Producteurs rizicoles de Sélingué: Risques d’affrontements ou intox ?

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En vue de s’adapter au nouveau contexte permettant aussi bien à l’office et aux exploitants de tirer un maximum de profits, le jeune Directeur général Ousmane Maïga arrivé en août 2011 a procédé à la révision du cahier des charges.  La signature de la convention d’exploitation rentre dans les clauses du processus de cette révision. Elle qui fait aujourd’hui l’objet de dénonciation machiavélique par certains pensant que le coup d’Etat doit remettre tout en cause, même les bons. Nous avons enquêté.

Après le coup d’Etat du 22 mars 2012, certains Maliens ont cru arriver à leur fin par des actes machiavéliques. Ainsi, tous les moyens semblent bons. C’est ce constat très amer qui semble se prévaloir à l’ODRS (l’Office de développement rural de Sélingué) par une certaine minorité.

Le périmètre Aval de Sélingué a été aménagé en 1983 avec comme  objectif principal, l’amélioration des conditions de vie des populations de la zone. Le premier test d’exploitation a été effectué en 1984 en semis à la volée et ce n’est qu’en 1989 que le repiquage fut introduit avec la confection des diguettes de compartimentation dans les parcelles en vue de faciliter leur irrigation.

Il couvre une superficie de 1200 ha et est divisé en quatorze (14) secteurs. Chaque secteur est considéré comme périmètre autonome. Les secteurs sont découpés en casiers élémentaires de 5 ha en moyenne. Les casiers groupés par tranche de quatre (4) forment ainsi un sous secteur.

L’aménagement a porté sur 3 réseaux et une de protection que sont: d’irrigation, de drainage et de circulation, et la digue.

Les cultures pratiquées sont : la riziculture irriguée: la superficie exploitable varie selon la saison entre 850 et 900 ha; le maraîchage et le maïs occupent près de 220 ha ; la banane occupe 80 ha. Au total, 17 villages appartenant à quatre communes (Baya, Tagandougou, Tiakadougou-Dialakoro et Séléfougou) exploitent le périmètre.

Le nombre d’exploitants du périmètre est de 1943 dont 494 femmes regroupés en 37 organisations paysannes dont 33 sociétés coopératives et 4 associations. Les attributions faites aux femmes représentent 15% des superficies pour la riziculture et 25 % pour le maraîchage.

RENDEMENTS DES DERNIERES ANNEES POUR LA RIZICULTURE IRRIGUEE

En 2008, sur une superficie de 840,5 ha, le rendement était de 44.604 kg/ha soit 4.497 t de production. En 2009, 8.970 t avec 5310 kg/ha sur une superficie de 844, 6 ha. Une production de 9.052 t en 2010 sur une superficie 857,25 ha avec un rendement de 5.280 kg/ha. En 2011, sur une superficie de 853 ha, il y eut 9.638 t soit un rendement de 5.650 kg/ha. Sur une superficie de 843,30 ha en 2012, le rendement est estimé à 5.570 kg/ha pour une production de 9.394 t. Ainsi, le constat qui s’impose est que la production moyenne a multiplié par 2 en raison de la double culture.

L’OFFICE A L’ENTRECROISEE

Les impératifs d’extension des périmètres irrigués se posant avec acuité, l’intérêt pour la terre devient de plus en plus croissant. En effet, la demande dépasse l’offre.
La multiplication des sites d’orpaillage dans la localité crée un manque de mains d’œuvre pour une exploitation efficiente des parcelles. La diminution de la dose d’engrais à l’hectare ne manque pas d’impacter le rendement. Alors, pour minimiser les effets collatéraux, il fallait de nouvelles initiatives. D’où la prise de nouvelles dispositions en partenariat avec tous les acteurs.

Alors, il fallait agir avec doigté. Ce qui fut fait. En voici quelques précisions.

RETRAIT DES PARCELLES

Sur 1943 exploitants, 28 (soit 1,4%) ont eu leurs parcelles retirées pour non paiement de la redevance et 17 (soit 0,9%) pour non signature de la convention.  Dans tous les cas, s’il y a tension, c’est une minorité (2,3 %) qui l’aura créée et entretenue, avec l’appui des mécontents des changements en cours.

ATTRIBUTION DES PARCELLES:

Les parcelles sont attribuées aux personnes ayant déposé une demande en bonne et due forme. Celles-ci sont classées par ordre d’arrivée. Les critères sont définis, discutés et approuvés en réunion. Au moins 60% des retraits sont attribués aux paysans. Une commission technique fait ensuite des propositions d’attributions. Cette façon de faire a été bien appréciée des populations depuis le début du changement.  Pour preuve, l’ODRS a enregistré 64 demandes au compte de la contre saison 2012 sur lesquelles 61 attributions ont été faites. Pour la campagne d’hivernage, le nombre de demandes est passé à plus de 300, bien que la réception des demandes ait été arrêtée par avis radio à la date du 4 juin 2012. Il faut donc retenir que si des critères objectifs n’étaient pas appliqués, il n’allait pas avoir tant d’engouement.

POURQUOI TOUT ÇA ?

Il s’agit d’améliorer les rendements de riz. Car après plus de 25 ans d’expérience, il ne semble pas normal ni opportun que les rendements stagnent entre 5 et 5,5 t/ha. D’où l’élaboration et l’adoption par les autorités en place d’un document intitulé ‘’Booster le rendement dans les périmètres ‘’ qui fait le diagnostic des périmètres en mettant en lumière les points de blocages et des solutions à mettre en œuvre pour les juguler.

MISE EN ŒUVRE DU DOCUMENT OU POINT D’ACHOPPEMENT

C’est la mise en œuvre de ce document qui semble déranger certains individus qui ont toujours existé et géré dans l’illégalité. D’où leur tentative de jeter l’opprobre sur les autorités actuelles de l’ODRS en les accusant de jouer le jeu politique. Où va finalement le Mali ? Pourtant les critères de retrait sont bien définis.

CRITERES DE RETRAIT

Plusieurs actes sont sanctionnés de retrait selon le cahier des charges. Mais depuis longtemps, il a été privilégié 2, à savoir le non paiement de la redevance et la non exploitation de la parcelle. Pour cette campagne, la non signature de la convention a été également retenue aussi comme critère de retrait. Nul n’a le droit d’exploiter une parcelle sans avoir signé la convention, tout comme le paiement de la redevance.

En définitive, il faut retenir qu’il n’y a aucun risque d’affrontement dans la zone entre les producteurs. Cette action menée et de surcroit par une minorité est l’une des conséquences du coup d’Etat. Avec lequel, certains tentent d’avoir une place au soleil, même sur du faux. Alors, attention à la dérive car comme le dit l’adage : «Savoir, c’est porter la responsabilité d’agir, et agir c’est s’engager dans la voie de la reforme de la société. L’engagement est une responsabilité sociale de l’intellectuel.» Puisque la roue de l’histoire tourne et rien ne peut l’arrêter.

B. DABO

Envoyé spécial à Sélingué

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