Il est important de noter qu’en Afrique subsaharienne, plus de la moitié de la population a moins de 25 ans; et au cours de la prochaine décennie, environ 11 millions de jeunes Africains devraient chaque année faire leur entrée sur le marché du travail. Face à ces défis, les promesses de l’industrialisation ne sont pas nouvelles. Mais comment réussir cette transition sans commettre les mêmes erreurs qu’hier ? En effet, suite aux chocs pétroliers successifs et à l’apparition de l’endettement, à l’introduction des programmes d’ajustements structurels, les stratégies industrielles élaborées n’ont malheureusement pas porté les fruits escomptés. Pour répondre à cette préoccupation, l’industrialisation fondée sur les produits de base (agro-industrie) ou en lien avec les activités manufacturières (à forte intensité de main d’œuvre), peut se présenter comme un élément de réponse non négligeable. Voici alors quelques raisons majeures pour lesquelles la mise en place de nouvelles stratégies industrielles devrait être encouragée surtout dans un pays comme le Mali.
Pour une croissance, créatrice d’emplois
L’industrialisation définie avec des méthodes responsables peut jouer un rôle essentiel dans l’accélération du développement et dans le recul de la pauvreté. Selon une étude du cabinet international de conseil McKinsey intitulé “L’Afrique au travail : Création d’emplois et croissance inclusive”, les secteurs de l’agriculture et de l’industrie pourraient créer 29 Millions d’emplois stables d’ici 2020. Pour y arriver, le continent devra continuer à lever certains obstacles à la création d’emplois. Cependant dans un pays en crise comme le Mali, l’équipe de McKinsey Globale Institute utilise des données de pays en développement en forte croissance et des marchés émergents des autres continents, au lieu d’utiliser des données et des projections spécifiques à l’Afrique. Au-delà des méthodes de calcul, le point ici est de comprendre et saisir les opportunités importantes de création d’emplois associées au développement responsable de l’agro-industrie et du secteur manufacturier au Mali.
Pour favoriser sur le long terme, l’insertion des entreprises locales dans les chaînes de valeurs régionales et mondiales
L’insertion dans les chaines de valeurs aussi bien en amont qu’en aval nécessite avant tout, une plus grande compétitivité des entreprises locales mais aussi une politique industrielle cohérente face aux obstacles qui s’opposent à l’essor de l’industrie au Mali. Ci-dessous quelques actions qui pourront aider à la levée de ces obstacles :
- Construire des infrastructures de qualité et renforcer la logistique commerciale
- Négocier les accords commerciaux de sorte qu’ils soient favorables aux stratégies industrielles nationales préalablement définies
- Favoriser par des mesures économiques ou par des décisions politiques si nécessaire, le développement d’un marché intra-africain ou sous régional
- Mettre en place un climat d’affaires favorable avec des démarches administratives moins complexes, accès aux services financiers
- Encourager les initiatives visant à améliorer l’éducation et à renforcer les compétences techniques du capital humain
- Continuer à faire de la question de l’intégration sous régionale une priorité
- Réussir une collaboration efficace entre le secteur public et le secteur privé
Pour une économie résiliente et mieux adaptée aux aléas du réchauffement climatique
Un développement responsable des exportations de produits manufacturés pourrait non seulement favoriser la création d’emplois mais par la même occasion réduire la dépendance à l’égard de la production et de l’exportation de produits de base non transformés. Cette diversification est importante pour l’amélioration de la résilience de l’économie. En effet, la croissance au Mali reste très fragile car fortement dépendante de facteurs exogènes tels que le cours des matières premières, les politiques d’aide, l’allègement de la dette, le danger d’Ebola, et maintenant les attentats terroristes. En réussissant à accroître la part de son économie tributaire d’activités moins sensibles au climat, le continent développera ainsi pour le bien-être des populations une forme d’adaptation au réchauffement climatique.
Pour une industrialisation intégrant une démarche éco-responsable
L’industrialisation au Mali est encore au stade embryonnaire. De ce fait, le Mali a l’avantage de pouvoir mettre en place dès la création des usines, des technologies à faible émission de carbone et surtout avec des pratiques respectueuses des populations et de l’environnement.
Il est donc de la responsabilité des pouvoirs publics, de mettre en place une réglementation favorisant l’intégration du développement durable dans ses trois dimensions tout au long des projets industriels. Pourquoi ne pas même faire du nord du Mali, une zone hautement industrielle ? Ainsi l’industrialisation au Mali ne doit pas se résumer uniquement à des questions économiques mais doit tenir compte des challenges sociaux et du rôle déterminant de l’environnement. Les stratégies industrielles spécifiques à chaque pays ne doivent pas se faire au détriment de l’agriculture. Ce sont deux secteurs qui peuvent parfaitement être complémentaires. Les pouvoirs publics maliens devront veiller cependant à ce que l’homme reste au cœur du système.
Pour éviter de reproduire certaines catastrophes industrielles, la sécurité des individus, l’amélioration continue des conditions de travail, le respect des droits fondamentaux et de l’environnement devront prévaloir sur toutes considérations économiques dans l’élaboration de ces nouvelles stratégies industrielles.
Avec la baisse du prix du pétrole qui profite à l’Afrique notamment au Mali qui depuis longtemps a un Etat qui subventionne le carburant, le Mali devrait bondir sur l’occasion. La réduction du coût du pétrole implique forcément une augmentation du pouvoir d’achat. Or, le Mali et toute l’Afrique d’ailleurs, est un pays de consommation. Il faut donc que les autorités travaillent sur l’exercice de passer d’une économie qui tire ses ressources financières du secteur primaire, à une économie qui puise ses fonds du secteur industriel et administratif. Certainement que l’Occident ne laissera pas au Mali ou à l’Afrique d’exploiter ses ressources naturelles à travers des usines et manufactures industrielles nationales, mais il faut plus de cran de la part de nos présidents pour que nos pays s’affirment sur l’échiquier mondiale. Sans un développement industriel, le Mali n’a aucune chance de se relever.Bas du formulairBasBas du formulaire
Abdoulaye A. Traoré
Doctorant en sociologie
Pour créer des emplois durables il faut des travailleurs qualifiés.
Et pour avoir des travailleurs qualifiés il faut des centres de formations professionels.
N’oubliez surtout pas que,vous n’avez ni pétrole,ni Uranium ni accés à la mer.
Vous n’avez que le soleil.Une source d’énergie gratuite.Formez des gens capables de
maîtriser cette source d’énergie et le mali sera sur le chemin de la sortie du sous développement.Il y a un politicien français qui veut électrifier toute l’afrique sub saherienne.
Pourquoi ne pas le faire vous même.Aprés 54 ans d’indépendance,vous allez permettre à un
européen d’avoir un pouvoir de décision sur votre politique nationale.
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