A l’Office National des Produits Pétroliers (ONAP) se dégage une fumée épaisse et nauséabonde. Et, pour cause, le patron des lieux est suspecté de conflit d’intérêt au profit de son assistante qui serait devenue, entretemps, une de ses tendres épouses. Il s’agit de Mme Assitan Sissoko qui passe de la catégorie B 12ème échelon à la catégorie A 10ème échelon par décision en date du 08 juillet 2016. Le sujet avait été abordé le vendredi dernier par nos confrères du journal « Le Sphinx ». Mais, le sujet est si suspect qu’il mérite qu’on s’y attarde un peu au regard de la loi de la République, notamment celle relative à la création de la nouvelle Ecole Nationale d’Administration (ENA) et ses textes d’application.
Celle-ci réglemente désormais les congés de formation et les avancements dus au terme des formations autorisées. Il ressort donc du décret d’application de cette loi que désormais, tous les fonctionnaires de l’Administration centrale sont soumis au concours d’admission à l’ENA pour prétendre à la formation et à l’avancement dans la catégorie supérieure. Le décret en question devrait prendre effet à compter de sa date de signature qui a lieu en 2010.
Depuis lors, aucune formation professionnelle ne devrait être accordée à un fonctionnaire de l’Administration centrale pour quel que motif que ce soit si le demandeur ne passait pas au concours d’entrée à l’ENA.
Il se trouve que le diplôme présenté par Assitan Sissoko date de juillet 2012, donc deux ans après la signature du décret. Cela veut dire que la formation a lieu ou a débuté certes avant l’entrée en vigueur de la nouvelle règlementation, mais probablement non autorisée sinon, elle n’aurait pas attendu la nomination de son ‘’mari’’ Zoumana Mory Coulibaly pour se faire reclasser. Il y a donc lieu de s’interroger sur la légalité de la procédure d‘avancement dont elle a bénéficié. L’autre hic qui fait tilt dans le dossier qui nous est présenté, c’est l’existence de deux dates de naissance. Sur le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) obtenu à l’issue de la session de juin 1979, Assitan Sissoko serait née le 28 octobre 1958 à Ségou, mais sur un nouvel extrait d’acte de naissance délivré au nom de la même personne, il est mentionné une autre date de naissance différente de celle de l’attestation. La nouvelle date est le 28 octobre 1962, soit 4 ans de moins que la première date. La question est de savoir pourquoi il y’a eu ce changement de date?
Selon nos sources, il serait destiné à changer l’âge de départ de la retraite de son assistante. Mais, si c’est le cas, Zoumana Mory Coulibaly semble se mélanger les pédales. Comment un homme aussi averti comme lui peut se laisser prendre dans ces genres de fautes de débutant. Car, un tel changement ne jamais se faire à l’improviste. Puisque ce n’est pas lui qui fait le travail, le dossier est d’abord monté par ses services chargés de la gestion des ressources humaines. Ils ont beau lui être fidèle, il n’est pas évident qu’ils fassent danser l’enfant le dos tourné en leur direction. Donc, forcement une telle initiative ne pouvait rester entre les quatre murs de l’ONAP.
Mais, pour ceux connaissent l’homme, une telle décision venant de lui était prévisible. Car, à la Douane, il a toujours été assisté par des plus forts que lui pour prendre des décisions pour la simple raison qu’il aurait des difficultés à maitriser les textes. Certains de ces anciens collaborateurs lui dispenseraient carrément des cours sur les textes douaniers. Là où il est censé être très dense. Si à la tête de l’ONAP, il commet des erreurs de débutant, imaginez-le à la tête des gabelous un jour ? N’est-ce pas bonjour au dégât ?
M. A. Diakité
