rural à trouver des solutions pérennes aux déséquilibres de l’offre sur les marchés ruraux et urbains à bétail.

Quant aux céréales locales non transformées, il a expliqué l’augmentation soutenue des prix en cette période de soudure  en lien avec l’insuffisance de l’offre céréalière due à l’insécurité persistante dans les zones de production et à la mauvaise campagne agricole de 2020-2021 qui n’a pas permis aux paysans de disposer des intrants subventionnés.

Dans la même dynamique, le ministre dira qu’avec l’adoption des plans de relance anticovid-19 par la plupart des Etats du monde, la demande mondiale des produits de base connait une augmentation vertigineuse par rapport à l’offre disponible. Cette situation couplée au renchérissement du coût du fret maritime et de la logistique (indisponibilité des bateaux, raréfaction des conteneurs) et les perturbations du trafic sur l’axe Bamako-Dakar ont engendré l’augmentation du cours mondial de certains produits importés. Ainsi, le prix de la tonne de blé est passé de 250 euros en décembre 2020 à 300 euros en juillet 2021, soit une hausse de 20%. Celui du sucre s’établit à 483 dollars la tonne, en hausse de 8% par rapport au mois passé. Tout comme le blé et le sucre, le cours du riz indien est passé de 340 dollars en décembre 2020 à 360 dollars la tonne, soit 6% d’augmentation. Parallèlement, le coût du frêt maritime a augmenté de plus de 40% passant de 40 000 FCFA la tonne à 60 000 FCFA.

Grâce à l’atténuation des mesures de rationnement des unités industrielles en électricité et la décision des autorités sénégalaises d’assurer l’approvisionnement du marché malien en Ciment à hauteur de 7 000 tonnes par jour lors de sa visite à Dakar, le prix de certains matériaux de construction notamment le fer à béton et le ciment ont effectivement baissé. Par exemple la barre de fer à béton de 10 mm de diamètre qui était vendu à 2 800 FCFA l’unité revient au détail à moins de 2 200 FCFA. La tonne de ciment qui coûtait 120 000 FCFA en juin 2021 est cédée aujourd’hui au détail à 95 000 FCFA voire 93 000 FCFA par endroit.

Pour conclure, il dira qu’aujourd’hui malgré les difficultés au plan international et interne, les marchés sont approvisionnés à hauteur de souhait et les stocks détenus auprès des industriels et des principaux importateurs sont supérieurs aux seuils d’alerte et arrivent à couvrir les besoins du moment. Et que ces efforts de stabilisation des prix vont se poursuivre à travers un renforcement de dispositif de contrôle des prix indicatifs plafonds et la négociation avec les industriels, commerçants grossistes, les détaillants et les associations de consommateurs.

Bintou Coulibaly

 

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