Face aux nombreuses accusations de promesses d’intrants aux paysans contre leurs suffrages à la présidentielle, le ministre de l’Agriculture, Dr. Nango Dembélé, vient de répliquer en soulignant que son département ne peut pas se permettre de distribuer des intrants agricoles à des fins politiques. Selon lui, aucune pénurie d’intrants n’a été dénoncée par les agriculteurs.
Depuis quelques semaines, des rumeurs faisant état de l’octroi d’intrants agricoles à certains paysans dans la région de Ségou pour obtenir leurs voix lors de la présidentielle. Partant de ce constat, le premier responsable du département de l’Agriculture est sorti de sa réserve.
A en croire le ministre, contrairement aux autres années, la campagne agricole 2018-2019 a connu d’importantes réformes dans le système de distribution des engrais subventionnés par le gouvernement pour éradiquer les fraudes liées au système de cautions techniques. Selon lui, ce nouveau système de distribution avait causé des retards au début dans la mise à disposition des engrais dans les villages, mais tout est rentré dans l’ordre. “Ces cas ont vite été gérés à la satisfaction des producteurs. Si le rythme actuel des pluies se poursuit, le ministère de l’Agriculture s’attend à de nouveaux records de production”.
Répondant à ses détracteurs, Dr. Nango Dembélé a rejeté les accusations d’octroi d’engrais à certains votants durant la présidentielle. “Les autorités ne peuvent pas monnayer à des fins politiques le secteur agricole qui fait figure de moteur de l’économie. Nous ne pouvons pas nous permettre de le vendre pour des fins politiques”.
Le directeur général de l’Office de la Haute vallée du Niger (OHVN), Dr. Mamadou Kané, a confirmé la version de son ministre, soulignant que l’OHVN a mis à la disposition du Mandé 1917 tonnes d’engrais. Le secteur de Kangaba a ainsi été approvisionné en complexe coton à hauteur de 114 % des prévisions, en complexe céréale à 120 % et en urée à 132 %. Il a réfuté tout cas de pénurie d’intrants dans le Mandé.
Y. Doumbia