Performance macroéconomique du Mali : Les autorités maliennes rassurent, le FMI se dit satisfait

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Boubou Cissé, ministre des finances
Boubou Cissé, ministre des finances

Une Mission du Fonds Monétaire International (FMI), conduite par Mme Boriana Yontchevay a séjourné au Mali du 2 au 10 mai 2017. C’était dans le cadre des consultations relatives à la septième Revue du Programme économique et social du Gouvernement malien appuyé par l’accord au titre de la Facilité élargie de Crédit du FMI, approuvé en décembre 2013. Pour faire le point de cette Mission et parler de la situation macroéconomique du Mali, le ministre de l’Economie et des Finances, le Dr Boubou Cissé, accompagné de Mme Boriana Yontchevay et d’autres membres de la délégation du FMI étaient face à la Presse le jeudi 11 mai 2017 à l’Hôtel Laico Amitié. Il ressort de cette rencontre que le Mali a atteint tous les critères de performances du Programme à fin décembre 2016.

Lors cette conférence de presse, le ministre de l’Economie et des Finances a annoncé la fin de plusieurs pratiques qui constituent pour lui, des mauvais facteurs pour les caisses de l’Etat. Il indiquera quelques actions en cours pour assainir le cadre économique de notre pays. Il s’agit, entre autres, de l’achat groupé de matériels avec la mise en place d’une Centrale publique d’achat. Et cela pour éviter à l’Etat la surfacturation. Autre réforme,  c’est la loi contre l’enrichissement illicite. Concernant les exonérations, le ministre de l’Economie et des Finances a souligné qu’un projet de loi est en cours de finalisation pour minimiser, voire bannir, les exonérations discrétionnaires. Ces exonérations, a-t-il souligné, font perdre à notre pays des dizaines de milliards de F CFA par an. Le Dr Boubou Cissé dira que ces réformes engagées cadrent avec les recommandations de la Mission du FMI.

Et, s’agissant des conclusions de cette Mission du FMI au Mali,  on peut retenir que les deux parties sont parvenues à un accord préliminaire qui permettra de recommander au Conseil d’administration la conclusion de la septième revue du programme appuyé par la FEC et la prorogation d’une année du programme.

Il ressort aussi de la Déclaration de cette Mission que la croissance économique du Mali devrait rester forte en 2017 mais les risques sont baissiers, notamment en raison des conditions d’insécurité et du renchérissement des conditions de financement du marché.

L’équipe du FMI et les autorités se sont accordées sur l’importance de la mobilisation des recettes nationales et d’une trajectoire budgétaire qui maintiennent la discipline budgétaire.

«La mission se réjouit des performances macroéconomiques soutenues de l’économie malienne. D’après les estimations préliminaires pour l’année 2016, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) s’est situé à 5,8% et l’inflation a été contenue à moins de 1%, reflétant des prix du pétrole bas. Le déficit budgétaire s’est situé à 4% du PIB en ligne avec les objectifs du programme, certaines recettes supplémentaires ayant permis de compenser les dépenses additionnelles engagées pour faire face aux élections et aux besoins sécuritaires. En revanche, le déficit du solde global de la balance des paiements s’est creusé de 2,3 points de pourcentage pour atteindre 3,9 % du PIB» a déclaré devant la presse Mme Boriana Yontchevay, chef de la Mission. En outre, la mission et les autorités ont examiné l’exécution budgétaire pour 2016 et début 2017. Tous les critères de performances du programme à fin décembre 2016 ont été atteints. Des retards ont été toutefois enregistrés dans la mise en œuvre des réformes structurelles prévues à fin Décembre, même si des progrès encourageants ont été notés» a-t-elle précisé.  « La mission a souligné la nécessité d’améliorer la mobilisation des recettes, y compris par la fixation de prix des produits pétroliers à la pompe reflétant l’évolution des cours mondiaux de ces produits tout en limitant l’impact sur les populations les plus vulnérables », a-t-elle précisé.

Commentant ces conclusions, le ministre de l’Economie et des Finances a souligné que ces résultats attestent de la stabilité macroéconomique du Mali, avec une croissance forte et robuste. Toutefois, le ministre Cissé a rappelé que le Mali est confronté à de nombreux défis qu’il doit relever. Au nombre de ceux-ci, la redistribution de la croissance afin qu’elle profite à tous les Maliens. Autre problématique, l’équation de la gestion de la dette intérieure du Mali, qui s’élève à des milliards de F CFA.

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com

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