Produits de base agricoles : Revue du programme tous ACP

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Il soutient les activités dans les secteurs café, manioc, coton, gomme arabique, produits horticoles, sans oublier la formation en gestion de risques ou la consolidation des bourses d’échanges agricoles.

L’Union européenne (UE) et le groupe des Etats ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) ont tenu lundi et mardi à l’hôtel Salam un atelier sur la dissémination pour les régions Afrique de l’ouest et Afrique centrale du Programme tous ACP, relatif aux produits de base agricoles. Ce programme est financé par l’UE à hauteur de 45 millions d’euros (environ 29,5 milliards Fcfa) dont un tiers est consacré au secteur coton pour contribuer à la mise en œuvre du partenariat UE-Afrique sur le coton. La réunion de mobilisation des ressources en appui aux filières cotonnières africaines est prévue aujourd’hui. Le programme comprend trois composantes : la première est axée sur le développement participatif de stratégies sectorielles ; la deuxième porte sur la mise en œuvre de ces stratégies et la troisième concerne l’introduction d’instruments de gestion de risques basés sur le marché. Ces interventions sont destinées à promouvoir la compétitivité de notre secteur agricole afin qu’il remplisse rôle socio-économique que l’on attend de lui, notamment en matière de réduction de la pauvreté. Pour les régions Afrique de l’ouest et du centre, le comité de pilotage du programme a approuvé un portefeuille de projets représentant une enveloppe d’environ 15 millions d’euros (environ 9,8 milliards Fcfa) destinés à des projets pilotes. Daniel Evina Abe’e, le représentant de l’Afrique centrale au sein du Comité de pilotage, a expliqué que le Programme ACP Tous relatif aux produits de base agricoles a été conçu sur la base du constat de la trop forte dépendance de nos économies d’un ou de quelques produits de base agricoles, réduisant ainsi les possibilités de concevoir une stratégie pérenne de réduction de la pauvreté.

Depuis le lancement du programme en 2007, le monde connaît une flambée des prix des produits vivriers avec des risques importants pour la stabilité dans plusieurs pays. L’atelier de Bamako était ainsi appelé à discuter de stratégies de développement de secteurs d’exportation dans le sens communément appelé nord-sud, mais aussi dans le cadre des échanges intra-régionaux, voire dans une vision de substitution à l’exportation. Le programme soutient les activités dans les secteurs café, manioc, coton, gomme arabique, produits horticoles, sans oublier les activités transversales telles la formation en gestion de risques ou la consolidation des bourses d’échanges agricoles. Le Programme est exécuté grâce à des partenaires comme la Banque mondiale, la CNUCED, le Centre de commerce international, la FAO et le Fonds commun pour les produits de base (CFC). Notre pays est privilégié au vu du nombre de projets entrepris sous l’égide du programme 3ACP. Le centre régional technique logé au sein du Centre d’études et de recherche sur les fibres textiles (CERFITEX), basé à Ségou, est un pion essentiel dans le projet continental visant à promouvoir la mesure instrumentale du coton en Afrique. Le projet pour la prévention de la contamination de la graine de coton et qui implique des pays voisins comme le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, est une contribution majeure à apporter au rétablissement de la réputation de qualité du coton africain. De même, le projet sur les bonnes pratiques agricoles et la gestion intégrée de la production et des déprédateurs donne déjà des résultats probants appelés à être confirmés à Bamako.

Outre le Mali, ce projet couvre aussi le Burkina Faso et le Sénégal. L’appui au secteur malien de la gomme arabique pourra servir de modèle à d’autres pays du groupe ACP, a aussi estimé Mamadou Traoré, le secrétaire général du ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce. L’atelier de Bamako a présenté aux participants les réalisations du programme, identifié les lacunes et tenté de convaincre d’autres partenaires au développement de la pertinence à poursuivre et répliquer des activités initiées avec succès. Il s’est aussi présenté comme une plateforme qui permettra aux agences de mise en œuvre de réagir aux interventions qui seront faites. Vu l’ampleur des défis à relever, il est essentiel qu’à la lumière des premiers résultats engrangés, des actions considérées comme prioritaires puissent continuer à bénéficier de divers appuis, a jugé David Mogollan, le chef de la section développement rural à la délégation de l’Union européenne au Mali. Nos Etats aujourd’hui en difficulté dans l’exploitation et la valorisation de leurs produits de base, pourront présenter un autre visage, transformant la menace que représente leur dépendance vis-à-vis d’un ou de quelques produits de base, en un atout qui sera le fondement d’une relance économique, d’une souveraineté alimentaire et d’une croissance soutenue, a souhaité David Evina Abe’e.

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