Placé sous l’égide du ministre Ousmane Thiam, le 1er Forum des Investisseurs a pris fin, la semaine dernière, sous de bons auspices. Il aura été marqué, en effet, par l’intérêt massif de participants étrangers et nationaux, les négociations tous azimuts de partenariat, la signature de contrats passés pour plus de 260 milliards F CFA, etc. Bref, des indicateurs qui présagent d’un lendemain meilleur pour les secteurs économiques tributaires d’une injection financière beaucoup plus soutenue.
Haut lieu des rencontres d’affaires, le 1er Forum aura également servi d’opportunité, pour certains secteurs porteurs d’espoir populaire, d’attirer l’intérêt d’investisseurs potentiels. C’est le cas de la société australienne ‘Baraka’. Présente dans le bassin de Taoudenit depuis quelques années, l’entreprise d’exploration pétrolière a choisi de ne point demeurer dans l’anonymat au 1er Forum des investisseurs. Elle y était représentée, en effet, Max De Vitry en personne, auteur d’un plaidoyer plein d’optimisme et d’espoir sur l’avenir des hydrocarbures Mali. « Je n’ai personnellement aucun doute que très prochainement le Mali découvrira le pétrole et le gaz », a dit le patron de ‘Baraka’, étayant ses propos par des indices révélés par l’exploration des blocs concernés.
Les convictions de M. De Vitry reposent par ailleurs sur la position de Taoudénit en tant que prolongation de bassins pétrolifères comme ceux de l’Algérie, de la Mauritanie et de la Libye. Même si les premiers forages n’interviendront qu’en 2008, le représentant de ‘Baraka’ est lui persuadé que le « Mali très bientôt une puissance pétrolifère ». Et, devant des dizaines de participants nationaux et étrangers au 1er Forum des Investisseurs, il a estimé que notre pays de doit déjà de prendre le devant en pensant hic et nunc aux préalables pour un environnement propice à l’investissement dans les hydrocarbures : un cadre juridique approprié, une main d’œuvre qualifiée, développement des petites et moyennes entreprises en tant que partenaires de certains services inhérents. « Il faut se tenir prêt puisque c’est déjà demain », a-t-il déclaré très optimiste. Toutefois, le plaidoyer de Max De Vitry pour le Bassin de Taoudénit insiste particulièrement sur l’exploitation du gaz.
Au moment où les regards sont particulièrement tournés vers le pétrole, le patron de ‘Baraka’ semble développer plutôt un penchant pour le gaz, et pour cause. Aux yeux de M. Vitry, le commerce du gaz est profitable pour le Mali à plusieurs titres. Primo, explique-t-il, le pays pourrait faire figure de fournisseur privilégié pour l’Europe, l’Amérique et le reste de l’Afrique sub-saharienne où la demande se fait de plus en plus sentir. Secundo, devait-il poursuivre, le gaz se révèle beaucoup plus facile à écouler parce que transportable par pipelines de la source d’exploitation jusqu’aux consommateurs (domicile, industries) en passant par les raffineries. Toutes choses qui, aux yeux de M. De Vitry, devraient logiquement occasionner un effet multiplicateur sur la situation socio-économique du Mali, à cause notamment de l’accroissement des revenus par les centaines d’emplois à générer.
Par ailleurs, le plaidoyer ne manque pas non plus de prévenir l’assistance et les potentiels investisseurs sur l’énormité des moyens que nécessite l’exploitation du gaz au Mali. En effet, le représentant de la société d’exploration australienne a estimé le coût des investissements à 2 millions de dollars le kilomètre de pipelines pour qui voudrait investir dans l’exploitation du gaz malien. Qu’à cela ne tient, il pense que les Malien doivent se tenir prêt parce qu’ils connaîtront dès demain un nouveau statut de pays producteur d’hydrocarbures. Seulement voilà : les pays avec tant des potentialités n’ont généralement pas besoin de fournir tant d’efforts auprès des preneurs.
A.Keïta
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