PREFACE
Grâce aux sacrifices consentis et aux efforts soutenus de son peuple et de son Gouvernement, dans un cadre de paix et de démocratie, où l’Etat, le secteur privé, la société civile, les hommes et les femmes jouent un rôle complémentaire dynamique et de plus en plus discipliné, le Mali avance inexorablement vers le développement humain durable et la réduction de la pauvreté.
Poursuivons dans cette voie pour consolider les acquis et relever de nouveaux défis.
Le Ministre du Plan et de
l’Aménagement du Territoire,
Dr Marimantia DIARRA
Chevalier de l’Ordre National
"Après la convocation du Représentant résident du PNUD pour lui signifier notre désaccord et avant la lettre adressée à l’Administrateur du PNUD à New York dans ce cadre, le Gouvernement du Mali publie la déclaration suivante :
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) publie chaque année, depuis 1990, un Rapport sur le développement humain (RDH) dans lequel les différents pays sont classés selon un Indice de développement humain (IDH), lui-même calculé à partir des trois principaux indicateurs que sont :
– l’espérance de vie à la naissance ;
– le niveau d’éducation ;
– le produit intérieur brut (PIB) par tête, en parité de pouvoir d’achat.
Pour l’année 2006, le Gouvernement du Mali tient à exprimer sa surprise et son rejet du contenu du Rapport mondial sur le développement humain en ce qui concerne le Mali (175è sur 177 pays classés avec un indice de 0,338). En effet, les indicateurs statistiques utilisés pour l’année 2004 (année de référence pour l’élaboration du Rapport 2006 du PNUD) sont absolument faux.
Par conséquent, les analyses et le classement qui en sont issus sont erronés. Ils se basent par exemple sur :
• une espérance de vie de 48,1 ans contre 65,4 ans ;
• un taux brut de scolarisation combiné du primaire, secondaire et supérieur de 35,0% contre 37,4% ;
• un taux d’alphabétisation de 19,0% contre 25,2% ;
• un indice de développement humain de 0,338 au lieu de 0,450.
Le Gouvernement exprime d’autant plus fortement sa désapprobation que des erreurs similaires d’appréciation concernant notre pays étaient déjà parues dans le Rapport mondial sur le développement humain de 1997.
Le Gouvernement du Mali estime irrecevable la mention contenue dans la préface du Rapport et ainsi libellée : "les analyses et les recommandations exprimées dans le rapport ne reflètent pas nécessairement les opinions du Programme des Nations unies pour le développement et son conseil d’administration. Le Rapport est une publication indépendante réalisée pour le compte du PNUD". Cette mention est incompatible avec le fait que le rapport est publié sous le label du PNUD."
Performances socio-économiques du Mali de 2002 à 2005
En se dotant d’un Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, cadre unique de référence des politiques et stratégies de développement à moyen terme et référentiel économique des négociations avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers, le Gouvernement du Mali a exprimé sa volonté d’assurer un développement plus intense, mieux organisé, plus consensuel et plus efficace qui soit capable de réduire de façon significative l’impact de la pauvreté sur les populations maliennes.
Adopté par le Gouvernement le 29 mai 2002, les actions entreprises dans le cadre de la mise en œuvre du CSLP ont permis d’obtenir des résultats significatifs dans les différents secteurs socioéconomiques.
Macroéconomie :
L’économie malienne a enregistré des performances assez significatives sur la période 2002-2005. Ainsi, le taux moyen de croissance du PIB est ressorti à 5,1% par an et celui de l’inflation à 1,8% sur la période.
Education :
Des progrès appréciables ont été accomplis dans la scolarisation des enfants : près de ¾ (74,0%) des enfants fréquentaient une école en 2005 contre moins de 2/3 (64,4%) en 2002, avec une réduction significative des écarts entre filles et garçons. La tendance observée montre que le Mali est sur la bonne voie pour l’atteinte de l’objectif du Millénaire en ce qui concerne l’éducation pour tous d’ici 2015. Des progrès sont également enregistrés dans le domaine de l’alphabétisation des adultes : le taux d’alphabétisation est passé de 22,9% en 2002 à 26,3% en 2005.
Jeunesse et Sport :
La promotion de la jeunesse à travers la pratique du sport, facteur d’épanouissement et d’intégration, constitue une préoccupation majeure des plus hautes autorités du pays. D’énormes efforts sont consentis en faveur de la promotion de la jeunesse et des sports. Ainsi, de 2002 à 2006, l’Etat a octroyé aux différentes fédérations sportives, dans le cadre de l’organisation des championnats nationaux, des appuis budgétaires, d’un montant total de 251 millions de francs CFA. Durant la même période, le coût d’entretien des stades s’est chiffré à environ 1.226.595.067 F CFA.
Démographie et Santé :
La population du Mali s’élevait à 9,8 millions d’habitants dont 51% de femmes, selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 1998. Elle est estimée à 10,8 millions en 2002 et 11,7 millions en 2005, soit une augmentation de 8,3% sur la période. La population est relativement jeune : près de la moitié de la population est âgée de moins de 15 ans.
Des progrès tangibles ont été enregistrés dans le domaine de la santé avec l’amélioration de la couverture sanitaire, le dépistage et la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/ SIDA. Ces avancées ont permis d’améliorer l’espérance de vie à la naissance qui est passée de 63,0 ans en 2002 à 65,4 ans en 2005, soit un gain annuel de 0,8 an.
Energie :
Le taux d’accès à l’électricité a gagné 3 points de pourcentage entre 2002 et 2005, passant de 12,0% à 15,0%.
Eau :
Les actions entreprises en matière d’accès à l’eau potable, notamment la création des points d’eau modernes, les forages, les branchements au réseau EDM, ont permis d’améliorer le taux d’accès à l’eau potable qui est passé de 57,0% en 2002 à 66,1% en 2005, soit un gain de 9,1 points de pourcentage.
Emploi :
Les performances réalisées dans les différents secteurs ont permis de créer 65.310 emplois entre 2002 et 2005.
Agriculture :
De 2002 à 2005, 35.811 ha ont été aménagés dont près de la moitié (17.862 ha) en maîtrise totale d’eau.
Elevage :
L’effectif des bovins, ovins et caprins a connu une nette augmentation entre 2002 et 2004, passant de 25,6 millions de têtes à 29,2 millions de têtes, soit 14% d’augmentation en trois ans.
Télécommunication :
Les progrès réalisés en matière de couverture téléphonique du pays ont permis de multiplier par 8 le nombre d’abonnés entre 2002 et 2005, passant de 102.577 abonnés à 837.771 abonnés.
Transport :
Le désenclavement intérieur et extérieur du pays s’est poursuivi de manière régulière entre 2002 et 2005. Ainsi, 623 km de pistes, 923 km de routes bitumées et 517 km de routes en terre moderne ont été construites durant la période.
Habitat :
La politique de logements sociaux mise en œuvre à partir de 2003 a permis de donner un toit à 2.413 ménages en trois ans. Ce qui a contribué à améliorer les conditions de vie des bénéficiaires.
Urbanisme :
Pour améliorer l’aménagement des centres urbains, 34 Schémas Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme ont été élaborés par le Gouvernement, en collaboration avec les collectivités concernées.
Industrie :
L’amélioration du cadre des investissements a contribué à la création de 83 entreprises, pour un investissement total de 198,7 milliards entre 2003 et 2005.
Commerce :
La balance commerciale du Mali s’est nettement améliorée passant de -191 milliards de F CFA en 2003 à -110 milliards de F CFA en 2005.
Environnement et Assainissement :
Dans le cadre de l’amélioration du cadre de vie des populations, entre 2002 et 2005, 12819 ha ont été reboisés, des travaux de protection des berges du fleuve Niger ont été réalisés. En outre, une station d’épuration des eaux usées a été réalisée à Bamako et des décharges finales d’ordures ont été aménagées à Bamako et Sikasso.
Tourisme :
Pays reconnu pour son hospitalité légendaire et la richesse de son patrimoine naturel, historique et culturel, le Mali attire de plus en plus de touristes. De 2002 à 2005, le nombre de touristes visitant notre pays est passé de 101971 à 186918 personnes et les recettes touristiques de 72,4 milliards à 80 milliards de francs CFA.
Sécurité intérieure et protection civile :
En vue d’assurer la protection des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire, l’Etat a consenti d’importants moyens en direction des forces de sécurité et de protection civile. Ainsi, au cours de la période 2002-2005, 140 unités et postes ont été créés et 2.958 agents ont été recrutés dans la Police, la Gendarmerie, la Garde Nationale et la Protection Civile.
Gouvernance :
Dans le domaine de la Justice, l’Etat a consenti d’énormes moyens pour améliorer l’accessibilité de la justice aux justiciables à travers un important recrutement de personnel (ainsi, le ratio nombre d’habitants/juge est passé de 29837 en 2002 à 28546 en 2005), la construction d’infrastructures (les dépenses d’infrastructures sont passées de 172 millions en 2002 à 1 milliard en 2005).
Dans le cadre de la Décentralisation, les moyens consentis par l’Etat aux collectivités, pour améliorer le développement à la base, ont atteint 38,1 milliards sur la période 2002-2005.
Dans le cadre de la modernisation de l’Administration centrale en vue d’une meilleure satisfaction des usagers, le Gouvernement a mis en place un Programme de Développement Institutionnel (PDI) d’un montant de 25 milliards de F CFA. Les actions entreprises depuis 2004, ont permis de mieux rapprocher l’administration des usagers à travers la déconcentration des ressources et des effectifs au niveau des services régionaux et subrégionaux.
Des efforts très appréciables ont été déployés dans le cadre de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Les structures chargées de la vérification, de l’inspection et du contrôle des services publics ont été renforcées en ressources humaines et matérielles, afin d’améliorer leur efficacité et d’élargir leur champ d’action. Le Bureau du Vérificateur Général, autorité indépendante chargée de la vérification générale, a été institué par la loi n° 03- 030 du 25août 2003. Ceci constitue une nouveauté, une innovation dans l’espace francophone africain.
En conclusion, on peut retenir que les progrès accomplis dans les différents secteurs ont abouti à l’amélioration significative des conditions de vie des populations et au renforcement de la confiance accordée au Mali par ses principaux partenaires techniques et financiers.
En 2004, les dimensions entrant dans le calcul de l’indicateur du développement humain ont atteint les niveaux suivants:
– espérance de vie à la naissance : 65,4 ans ;
– taux brut combiné d’éducation au primaire, au secondaire et au supérieur : 37,5% ;
– taux d’alphabétisation des adultes de plus de 15 ans : 25,2% ;
– produit intérieur brut (PIB) par habitant en comparaison de pouvoir d’achat (PPA) : 998 $ US.
Avec les performances engrangées grâce aux efforts conjugués du peuple malien, de son Gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers, l’indicateur du développement humain du Mali ressort à 0,450 en 2004.
Source: Cellule Communication Présidence de la République du Mali “