Office du Niger : L’UEMOA met en œuvre sa politique agricole

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L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine a ouvert, mardi dernier, un atelier régional pour le lancement des activités du Projet de mise en valeur des terres de l’Office du Niger. C’était à l’Hôtel Radisson Blu.

Présidée par le ministre de l’Agriculture, Dr Yaranga Coulibaly, en présence du Commissaire de l’UEMOA, chargé du développement rural, Ibrahima Diemé, cette réunion est un volet important du Programme économique régional de l’UEMOA.

En effet, pour la réalisation de l’objectif de sécurité alimentaire fixé dans le cadre de la Politique Agricole de l’UEMOA (PAU), la Commission de l’UEMOA a décidé d’engager des actions de développement des zones à potentiel élevé dans les États membres. Celles-ci sont réalisées dans une première phase en zone Office du Niger (Mali), qui dispose d’un important potentiel exploitable (environ un million d’hectares dont plus de 90 000 hectares sont actuellement aménagés et mis en valeur).

C’est dans ce cadre que la Commission de l’UEMOA a signé une convention avec le gouvernement du Mali pour l’attribution et l’exploitation de 11 288 ha de terres dans la zone Office du Niger, dans les casiers agricoles de Touraba et de Kandiourou

Les études de faisabilités ont été conduites sur une superficie de 11 288 ha repartis entre le casier de Kandiourou 9 114 ha et celui de Touraba 2174 ha. Le casier de Touraba sera alimenté en eau à partir de l’adducteur primaire de Sokolo. La superficie brute du casier est de 2 174 ha et la superficie nette aménagée de 1 842 hectares.

L’UEMOA envisage la répartition des terres qui seront aménagées entre trois types d’exploitants ressortissants des pays membres: les paysans autochtones, qui seront attributaires de petites parcelles de taille unitaire ne dépassant pas 4 ha de superficie nette; les exploitants privés ayant une capacité technique et financière suffisante auront la possibilité d’exploiter des parcelles de taille unitaire de 10 ou 20 ha de superficie nette et les grands investisseurs privés, capables de créer des entreprises agricoles, pourront exploiter des blocs de 30 à 60 ha (en combinaison de parcelles unitaires de 10 et 20 ha) de superficie nette. Ces entrepreneurs agroindustriels pourront expérimenter l’exploitation de parcelle sous irrigation par aspersion.

Dans son intervention, le Commissaire de l’UEMOA chargé du développement rural, Ibrahima Diémé, a noté que «l’objectif global du projet est le renforcement de l’intégration économique régionale de l’espace UEMOA et de la sécurité alimentaire des populations par l’ouverture de la zone de l’Office du Niger aux ressortissants des États membres».

Selon les explications techniques et de façon plus spécifique, le projet vise l’intensification et la diversification des activités productives et connexes sur des bases durables, notamment par l’aménagement et la mise en valeur d’une première tranche de 5 500 ha au profit d’investisseurs privés de la zone de l’UEMOA.

Ce projet, à caractère pilote, permettra de tester des outils de sécurisation foncière et de financement. Première du genre en Afrique, cette action permettra de tester la viabilité de la participation des ressortissants d’un espace économique à la mise en valeur de ressources naturelles d’un État membre. A en croire M. Diémé, «au-delà de l’objectif de la sécurité alimentaire, l’UEMOA vise à faire de la zone de l’Office du Niger une plateforme d’intégration régionale». Et le Commissaire de l’UEMOA de «réitérer la ferme engagement de l’institution à mener à bien le projet».

Le tout nouveau ministre de l’Agriculture, Dr Yaranga Coulibaly, qui se rendra certainement dans cette importante partie de l’Office du Niger, a abondé dans le même sens qu’Ibrahima Diémé: «le projet régional est une expression de la volonté des plus hautes autorités du Mali de faire de la zone une véritable plate forme de développement et d’intégration sous régionale, contribuant à l’accroissement et à la diversification de la production vivrière…».

Le projet, notons-le, s’articule autour de trois composantes: Développement des infrastructures, Mise en valeur agricole des terres aménagées et Organisation et  du projet. Pour la réalisation des études et des travaux, une convention de maîtrise d’ouvrage déléguée a été signée entre l’UEMOA et l’AGETIPE‑Mali. Les travaux, qui ont démarré le 20 janvier 2011, enregistrent un niveau d’avancement, au 31 juillet 2012, estimé à 34%.

Sur le terrain, à Touraba (Kouroumari), l’entreprise SESG a mis les bouchées doubles pour remplir son contrat, malgré le climat d’insécurité que connait cette zone, tampon entre le cercle de Niono et la partie du Mali occupée par les Islamistes d’Ançar Dine.

Paul Mben

 

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