Office du Niger : Mme Traoré Aïché N’diaye ambitionne de devenir la première femme PDG

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Au moment où les pouvoirs publics cherchent à réduire l’écart entre hommes et femmes dans les différents domaines, certaines dames forcent l’admiration et inspirent d’autres de par leurs parcours exceptionnels. Mme Traoré Aïché N’Diaye fait partie de ce gotha de femmes qui s’imposent par son professionnalisme. C’est en 2017 qu’elle a rejoint l’équipe de l’Office du Niger à la Direction Aménagement et de la Gestion du Foncier. Elle est le Chef de Service Aménagement et de Gestion du Foncier de M’Bewani, Ké-Macina et Kolongo. Dans ces 3 zones, elle gère depuis 2022 les questions d’aménagement et de réhabilitation, les litiges fonciers, le traitement des demandes de parcelles agricoles ainsi que les baux.

Mme Traoré Aïché N’DiayeNée en 1986 d’un père enseignant en électricité et d’une maman secrétaire de Greffe, rien ne la prédestinait à ce métier d’ingénieure agronome. Il s’agit d’un rêve qu’elle a longtemps chéri. « J’ai toujours voulu faire un travail où il y a peu de femmes. Faire de l’hydraulique était une passion depuis mon enfance », indique la mère de trois enfants.

Pour la diplômée de l’Université de Mouloud Mammeri de TiziOuzou d’Algérie (option hydraulique), être à l’Office du Niger a été une opportunité en or pour elle afin de réaliser son rêve de contribuer au développement du Mali. « J’ai toujours aimé avoir un grand espace pour pratiquer tout ce que j’ai appris à l’Université afin d’appuyer mon pays pour une agriculture efficace et efficiente respectant l’environnement. Je souhaiterai être parmi ces femmes qui l’aiderait à atteindre cet objectif », confie celle qui est également dévouée pour une utilisation rationnelle et efficiente de l’eau pour une agriculture rentable.

Ambitieuse, Mme Traoré Aïché N’Diaye caresse le rêve d’occuper, un jour, le prestigieux poste de Président Directeur Général de l’Office du Niger. À ce sujet, il est important de souligner qu’aucune femme n’est jusque-là arrivée à se hisser au sommet de cette entreprise agricole de sa création en 1932 à nos jours.

Pour la concrétisation de ce rêve, certes noble, Mme Traoré Aïché N’Diaye, comme tout autre cadre femme de l’Office du Niger doit travailler d’arrache-pied pour que le génie fasse sa ronde et que le talent ne soit plus une exclusivité.

Pour la petite histoire, seule une femme, dans l’histoire de l’Office du Niger, a occupé le poste de Directeur de zone. Il s’agit de Mme Kouriba Djénéba Diarra. Ingénieur d’agriculture et du génie rural, elle a atterri à l’Office du Niger en 1983.

Après s’être démêlée comme un beau diable dans un milieu d’hommes sur un terrain hostile, elle a gravi tous les échelons avant d’occuper le poste de Directrice de zone à Molodo en janvier 2007 sous la gouvernance du PDG d’alors Seydou Idrissa Traoré, dont la mise en garde « si tu ne payes pas la redevance eau, tu seras chassé ! (comme pour dire autrement que ta parcelle te sera retirée !)» résonne comme un gong encore dans les esprits de beaucoup de paysans de l’Office.

Surnommée la Gnéleni de l’Office du Niger, Ba Djénéba comme on l’appelle affectueusement restera à la tête de la zone de production de Molodo neuf longues années avant de prendre la tête de la zone de production de Niono, considérée comme la capitale du riz pour un autre défi qu’elle a relevé de 2016 à 2019. Elle a fait valoir ses droits à la retraite en 2020 récompensée pour ses progrès avec les médailles de Mérite Agricole et de Chevalier de l’Ordre National respectueusement décernées par les Présidents de la République Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Kéita.

Revenant à notre ingénieure agronome Mme Traoré Aïché N’Diaye, il faut noter qu’auparavant elle fut superviseur de l’Office du Niger sur le Projet d’Amélioration de la Productivité Agricole au Mali (PAPAM). À ce titre, elle a suivi avec professionnalisme l’exécution de l’aménagement de 500 hectares dans la zone de M’Bewani. Elle assure que la collaboration avec les hommes se passe bien. Mme Traoré Aïché exhorte ses sœurs à embrasser les séries scientifiques pour réussir à s’affirmer.

 Mme Keïta Adiara Coulibaly « La féminité n’a pas été un frein à mon épanouissement »

 Mme Keïta Adiara Coulibaly est née à Bougouni. Neuvième d’une fratrie de 13 enfants, elle est la seule à faire des études en ingénierie agricole. À l’Office du Niger où elle travaille, elle a démontré ses capacités sur le plan professionnel. Elle occupera par la suite le poste de responsable suivi-évaluation agro-socio-économique en 2018. Nous l’avons rencontrée à Ségou dans le cadre des festivités du 8 mars.

Mme Keïta Adiara Coulibaly

Au sein de la Direction de l’Informatique, de la Planification et Statistiques à Ségou, elle sera chargée de produire et tenir à jour les statistiques de l’Office du Niger, préparer les situations périodiques à savoir les rapports décadaires c’est-à-dire les états d’avancement des travaux agricoles, les bilans annuels d’exécution du plan de campagne, du contrat plan et au besoin les physionomies de la campagne.

Seule femme au département suivi-évaluation agro-socio-économique, c’est sa passion pour l’agriculture qui la pousse à fréquenter l’Institut polytechnique rural de formation et de recherche appliquée (IPR/IFRA) de Katibougou d’où elle sort ingénieure agronome. Elle est également détentrice d’un diplôme d’études universitaires (Deug) à la Faculté des sciences et techniques (Fast) de l’Université de Bamako. « L’agriculture était ma passion depuis toute petite. À l’âge de 10 ans, je fréquentais les champs de mon père pendant les vacances. Il n’était pas du domaine mais était un passionné également », explique-t-elle.

Dans son domaine, elle avoue que sa féminité n’a jamais été un frein à son ascension professionnelle. « Depuis le début de ma formation à nos jours, je travaille avec les hommes. Je n’ai jamais eu d’ennui avec eux dans la collaboration », confie la mère de trois enfants. Courageuse, elle allie avec dextérité la vie de couple et le travail. « Quand on s’organise, on arrive à le faire », assure-t-elle.

Mme Keita Adiara Coulibaly a des compétences sur la multiplication et la conservation de la pomme de terre. En 2012, elle a effectué une enquête sur l’assurance coton dans le Cercle de Bougouni. Elle fut également conseillère et superviseur au compte de l’ONG Mobiom (Mouvement biologique malien) dans les Cercles de Bougouni et Kita de 2012 à 2016.

 Aminata Dindin SISSOKO

Amap-Ségou

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