Office du Niger :Les grands chantiers du Pédégé

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Faire de l’Office du Niger le « grenier de l’Afrique de l’Ouest ». Telle est l’ambition de son nouveau « Pédégé ». Avec le soutien des partenaires Techniques et Financiers.

 

A l’issue de la dernière campagne agricole, l’office du Niger a réalisé 630.000 tonnes de riz paddy, contre 591.000 tonnes en 2009. Soit une hausse de 39.000 tonnes.

 

Cette performance est loin de satisfaire Kassim Denon, son « Pédégé ». Qui entend faire de l’Office du Niger le « grenier » de la sous–région. Pour augmenter la production et la productivité, il faut aménager de nouvelles terres, installer de nouvelles infrastructures. d’où l’appel lancé, par le gouvernement, aux investisseurs nationaux et étrangers. Le coût d’aménagement d’un hectare, à l’Office du Niger, coûte cher. Très cher. Les frais d’études, par hectare, oscillent entre 65.000 et 120.000 CFA ; tandis que le coût d’aménagement d’un hectare varie entre 3 et 3,5 millions CFA. C’est pourquoi sur un million d’hectares, seuls 100.000 hectares ont pu être aménagés à l’office du Niger

 

Office du Niger : le plus vieux périmètre irrigué de l’A.O.F

Aménagé, en 1930 dans le delta du fleuve Niger par l’administration coloniale, l’office du Niger est le plus vieux –mais aussi, le plus vaste –périmètre irrigué de l’Afrique Occidentale Français (A.O.F). Son objectif : assurer, d’une part, l’approvisionnement des industries textiles de la métropole en coton. Et, d’autre part, approvisionner l’A.O.F d’alors en riz.

 

Il s’agissait à l’époque, d’aménager durant les années à venir, environ un million d’hectares. C’est ainsi que le barrage de Markala avait été construit. Situé à 30 Km de Ségou, il permet de relever le niveau d’eau de 5 mètres au dessus du niveau normal de l’étiage. Afin d’assurer l’approvisionnement en eau des plaines du delta. Cinquante ans après, seuls 100.000 hectares ont pu être aménagés à l’Office du Niger.

 

En dépit de toutes les reformes entreprises, à sa tête par les différents « Pédégés », l’office du Niger ne couvre les besoins en riz qu’à hauteur de 60 %. d’où la nécessité d’innover, à travers l’appel à l’investissement privé.

 

Les nouvelles ambitions du Pédégé

Nommé, à la tête de l’office du Niger le 09 décembre 2009, Kassim Denon n’a pris fonction que le 05janvier 2010. Un an après, il est en passe de gagner son pari. d’abord, sur le plan de l’aménagement des terres. Le projet « Malibya » concerne l’aménagement de 100.000 hectares, dont la première tranche porte sur 25.000 hectares sur lesquels 6.000 hectares sont, déjà, exploités. S’y ajoute la construction d’une longueur de 40 Km. Répondant à ceux qui accusent le gouvernement d’avoir cédé les terres de l’Office du Niger à la Libye, ou à des multinationales, Kassim Denon rassure : « Aucune terre n’a été vendue à l’office du Niger et en le sera pas. Toutes les terres demeurent des propriétés de l’office du Niger, qui n’a fait qu’accorder des baux à des multinationales. Ce qui, en aucune manière, ne constitue une menace pour l’accès à la terre. Mais plutôt, une assurance ».

Quant à l’investissement de la Libye, à l’Office du Niger, il est estimé à 26 milliards CFA.

 

Vient, ensuite, la mobilisation des financements. A l’issue de leur visite sur le terrain, les Partenaires Financiers et Techniques (PTF) se disent émerveillés par les réalisations constatées sur le terrain ; mais aussi, prêts à s’engager aux côtés de Kassim Dénon pour accélérer le rythme des aménagements : « Ce que nous avons vu nous réconforte à plus d’un titre. Nous sommes à notre première visite de terrain et nous serons aux côtés du PDG de l’office du Niger pour enclencher des actions pour l’accélération du rythme des aménagements », indiquent –ils. Leur apport, à l’office du Niger, se chiffre à plusieurs dizaines de milliards de nos francs.

 

Enfin, la sécurisation des investissements à l’Office du Niger. Au nombre des mesures sont prises par la direction générale de l’Office du Niger, on peut citer : le Contrat Annuel d’exploitation (CAE), le Permis d’Exploitation Agricole (PEA), le Bail Ordinaire, le Bail Emphytéotique, le Bail d’habitation, le Code domanial et foncier.

 

« L’on ne parlera plus de problème foncier à l’Office du Niger. Tout sera mis en œuvre pour ce faire », répond Kassim Dénon à ceux qui s’inquiètent vis-à-vis des conflits fonciers.

 

Lutte contre l’émigration des jeunes et diversification des cultures

Aussi sur le plan de la réorganisation interne de l’office du Niger, de nouvelles directions ont été créées. Notamment, la direction de l’aménagement, du foncier et du cadastre ; la direction de la gestion de l’eau et de la maintenance des réseaux ; la direction Appui au monde rural ; la direction de la planification et des statistiques et la direction administrative et financière.

 

La première est chargée de l’aménagement des surfaces cultivables. Mais aussi, de gérer les conflits fonciers opposant les riziculteurs à l’office du Niger ; tandis que la seconde s’occupe de l’entretien des réseaux primaires, secondaires et tertiaires. Quant à la direction « Appui au monde rural », elle a pour tâche d’initier les paysans aux nouvelles techniques culturales, en vue de diversifier les cultures.

Chargée d’élaborer les stratégies de développement de l’Office du Niger, la direction de la planification et des statistiques a pour mission de mettre en œuvre le programme annuel de l’entreprise.

 

Outre la gestion rationnelle des ressources humaines et financières, la direction administrative et financière est chargée d’appliquer la « politique de rigueur », instaurée à l’Office du Niger par le « Pédégé ».

 

Le lancement des travaux à haute intensité de main d’œuvre, par la direction générale de l’Office du Niger, permet de lutter contre l’émigration des jeunes dans cette zone. Il a permis d’offrir du travail à 7630 jeunes d’avoir du travail durant l’année écoulée où, ils se sont partagés 411,7 millions CFA.

Autant de chantiers, mais aussi de reformes, qui permettront à l’office du Niger de reconquérir son titre d’antan : le grenier de l’A.O.F.

Outre le record de 630.000 tonnes de riz, l’Office du Niger a enregistré aussi la production de 160.000 tonnes d’oignon et 60.000 tonnes de tomate.

Oumar Babi

 

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