Tension à Tangara, dans l’Office du Niger : Des opérateurs économiques et des espagnols en seraient la cause

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Selon nos informations, au niveau du bouchon du canal du projet Malibya au PK 40 dans l’Office du Niger, on déversait de l’eau dans la nature à Tangana sans utilité. C’est ainsi que dans le cadre de la recherche des voies et moyens afin d’assurer la sécurité alimentaire dans leur localité, conformément à la politique du gouvernement, la population de Tangana s’est donnée la main pour amenager l’espace que couvrent ces eaux pour leur culture. Les habitants de ce village exploitent depuis quelques années les espaces qu’ils ont amenagé. “Finalement, puisque les uns et les autres ont compris qu’on s’en sort bien dans cette zone, on veut maintenant nous chasser de cet espace. Nous avons eu l’information que certains opérateurs économiques et des Espagnols sont derrière cette histoire. Nous avons saisi toutes les autorités compétentes sans suite favorable. Nous comptons énormément sur les nouvelles autorités de notre pays”, nous a confié un habitant de Tangana. C’est par lettre Pdg 01418 du 25 juillet 2014 que le Président Directeur Général (Pdg) adjoint de l’Office du Niger a informé le chef de village de Tangana de la décision d’interdiction de l’exploitation des parcelles de culture au niveau du bouchon du canal du projet Malibya au PK 40.

Aux dires du chef de village de Tangana, M. Kassim Kayo, dans sa lettre adressée au sous préfet de Monimpébougou, contrairement à la décision d’interdiction de l’exploitation des parcelles de culture au niveau du bouchon du canal du projet Malibya au PK 40, son village fait partie de la Commune rural de Monipébougou et non celle de Boky-Wéré comme cité dans la lettre du Pdg adjoint de l’Office du Niger. M. Kayo précise que le sous-préfet et le maire de la Commune rurale de Monimpébougou ne sont pas ampliateurs de cette lettre. Selon lui, le déguerpissement de la population des parcelles occupées aura des conséquences économiques très importantes.

Éviter surtout la destruction des récoltes. Avec la rareté des pluies et la mauvaise répartition de l’eau, la population de Tangana ne sait plus à quel saint se vouer. C’est pourquoi nous demandons des éclaircissements sur l’imminence du démarrage des travaux du projet. La population de Tangana restera mobilisée et déterminée à lutter par tous les moyens légaux pour défendre la mise en valeur des parcelles occupées au profit de l’amélioration de leur condition de vie économique et sociale”, précise M. Kayo dans sa lettre.

En réponse à la lettre du chef de village de Tangana, le sous-préfet de l’arrondissement de Monimpébougou, M. Bakary Camara signale que l’essentiel des efforts en ce moment doit être axé sur la sollicitation et l’obtention des mesures appropriées en vue de protéger et de sauver les cultures déjà installées sur les parcelles en question.

Dans sa lettre du 22 octobre 2014, l’Association des ressortissants du village de Tangana à Bamako a attiré l’attention de directeur général de Malibya agriculture sur la grave tension sociale qui pourrait nuire à la bonne exécution des activités du projet Malibya, par faute d’information claire et précise. Pour mieux sensibiliser et édifier la population, cette association demande au directeur général de Malibya agriculture, les documents officiels entre le projet Malibya et le partenaire Espagnol ; la zone et le site retenu ; les variétés expérimentales et la participation villagoise au projet.

Pour les responsables de cette association, les bonnes réponses à ces questions permettront d’éviter des problèmes d’affrontement avec la population qui se dit victime d’une trahison. Aux dires du secrétaire administratif de cette association, non moins porte-parole de la population de Tangana, M. Lassana Coulibaly, jusqu’à présent la lettre adressée au directeur général de Malibya agriculture n’a pas eu de suite.

À travers sa lettre en date du 13 décembre 2014, le maire de la Commune rurale de Monimpébougou, M. Mamadou Coulibaly démande au Pdg de l’Office du Niger de surseoir à toute action de déguerpissement afin  d’instaurer une atmosphère de confiance et de coexistence pacifique entre le projet Malibya et la population de Tangana. M. Coulibaly estime que l’information ne passe pas entre le projet Malibya et la population de Tangana et entre Malibya et les autorités locales, toute chose qui rend difficile la gestion d’éventuels problèmes.

Le maire de la Commune rurale de Monimpébougou souhaite l’instauration d’un cadre d’échange entre l’office du Niger, Malibya, la population et les autorités locales afin de mettre tous les parténaires au même niveau d’information. La population de Tangana sollicite l’implication personnelle du Ministre du Développement Rural, Dr. Bocary Tréta.

Tougouna A. TRAORÉ

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