ONECCA-Mali : A la croisée des chemins, après 30 ans d’existence !

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L’Ordre des Experts Comptables et Comptables Agréés (ONECCA-Mali) a commémoré, le samedi dernier à l’hôtel Salam, ses 30 ans d’existence. C’était lors d’une soirée gala organisée pour la circonstance et en présence des experts comptables venus nombreux, des opérateurs économiques ainsi que des autorités compétentes. Le thème retenu pour cet anniversaire était : « Le rôle du professionnel comptable dans la gouvernance d’entreprise ».

Ce trentième anniversaire, placé sous la haute bienveillance de la présidente de l’ONECCA-Mali, Mme Sidibé Fatoumata Cissé, a eu comme invités de marque : le ministre de l’économie et des finances, Dr Boubou Cissé ; le ministre de la justice et des droits de l’Homme, Mme Sanogo Aminata Mallé, et le ministre de la promotion des investissements et du secteur privé, Konimba Sidibé.

Rappelons que l’Ordre National des Experts, Comptables et Comptables Agréés du Mali (ONECCA-Mali) a été créé le 21 Mars 1986 par la loi n°86-016 portant création de l’Ordre des Comptables Agréés et Experts-Comptables Agréés du Mali à la faveur des réformes économiques entreprises par le Mali dans les années 1980 en vue de la libéralisation de l’Économie Nationale et faisant du secteur privé, le moteur de l’Économie.

Ainsi, ladite loi confie à cette profession une mission de service public et d’intérêt économique général. Il s’agit notamment de la sécurisation des transactions financières et l’instauration d’un climat de confiance dans le système économique en vue de favoriser le développement économique.

30 ans d’existence, les réalisations et les difficultés…

En effet, l’on dénote que sur le plan interne, l’ONECCA Mali compte environ 90 membres. Ce nombre indéniablement très faible s’explique par les difficultés d’accès à la profession, étant entendu que la création de l’ONECCA n’a pas été suivie par la mise en place d’un diplôme d’accès à la profession.

Les personnes désireuses d’embrasser la profession sont obligées d’aller se former à l’extérieur, notamment en France, au Canada ou aux États Unis, et à leurs propres frais. Un état de fait qui a poussé l’UEMOA à créer un diplôme sous régional d’expertise comptable, dénommé DECOFI, permettant l’accès à la profession dans les 8 pays membres. Quinze ans après la création de ce diplôme, seuls le Sénégal et la Côte d’Ivoire abritent des centres de formation dédiée à ce diplôme. C’est dire que la question du coût et des difficultés d’accès à la profession n’est pas résolue.

La présidente de l’ONECCA-Mali, Mme Sidibé Fatoumata Cissé, s’est réjouie du fait que l’association s’agrandisse malgré les difficultés et contraintes auxquelles elle est confrontée. Avant d’ajouter « au niveau de l’exercice de la profession, l’objectif visé par les autorités à travers la création de l’ONECCA n’est pas encore atteint ». Sur la moyenne de 5000 états financiers déposés annuellement à l’Administration fiscale, a expliqué Mme Sidibé, seulement 10% portent le sceau d’un membre de l’ONECCA. La raison principale à cette situation, selon elle, est l’exercice illégal de la profession et le faible intérêt des agents économiques censés recourir aux services de la profession dont l’Etat.

« Notre intervention dans les entités publiques et para publiques reste encore marginale malgré les potentialités et la nécessité du recours à nos services » a indiqué Mme Sidibé Fatoumata Cissé. Avant de lancer ce cri de cœur : « nous sommes également conscients des manquements de certains membres ont pu ternir l’image de notre profession. C’est pourquoi, j’exhorte mes consœurs et confrères à plus de professionnalisme, au respect strict de notre éthique et déontologie, mais également à plus de cohésion et d’unité. Car, c’est seulement unis que nous pourrons relever le défi du développement notre profession ».

Le ministre de l’économie et des finances, Dr. Boubou Cissé, dira que le professionnel comptable intervient dans la production (expertise comptable) et la validation de l’information comptable (audit comptable et commissariat aux comptes). Faisant ainsi de lui un maillon essentiel de la gouvernance économique en général et celle des entreprises en particulier. A l’en croire, le professionnel comptable a un rôle majeur dans la conduite et la mise en œuvre de cette gouvernance. La bonne gouvernance et la qualité de l’information financière sont vitales tant pour le secteur privé (aux différents stades de la vie d’une entreprise), que pour l’Etat et ses démembrements (notamment en matière de détermination et de collecte des ressources, d’établissement des modèles et prévisions économiques).

« Oui, les membres de l’ONECCA Mali peuvent contribuer de manière efficace à la qualité de l’information comptable et financière de laquelle dépendent plusieurs autres décisions et comportements des acteurs économiques. Les membres de l’ordre peuvent jouer un rôle majeur pour une gestion efficiente des finances publiques, catalyseur principal pour réussir le pari des ODD à l’horizon 2030 » a vivement déclaré le ministre Dr. Boubou Cissé.

Seydou Karamoko Koné

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