Le lancement du rapport de suivi de l’utilisation des subventions des années 2010, 11 et 2012 destinées aux secteurs agricoles-eau-assainissement-et-électricité a eu lieu hier mardi 18 février 2014 à l’hôtel Massaley, sous la présidence du président du Groupe de Suivi Budgétaire, M. Tiémoko Soulyemane Sangaré. Celui-ci avait à ses côtés le représentant du gouverneur du district de Bamako, M Barou Guindo, et des représentants de plusieurs départements ministériels.
En ce qui concerne le secteur de l’agriculture, le rapport indique que conformément aux engagements de Maputo en 2003, il ressort qu’actuellement le Mali est à une augmentation de 13% du budget national à l’agriculture. L’évolution des volumes du financement acquis dans le secteur de l’agriculture montre une augmentation de 7,62% entre 2010 et 2012. Ceci se traduit par une augmentation des dotations budgétaires ainsi que les financements acquis auprès des partenaires techniques et financiers. Les informations disponibles sur le secteur montrent que la quasi-totalité des financements provient des partenaires techniques et financiers.
Le secteur de l’énergie a lui bénéficié d’un financement cumulé de 50.565 millions de Fcfa entre 2010 et 2012. Les subventions cumulées de l’État du Mali entre 2010 et 2012 s’élèvent à 50 milliards de Fcfa, qui ont servi à la gestion courante de l’Énergie du Mali (Edm-sa). Face à l’augmentation récurrente de la demande, la société a eu à recourir à la location de prestation de fourniture d’électricité avec un prestataire étranger.
Toujours selon le rapport, les financements octroyés à l’Edm-sa par l’État ont servi à assurer essentiellement la continuité du service de fourniture de l’énergie à la population. Il précise que l’évolution du volume de financement acquis du secteur de l’assainissement a subi une augmentation de plus de 94,2% entre 2010 et 2012. Par contre, en terme de crédit exécuté sur la période étudiée, il n’a pu mobiliser que 42,8%.
Quant au secteur de l’eau, le rapport indique qu’à la date du 31 décembre 2012, le taux de couverture pour les équivalents points d’eau modernes était de 76,1%. Le secteur a disposé d’un financement cumulé de 43.016 millions de Fcfa entre 2010 et 2012. Par ailleurs, il faut noter que, l’absence d’information sur les budgets alloués n’a pas permis de faire une analyse sur la capacité de mobilisation des fonds par les acteurs du secteur.
A la lumière des analyses sur les données reçues, les constats qui se dégagent à travers le rapport se présentent comme suit : la faiblesse dans la capacité de mobilisation des financements acquis due en partie à la lourdeur des procédures ainsi que la méconnaissance des procédures ; la forte dépendance de l’extérieur dans les financements des secteurs agricoles-assainissement-eau-énergie; la difficulté de distinction entre investissement et fonctionnement ; l’absence de rapport périodique sauf pour le secteur du développement rural ; l’insuffisance de ressources humaines dans les différentes Cellules de Planification et de Statistiques (Cps) ; la réduction des financements en 2012 à cause de la crise politique; l’insuffisance ou absence de communication de la part des partenaires techniques et financiers sur le financement des projets et programmes; la non disponibilité des informations sur la répartition des ressources financières au niveau national et régional pour les secteurs de l’énergie-assainissement-eau ; la dispersion des moyens, voire parfois la duplication des interventions par les partenaires techniques et financiers dans le domaine du développement rural.
Selon le rapport, le Groupe de suivi budgétaire recommande: le renforcement des capacités des acteurs pour la mobilisation des financements acquis par des sessions de formations; la dynamisation des Cellules de Planification et de Statistiques (Cps) ; l’institution de la production annuelle de rapport par secteur par les CPS pour une meilleure visibilité sur les fonds reçus et des activités menées ; le renforcement de la communication au niveau des partenaires techniques et financiers pour une meilleure cartographie des interventions dans les différents secteurs ; l’uniformisation des nombreuses stratégiques, politiques sectorielles ou sous-sectorielles, afin de pallier aux dispersions des moyens ainsi qu’aux duplications dans la mise en œuvre au niveau du secteur du développement rural.
Tougouna A. TRAORÉ