Cette bataille larvée qui oppose de manière sournoise les producteurs nationaux de fruits et légumes aux importateurs des fruits de l’étranger est née de la concurrence déloyale que leur livreraient les importateurs. Car les producteurs nationaux accusent les importateurs d’inonder le marché des fruits et légumes qu’il cède à des prix vils, violant les règles du marché.
La 3e région administrative, Sikasso, est l’important pôle agricole du Mali par excellence. Depuis plus d’un demi-siècle, cette partie du Mali satisfait les besoins de tout le pays. Toute chose qui fait la fierté du Mali.
Les producteurs estiment que le ministre du Développement rural, le puissant Secrétaire général du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir, est dans ses occupations politiques pour succéder à IBK à la tête du parti du Tisserand, dont le prochain congrès est annoncé pour ce mois de mars, au lieu de s’occuper des vrais problèmes du monde des paysans.
Mais ces dernières années, les planteurs maliens, avec leurs produits tels que la pomme de terre, l’orange, la mangue, la banane et les légumes frais, ne savent plus à quel saint se vouer. Pour la simple raison que le marché national est inondé par ces mêmes produits venant de l’extérieur, toute chose qui est un manque à gagner pour nos braves planteurs. Les producteurs agricoles qui ne vivent que de leur travail, sont devenus des laissés pour compte et sans aucune défense. Afin de permettre à ces planteurs nationaux de jouir du dur labeur de leurs efforts, il faudrait songer à assainir un tant soit peu le secteur de l’importation, comme certains pays de la sous-région comme le Sénégal, qui a fait de la protection des intérêts de ses producteurs locaux une réalité. Car au Sénégal, des dispositions règlementaires sont prises d’année en année pour protéger les agriculteurs afin de permettre aux producteurs sénégalais de bien vivre du fruit de leur labeur.
Le ministère du Développement rural peut aussi cibler certains des fruits de grande production chez nous, comme l’orange, la mangue, la pomme de terre et la banane, pour imposer une restriction saisonnière à l’importation, en frappant fortement au cordon douanier comme c’est le cas avec le TEC -Cedeao, les produits concurrents à l’importation. Et avec cette situation de crise économique que traverse le pays, ne pas songer à protéger les producteurs maliens les empêche de prendre leur envol, et la terre de nourrir son homme. Alors, vivement que les autorités compétentes se saisissent du dossier avant que le pire ne se produise.
Paul N’GUESSAN