Toutes les composantes de la population de la Commune rurale de Diabaly, en zone Office du Niger, étaient sorties massivement, samedi 23 mai dernier, pour réserver un accueil des grands jours à la délégation conduite par le Ministre du Développement rural et le représentant de la Banque Mondiale, chargé du projet PAPAM, venue mettre en eau périmètre de Sabalibougou, vaste de 2200 hectares.
Le Maire de Diabay donne le ton : « c’est avec empressement que nous attendions l’inauguration de cette infrastructure » qui, espère-t-il, va considérablement contribuer à assurer la souveraineté alimentaire et l’autosuffisance alimentaire dans la localité et ainsi répondre aux attentes des autorités maliennes.
Le Maire, Oumar Diakité salue l’initiative du gouvernement du Mali à travers le Ministre Tréta et la Banque Mondiale qui a soutenu le projet. Il jure la main sur le cœur que les populations affectées par l’aménagement du site ont été réinstallées après des études d’impact environnemental et des infrastructures sociales (écoles, centre de santé, centre multifonctionnel) ont été réalisées pour les aider.
De quoi également ravir le représentant des bénéficiaires, Sékou Coulibaly, qui informe que chacune des unités, dans la plus grande transparence et dans le total des textes les régissant, a bénéficié de 3 hectares. Il rappelle au passage que par trois fois, le Ministre Tréta a tenu tous ses engagements auprès des paysans de la zone. M. Coulibaly l’en félicite. Le représentant des bénéficiaires promet que tous les engagements pris seront honorés de leur côté : il s’agit entre autres de la redevance eau et une plus grande production de riz pour l’atteinte des objectifs du département et du chef de l’Etat de faire du Mali une puissance agricole. Il exhorte néanmoins les autorités, les partenaires à continuer de soutenir les paysans afin que tous ceux qui n’ont pu être bénéficiaires cette fois-ci, puissent le devenir plus rapidement.
Pour le représentant de l’Assemblée Parlementaire des Chambres de l’Agriculture du Mali (Apcam), Kola Cissé, « l’avenir du Mali, c’est la terre ». Et pour que la terre puisse tenir ses promesses, les bénéficiaires doivent être assidus. Il faudrait également qu’ils soient accompagnés dans leur tâche par la facilitation de l’accès aux semences de qualité et aux intrants agricoles (engrais).
« La Banque Mondiale s’est engagée avec le gouvernement du Mali à améliorer les conditions de vie des populations du Mali en général et celle de Sabalibougou en particulier », a rappelé dans son intervention, Nicaise Ehové de la Banque Mondial, chargé du projet PAPAM. « La maîtrise d’eau est un élément essentiel dans la réalisation de la souveraineté alimentaire, dans un contexte mondial marqué par les changements climatiques. », ajoutera-t-il. Le présent projet permettra aux paysans de produire entre 6 et 8 tonnes de riz à l’hectare, soit 13 000 tonnes par an. Pour atteindre ce but, il faut de la transparence et dans l’allocation des parcelles.
Le Ministre du Développement rural, malgré une santé fragile ce jour du 23 mai, a tenu à être de la fête. Il s’est félicité du respect du délai contractuel par l’entreprise COVEC-Mali et la Mission de contrôle, CIRA-Mali. Il a salué le partenariat entre la Banque Mondiale et l’Etat du Mali qui a permis la réalisation de ce périmètre et promet que de nouveaux périmètres de près de 5000 hectares sont prévus dans la zone de M’Bewani. 500 hectares seront réalisés très bientôt ! Et pour rassurer les paysans, Bokary Tréta souligne que 500 tonnes d’engrais, 300 tonnes et 600 attelages sont prévus pour venir en aide aux paysans du Mali.
Quant au représentant du chef de l’Etat, Boubacar Touré dit Bou, la réalisation de cette infrastructure agricole est l’une des constituantes du rêve du chef de l’Etat et du Ministre du Développement rural de faire de la Zone Office du Niger un Agropole. Il appelle les bénéficiaires à respecter leurs engagements vis-à-vis de l’Office du Niger non seulement en payant la redevance eau, mais aussi en travaillant dur. Car, le monde n’est pas pour les oisifs et les paresseux.
Amadou Salif Guindo, envoyé spécial
Séance de travail sur de projets divers
De retour à Ségou, la délégation du Ministre Tréta a eu une séance de travail avec la Direction de l’Office du Niger, conduite par Illias Dogoloum Goro. Il était question de la situation du recouvrement et des audits technique et financier de la redevance eau, du dégel du compte de Firtona et l’état d’avancement des dossiers d’audit technique, financier et organisationnel de Firtona et de Benso dans le périmètre irrigué d’Alatona et de l’état d’avancement des travaux du projet d’aménagement de 2174 ha du périmètre de Touraba sur financement de l’Uemoa.
La sécurité, c’est l’affaire du Colonel Major Takny
La délégation du Ministre du Développement rural était escortée par un imposant dispositif sécuritaire, coordonné par le Commandant de Zone de la 4è Région militaire du Mali, le Colonel Major, Takny Ag Intakane. Il était épaulé, à l’occasion, par le Haut fonctionnaire de Défense du secteur rural, le Colonel Djibril Traoré.
Le colonel Takny, très peu bavard et se refusant à des commentaires sur sa mission, expédie de la main tout homme de média voulant lui arracher ne serait-ce qu’un mot. Ici, la grande muette a son vrai sens.
Il est souvent fait appel à ses unités pour contrer les islamistes et/ou rebelles qui sévissent notamment à Léré ou Nampala, près de Diabaly. Le plus impressionnant, c’est la cohésion du groupe : policiers, gendarmes, gardes et soldats de l’armée régulière de toutes ethnies confondues du Mali, cohabitent, avec pour seul mot d’ordre, défendre le pays, au prix de leur âme. Chose très importante dans cette zone, aux confluents du nord, du sud, de l’ouest du Mali, en proie à des attaques récurrentes ces derniers mois et qui a été le théâtre d’une incursion jihadiste en janvier 2013.
A.S.G
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