Office du Niger : -Le PDG octroie un marché de 84 millions à son gendre -L’offre annulée et le dossier transmis au Pôle Economique

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Le PDG de l’Office du Niger est aux abois. En plus des casseroles qu’il traîne dans l’affaire des pistes rurales de l’Office Riz Ségou où il lui est reproché un détournement de plus de 300 millions de F CFA, Kassoum Denon doit s’expliquer très bientôt devant le juge anti corruption, Sombé Théra.

Les faits : en novembre dernier, le PDG de l’Office du Niger écrit à son gendre (le mari de sa fille) pour lui notifier qu’il est attributaire d’un marché de 84 millions de F CFA TTC dans le cadre de la fourniture de 150 motos Royal.

En plus de l’existence d’un conflit d’intérêt dans la passation de marché, Kassoum Denon occulte les procédures de marché qui lui intiment au moins d’ouvrir la concurrence, le produit susceptible d’être fourni par n’importe quel prestataire.

Le gendre, Fadel Haïdara qui n’est jamais connu dans la liste des fournisseurs de l’Office du Niger gagne le marché. Sans concurrence. Et à la stupéfaction générale, l’homme livre les motos à 475 000F francs CFA l’unité. Soit une surfacturation de 150.000F CFA sur chaque moto. En somme, Fadel Haïdara a empoché  la bagatelle de 12,6 millions de nos francs.
Pourtant, sur le marché local, le même label est cédé à 325 000F CFA. Toute taxe comprise. Une certitude cependant : avec une vraie concurrence, l’offre la moins-disante serait au dessous de ce prix.

Payée sur le compte salaire des agents de l’Office du Niger, il n’en fallait pas moins pour que l’Autorité de Régulation des Marchés Publics soient saisies dès l’attribution du marché au gendre du PDG de l’Office du Niger dont la société, FADEL-CO est sans siège. En clair, le  nom qu’il a communiqué à l’Office du Niger est usurpé.

Se disant nullement ébranlé parce que couvert, Kassoum Dénon refuse d’obéir à la décision de l’Autorité de Régulation des Marchés publics qui lui écrit le même mois pour lui demander de suspendre le processus d’attribution du marché.

Non seulement le PDG de l’Office du Niger signe le contrat, mais réceptionne les motos en février dernier et paye la totalité du montant, soit 71 250 000 F CFA hors taxe  (HT) par chèque plus la TVA sur décharge.

Depuis, les travailleurs qui ont senti le roussi dans cette affaire qui n’est ni plus, ni moins qu’une arnaque à la sicilienne, ont refusé les motos qui sont parquées dans le garage de l’Office du Niger.

Jusque cette semaine où Kassoum Denon, dans un de ses shows lénifiants en Zone Office du Niger, annonce que ce 2 juin 2011, jour de lacement de la campagne agricole, qu’il procédera à la distribution des engins. Solennellement. Malheureusement, c’est à la veille de cette donation que l’étau se resserre autour de l’homme.
L’Autorité de Régulation des Marchés vient d’écrire au PDG de l’Office du Niger avec ampliation au Ministre de tutelle pour signifier l’annulation du marché.
Et mieux, elle transmet le dossier au Pôle Economique pour fraudes et autres irrégularités. Kassoum Denon doit donc répondre de ses agissements surtout lorsqu’on sait que son gendre qui est un jeunot de 30 ans et un recalé de l’école n’est jamais connu dans le monde du commerce n’a plus été revu depuis le début de l’affaire en Novembre denier. Malgré les convocations de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics.

Tout comme son beau père, il est encore impliqué dans un autre marché de fournitures de pneus pour plus de 40 millions de francs CFA. Alors qu’un prestataire légal, Auto Diesel chez Adama Keita est lié par un contrat en cours à l’Office du Niger.

Ce qui fait que le prestataire, floué par la connexion de la famille Denon, a trouvé justice chez l’Autorité de Régulation des Marchés. Lequel, par cet arrêt, prouve que depuis quelque temps, elle est en phase avec la lutte contre la corruption et la délinquance financière dans notre pays.

L’office du Niger ou les établissements Dénon

La mauvaise gestion qui a cours à l’Office du Niger a annihilé les efforts de l’Etat. D’où la paralysie de la structure à tous les niveaux ou presque. L’Office du Niger n’a pas fait l’objet d’un appel d’offres, en vue de sa privatisation. Du moins, pas à notre connaissance. Mais tout porte à croire qu’il est victime, depuis l’arrivée de Kassim Dénon, d’une OPA (Offre Publique d’Achat) qui ne dit pas son nom : elle est au service exclusif de son PDG, Kassim Dénon et de ses parrains : gestion clanique des ressources humaine et financière, détournement à la pelle, achat de conscience et de silence… Tout y passe sans que cela n’offusque personne. Conséquence : l’affairisme et la magouille à ciel ouvert sont érigées en mode de gestion.

Face à la gabegie ambiante à l’Office du Niger et à l’affairisme du clan qui le dirige, doit-on s’emmurer dans un silence pour éviter les foudres de sa colère ? Heureux, ceux qui se posent, encore, ces questions. Car, il y a longtemps que  l’oligarchie de l’Office du Niger a anesthésié les convictions. Avec espèces qui sonnent en trébuchant. Et partout, le même constat, l’amer constat : motus et bouche cousus. Personne pour dénoncer ces détournements à la pelle. On reste de marbre, face à la gestion clanique de l’Office du Niger, face à cette gabegie ambiante qui hypothèque l’avenir de nos agriculteurs.

Partout, le même silence assourdissant. Parce que le tout-puissant patron de l’Office du Niger verse des liasses dans leur escarcelle. Donc, il faut applaudir ses faiblesses, tolérer ses fantasmes.

L’Office du Niger est devenu, depuis des lustres, un monde à part, avec ses « dieux », ses anges, ses prophètes et ses esclaves. Un monde, avec ses lois, ses règles. Un monde dans lequel prévaut une seule règle : la violation, pour le moins flagrante des règles de la comptabilité publique et le viol des principes d’exécution des dépenses publiques et le code des marchés publics. Avec comme point focal une devise : « bouffe et tais-toi, s’il en reste la nation pourra en bénéficier ». Bien plus, le PDG de L’Office et ses sbires ont instauré un principe : tous ceux, qui ne sont pas avec nous, sont contre nous. Alors, il faut les briser. Coûte que coûte. Et quoiqu’il en coûte.

C’est tout le sens de l’affaire dite des « dépenses sans justificatifs ». Une  affaire à travers laquelle, le prince de l’Office du Niger, entend régler ses comptes avec certains collègues, dont le tort est de s’être opposé à ces pratiques. C’est exactement ce qui s’est passé dans une autre affaire : celle du non respect des critères d’attribution au moins disant.

Or, c’est connu : le bénéficiaire du marché des 84 motos, est le gendre du PDG de l’Office, Kassim Dénon.

Toutes ces sales affaires ont vu  jour à l’Office. Mais personne ne lève le petit doigt. Conséquence : plusieurs dizaines de nos francs manquent à l’appel de la caisse. D’où la colère du Pôle Economique.

Peut-on parler de démocratie, lorsque les règles les plus élémentaires de la gouvernance, sont piétinées par ceux-là même, chargés de les appliquer ?

Peut-on parler de lutte contre la pauvreté, lorsque certains services, comme l’Office du Niger sont victimes d’une Offre Publique d’Achat qui ne dit pas sont nom ?
« Se mettre au service de la veuve et de l’orphelin ne dispense pas pour autant, quant l’occasion s’en présente, de défendre le veuf et l’orphelin », a dit Pierre Dac.

Décidément, la gestion de Kassim Dénon n’est pas libre encore moins transparente.
Nous y reviendrons !
Jean pierre James

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