A l’Office du Niger, la redevance eau, payée aux forceps par les paysans, est détournée à d’autres fins par les plus hauts responsables. Le manque à gagner constaté par le Vérificateur général se chiffre à plus de 7 milliards de F CFA. Dans la fange de la corruption.
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Dans cinq directions de zones contrôlées (Niono, Kolongotomo, Kouroumari, Ndébougou et Molodo), le vérificateur général a constaté un trou de gestion de 7 453 918 817 F CFA à l’Office du Niger. Cette somme a été volée sur la redevance eau payée par les paysans sur la période allant de janvier 2001 à août 2006.
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La redevance eau, dont le paiement avait naguère suscité une vive tension entre paysans et direction de l’Office du Niger, constitue une importante manne financière. La perte sèche créée entre la somme collectée et celle qui est comptabilisée au titre de la redevance eau pendant la période concernée atteint plus d’un milliard de F CFA.
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Les vérificateurs ont mis le doigt sur le manège de détournement de fonds mis en place par les responsables de l’Office. Le procédé consiste à faire transiter l’argent de la redevance eau par la caisse pendant un temps relativement long avant de le verser dans le compte bancaire créer à cet effet.
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D’ailleurs, il n’y aurait que ce compte et celui qui est affecté au fonctionnement. Le séjour prolongé de l’argent dans la caisse a permis de lui faire prendre d’autres destinations. Plus de 59 millions de nos francs ont été subtilisés dans ce cas.
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Dérive de gestion
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L’exploitation des vastes étendues de terre mises en valeur grâce l’argent du contribuable est une autre source d’évasion d’argent. La technique de vol mise en pratique par la direction de l’Office de l’époque consistait à ne pas facturer à sa juste valeur les terres mises en valeur ou cultivées.
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Est-ce à dire que des périmètres sont donnés gratis à des personnalités de l’Etat ou à des gens recommandés du pouvoir ? Le rapport ne le dit pas. En revanche, cette dérive de gestion a causé plus du milliard de pertes pour le Trésor public.
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La dilapidation d’argent fait partie des règles d”or de gestion à l’Office. Sur la période contrôlée (janvier 2001 à août 2006), les premiers responsables de l’entreprise, considérée dès sa création il y a une cinquantaine d”années, comme le « grenier de l’Afrique », ont laissé un trou de plus de 2 milliards de F CFA.
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De nombreuses autres irrégularités : les dépenses non justifiées, (les perdiems indus, l’achat de riz injustifiés, marchés non exécutés, dépenses immodérées de carburant, etc.) ont engendré des pertes totales de plus de 7 milliards de F CFA à l’Etat.
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A la date d’aujourd’hui, des cadres ont été arrêtés. Mais, il reste à présent de gros poissons comme l’ex-PDG Youssouf Kéita, figure de proue du Mouvement citoyen dans la zone et qui se prenait pour le représentant légal du chef de l’Etat en zone Office du Niger.
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Il n’a jamais caché ses bonnes relations avec le premier magistrat du pays. Le procureur anticorruption, Sombé Théra, aura-t-il les coudées franches pour mener à bout ses enquêtes ? Il faut en douter.
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Abdrahamane Dicko
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