Le 21 février 2022, dans la salle de conférence du ministère de l’Economie et des Finances, les travaux du processus budgétaire 2023 ont été lancés par le ministre tutelle Alousséni Sanou. Une centaine de participants ont assisté à ces travaux par visioconférence.
Ce travail complexe a démarré par la présentation de l’état des finances publiques fait par le directeur général du budget national, Ahmadou Tijani Haïdara.
Cette conférence regroupant les services, partenaires techniques et financiers de l’Etat, fut axée sur trois thèmes majeurs pour le processus budgétaire 2023. Il s’agit de « l’articulation entre la réforme budgétaire et la réforme administrative : enjeux et défis » ; « la pratique de l’évaluation des programmes : forces et faiblesses des outils et du dispositif » et « l’animation du dialogue de gestion au cours du processus budgétaire : acteurs, processus et enjeux ».
Ces panels avaient pour but de dégager les enjeux et défis de la mise en œuvre de la réforme budgétaire et administrative au regard des constats relevés lors de la phase transitoire d’opérationnalisation du budget-programmes.
L’objectif des thèmes choisis consistait à amener les experts comptables à la réflexion sur les nouvelles attributions des services de contrôle administratif, juridictionnel et parlementaire tout en abordant les aspects de l’évaluation de la performance des programmes, avec les acteurs impliqués dans ce processus pour un meilleur rapportage de l’atteinte des objectifs et résultats.
La fin des discussions était placée sur l’identification des difficultés et contraintes rencontrées en vue d’apporter les solutions idoines dans la formalisation de la charte de gestion et la mise œuvre du dialogue de gestion.
« La politique budgétaire vise un objectif de déficit budgétaire de 4,9 % du PIB en 2023 compte tenu de nombreux engagements du gouvernement notamment dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs mais aussi des populations de façon générale. Il reste entendu qu’à moyen terme, la politique budgétaire s’inscrirait dans la dynamique de revenir progressivement au critère de convergence communautaire de 3% », a indiqué le ministre de l’Economie et des Finances.
Il a ajouté que cette stabilité macroéconomique doit donc être consolidée et renforcée à travers une meilleure planification budgétaire pour une croissance économique durable et inclusive.
Le ministre a informé qu’en dépit des sanctions économiques et financières disproportionnées prises par la Cédéao et de l’Uémoa contre le Mali, le gouvernement travaillera à l’amélioration de l’exécution budgétaire poursuivant ainsi le double objectif d’intensification de la mobilisation des ressources intérieures et de maîtrise des dépenses budgétaire 2022 en cours.
« En 2023, les perspectives macroéconomiques du Mali incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente, malgré une reprise de l’activité économique avec un taux de croissance réel attendu de 5,3 % contre 3,5 % en 2022. Quant à l’inflation, elle resterait stabilisée autour de 2% », disait le ministre.
Selon lui, la contraction de 2020 liée au Covid-19 et aux conséquences de la situation sécuritaire, l’économie malienne a renoué avec la croissance en 2021, qui devrait s’accélérer en 2022 et 2023 pour atteindre respectivement des taux de 3,5 % et de 5,3 %.
« L’inflation demeure maitrisée, nettement inférieure au critère de convergence communautaire de 3% », a-t-il fait savoir.
M. Alousséni Sanou a également rassuré que la mobilisation des recettes fiscales de 2021 ressort plus satisfaisante que celle enregistrée en 2020 avec un taux de pression fiscale qui remonte à 15,5 % du PIB contre 14,3 % en 2020. Il poursuit que l’exécution des dépenses a été contenue dans la limite des dépenses prévues soit 22,5 % du PIB contre une prévision de 25,8 % en 2020. Selon toujours ses statistiques, le niveau de déficit budgétaire est ressorti à 4,7% du PIB nettement meilleur que la prévision de 5,5 %.
Fatoumata Kané