Utilisation des fonds de l’Office du Niger à des fins personnelles par le PDG

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Selon de sources concordantes, le PDG de l’Office du Niger, Kassoum Dénon passerait maître dans l’attribution de marchés « complaisants ». Et des proches du pouvoir profiteraient aujourd’hui de cet opportunisme dont le seul objectif est la conservation de son fauteuil. Connu jadis comme un militant chevronné de l’Adema-PASJ, c’est du côté du PDES qu’il lorgnerait désormais certainement avant d’aller voir où les herbes seraient plus vertes.

L’actuel homme fort de l’Office du Niger a la sulfureuse réputation de profiter de sa position pour embobiner ses chefs hiérarchiques et a réussi toujours ses coups notamment avec  l’Adéma-PASJ. C’est avec le PDES qu’il tenterait désormais ses manœuvres pour garder son poste vaille que vaille.

 

On se rappelle encore de son grand coup quand l’Adéma-PASJ a cherché à le remplacer  à l’Office Riz Ségou par un militant plus engagé, Babougou Traoré aujourd’hui DGA.               

  En son temps, Denon s’était miraculeusement trouvé des parrains et les ségoviens se rappellent du croc en jambe qu’il avait fait à son adjoint de l’époque. Kassoum Denon avait fait des pieds et des mains auprès de l’ex-ministre de l’Agriculture, Seydou Traoré pour conserver son poste avant de lâcher son adjoint, Seydou Coulibaly à l’époque, remplacé au poteau par Babougou Traoré, secrétaire général de l’Adéma-PASJ de Baroueli, sans lui annoncer sa relève.

Conséquence : Kassoum Dénon a eu la peur de sa vie lorsque le « bamanakè » avait fait irruption chez lui pour lui demander des comptes juste après que l’information soit distillée dans l’entreprise.

Fiché depuis cette époque comme un militant Adéma bon teint, l’ex-patron de l’Office Riz Ségou devait régulièrement démontrer son engagement patriotique. Les entreprises et les bureaux d’études des Ruchers comme ceux du ministre Seydou Traoré ou de Boubacar Bah Bill ont été bombardés de marchés. Là, les autres sont traités d’opportunistes à l’image d’un entrepreneur qu’il a rarement porté dans son cœur : Boubacar Salia Daou. Le jeune opérateur économique qui a usé ses semelles chez lui depuis 2002 est toujours retourné bredouille de l’ORS quand il n’entend pas derrière son dos les récriminations de celui qui dit qu’il n’a que faire du trafic d’influence.

Et puis voilà ! Kassoum Denon est promu PDG de l’Office du Niger, dit-on beaucoup plus par le Premier ministre, Modibo Sidibé que par un quelconque ministre. Et puis arrive le 8 Juin. Ségou fête le 8 e anniversaire, d’ATT au pouvoir, avec un peu de retard. La Coordination du Mouvement citoyen de Ségou de l’époque, avec à sa tête son président Boubacar Salia Daou, mobilise quelques membres influents. Tous les directeurs généraux sont là sauf  le PDG de l’Office du Niger qui préfère faire son week-end à Bamako que de s’afficher sans conviction. A Ségou, ce faux bond est rappelé à son adjoint. Qui suggère à son nouveau patron de ne pas rater le lancement du PDES le 17 juillet au Palais des Congrès de Bamako.

 Contre mauvaise fortune, Kassoum Denon fait bon cœur. Il est là, fuyant les cameras de la salle mais paradant majestueusement dans le hall pour chahuter ses collègues PDG et DG et devisant avec des ministres qui seront tous dans le nouveau bureau du PDES qui sera formé plus tard…Tous, sauf lui encore ! Le vrai faux militant de l’Adéma qui se trouve aujourd’hui proche du PM refuse d’y entrer et approuve le poste de secrétaire national chargé de l’eau confié à son adjoint Amadou Boye Coulibaly. Il y avait de quoi pour que le PDES nouveau parti tienne celui-là à l’œil. Alors, sentant les représailles venir, Boubacar Salia Daou lui tient d’ami. Celui qui était honni par ses soins 8 ans durant se révèle aujourd’hui à l’Office du Niger comme le meilleur entrepreneur du Mali, l’homme qui a les meilleures offres, le moins disant et tralala-tralala. Tous les marchés tombent désormais dans les escarcelles des entrepreneurs dits proches du  PDES (nous reviendrons sur ces marchés à procuration).   46 millions de F CFA sont octroyés à l’entreprise Boubacar Salia Daou juste après le congrès du PDES pour, dit-on, réhabiliter un pavillon de l’Office du Niger qui avait pourtant  subi une cure de jouvence sous la direction de Youssouf Keïta en 2006. Il semble que le pactole était insuffisant. Un mois plus tard, l’entrepreneur en bâtiments se transforme en celui de mobiliers. Là, la somme est colossale : 53 223 750 F CFA. De ce montant, les pauvres agents de l’Office du Niger n’ont vu que de la pacotille (armoires se cassant dans les véhicules, fauteuils cédant au montage etc.). Au final, en 2 mois, ce sont 100 millions de francs CFA que Boubacar Salia Daou gagne à l’Office du Niger.

C’est cette perplexité à opérer un choix politique qui caractérise Kassoum Dénon qui se trouve plonger dans une campagne de séduction des plus hautes autorités du pays, au point de faire ombrage à son chef de tutelle qui a même tendance à courber l’échine devant lui.

 

Abdoul Karim Maïga

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