Sanamandougou : La révolte contre le Moulin moderne du Mali

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Après la Sosumar, le Millénium Challenge, Tofana, le Groupe Tomota…, la liste des travaux d’aménagement en souffrance à l’Office du Niger s’allonge. La semaine dernière une foule compacte venue du village de Sanamandougou Bamananan (Commune rurale de Sibila, arrondissement du Sansanding, région de Ségou) ont tenté d’empêcher les travailleurs du Moulin moderne du Mali d’évoluer alors que ceux-ci venaient d’entamer les travaux d’aménagement de 7400 des 20 000 ha, obtenus auprès de l’Etat pour la culture du blé et du riz.

 De sources concordantes, le vendredi 18 juin  dernier, une foule venue du village de Sanamandougou Bamananan et de ses environs s’est opposée à l’évolution des travaux entrepris par le Moulin moderne du Mali.

Munis de gourdins, de pierres et d’autres moyens de défense, la foule en voulait à mort aux travailleurs et aux équipements déployés par la société pour les travaux d’aménagement de 7400 ha à l’Office du Niger, précisément dans les villages de Djado, Saou, Sanamandougou Bamananan. Sans l’intervention des forces de l’ordre le pire serait arrivé.

Selon nos sources, après l’obtention des 20 000 ha auprès de l’Etat par l’entremise de l’Office du Niger, le Moulin moderne du Mali (M3+) et les populations riveraines étaient tombés d’accord sur le mode de réhabilitation de ces dernières. Les deux parties avaient convenu  de doter chaque village (site du projet) de moulins tout frais payés, de centres de santé communautaires (CSCOM), de routes bitumées, d’écoles, d’électricité et d’éclairage public, etc.

Alors que certains villages venaient de recevoir leurs infrastructures et équipements, un d’entre eux aurait rejeté par voie d’huissier le moulin qu’il avait pourtant sollicité auprès de la société au motif qu’il n’échange rien contre la terre de ses ancêtres. En usant la manière forte, ce village a amené l’investisseur à la table de négociation.

 

Une poudrière enflammée

Malgré les multiples négociations, Sanamandougou Bamananan, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est resté sur sa position initiale, exigeant l’arrêt immédiat de tous les travaux du Moulin moderne du Mali. Pourtant, précisent nos sources, le village avait obtenu la promesse d’aménagement de nouvelles terres de cultures et l’achat de terres déjà aménagées à l’Office du Niger. Pourtant, selon certains, la société a fait ces dons par magnanimité. Car, disent –ils après, si doléances il y avait, c’était l’Office du Niger qui devrait répondre et non la société M3+ qui a même été invité par les plus hautes autorités d’investir dans la terre. Cela, pour contribuer à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.   

Coup de théâtre, le vendredi 18 juin dernier celui-ci a mis en exécution ses menaces en s’en prenant aux installations et équipements du Moulin moderne du Mali, à 4 km du village et qui étaient sous surveillance policière. Sans l’intervention opportune de la gendarmerie, un drame aurait pu arriver. Néanmoins des autorités (préfet, sous-préfet, maire…) ont été conspuées par des populations révoltées et jalouses de leur patrimoine qu’elles n’entendent pas voir bradé.

Elles n’ont peut être pas tort. Mais, selon un décret en date de 1932, elles sont installées sur un territoire relevant du titre foncier (TF) de l’Office du Niger. Ce dernier a, par conséquent, tous les droits sur lesdites même si le droit d’usage coutumier est réservé. Il passe de facto ces droits à celui qui les achète. C’est probablement une mauvaise interprétation des droits des uns et des autres qui est à la base de cette dangereuse incompréhension que l’Office du Niger, populations et M3+ se doivent de gérer au mieux des intérêts communs.

Markatié Daou

 

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