Après le lancement officiel le 19 mai dernier par le ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté, du projet de renforcement des capacités productives et commerciales de la gomme arabique au Mali , l’unité de mise en œuvre du Cadre intégré a déjà engagé des actions concrètes. Son coordinateur national, Mohamed Sidibé vient de mettre à profit sa participation à la seconde Nuit Verte à Paris pour mettre en exergue la promotion de la gomme arabique. Il a rencontré, a cet effet, la première société importatrice de ce produit en France mais aussi les responsables des organisations de la diaspora malienne dans la capitale française pour les inviter à prendre part aux actions de promotion de ce produit sahélien.
Les principales zones de production de la gomme arabique (Kayes, Diéma, Nara, Niono, Ségou, Mopti, Ténenkou…) font aussi partie des localités dont les ressortissants sont nombreux en France. C’est pourquoi, les responsables du projet Cadre intégré rattaché au ministère du Commerce, qui ambitionnent de promouvoir la culture de la gomme arabique dans ces zones, ont jugé utile de rencontrer les Maliens de France. C’était à la faveur de la seconde Nuit Verte organisée dans la capitale française sur la place du Trocadero du 23 au 24 mai dernier par la Fédération nationale des exploitants agricoles de France.
Comme lors de la première édition, cette organisation professionnelle a donc invité le projet cadre intégré à ce grand rendez-vous. “Le Mali est un pays à vocation agricole tout comme la France. Donc c’était une opportunité pour promouvoir nos filières d’exportation. Cette année nous avons mis l’accent sur la gomme arabique, qui est aujourd’hui une affaire commerciale, un produit presque 100% commercial. La France est dans le monde le premier pays importateur de ce produit qui provient surtout de la bande sahélienne et vers l’Ethiopie. C’est donc une aubaine pour notre pays ” a expliqué le coordinateur du Cadre intégré Mohamed Sidibé.
Au cours de son séjour français, il a rencontré les responsables de la société Nexiera (ex-Colloïde) principale exportatrice de ce produit en France mais aussi, il s’est rendu à Montreuil où il a eu des échanges avec les responsables de la diaspora malienne.
« Nous avons à l’idée de susciter l’implication de la diaspora dans la mise en œuvre du projet, car nombre d’entre-eux proviennent des zones de production. La diaspora présente un atout avec un apport de plus de 400 milliards de FCFA à l’économie. On ne leur demande pas d’intervenir dans le financement du projet qui est déjà bouclé par l’Etat et le fonds d’affectation spéciale du Cadre intégré. Nous voulons que la diaspora intervienne dans les cultures d’intercalaires, des barbelais et des forages. Ce qui va permettre de donner des emplois aux jeunes et leur permettre de gagner leur vie en restant sur place. Mais aussi, il leur permet de préparer leur retour au pays».
Selon le coordinateur du cadre intégré, les Maliens de la diaspora ont été réceptifs aux explications données et ont manifesté un grand engouement en s’engageant à diffuser l’information auprès du maximum de nos concitoyens. Ils ont souhaité une rencontre de haut niveau pour définir les stratégies de leur intervention.
Il faut rappeler que le projet de renforcement des capacités productives et commerciales de la gomme arabique au Mali est le résultat d’un processus participatif avec tous les acteurs dont les ministères sectoriels concernés. D’un coût total de 3,2 milliards de FCFA, le projet est financé à 59% par les bailleurs de fonds du Cadre intégré à travers le fonds d’affectation spéciale et à 41% par le budget d’Etat.
Le projet va se traduire par l’appui aux initiatives privées et communautaires locales existantes de production et de promotion des produits du gommier. Ces activités se déclinent netre autres par la formation et vulgarisation des mesures de conservation des gommeraises et plantation de 10 000 hectares.
Youssouf CAMARA