Office du Niger ; Le cri du cœur du doyen N’Tamon Assi

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Le 27 novembre 2019, le stand du Mali au Salon International de l’Agriculture et des Ressources Animales d’Abidjan (SARA) 2019, le Délégué Général des Exploitants Agricoles de l’Office du Niger, Abdoulaye Daou, a reçu un visiteur « très » particulier. Il s’agit du doyen N’Tamom Assi, un Malien du Soudan Français d’alors qui était un des Conseillers du grand panafricaniste, feu Felix Houphouët Boigny, en matière de développement rural. Vétérinaire de son état, N’Tamom Assi connait très bien l’Office du Niger pour avoir longtemps séjourné dans cette zone jusqu’en 1967, année à laquelle il a quitté le Mali pour revenir s’installer à Abidjan au bord de la Lagune Ebrié.

Ainsi, c’est un vieillard qui marche difficilement malgré l’aide d’une canne qui s’est présenté au stand du Mali à la recherche d’un cadre de l’Office du Niger avec lequel il voulait échanger. Ainsi le Délégué général des exploitants agricoles, Aboulaye Daou, lui a exposé le tableau évolutif de l’entreprise. A l’énoncé de chiffres comme ces moins de 140.000 ha aménagés sur près de 2.000.000 ha disponibles et cette moyenne de 100 FCFA de coût de production, notre doyen N’Tamom Assi est aussitôt entré dans une colère noire.

« Ce tableau n’est point reluisant au regard du potentiel agricole de l’Office du Niger », relève-t-il. Avant de poursuivre : « Il faut que les dirigeants maliens mettent les moyens financiers colossaux qu’il faut afin de soutenir l’agriculture pour que le Mali puisse devenir une réelle puissance agricole. En plus, il faut des hommes valables capables de traduire en actes concrets les schémas tracés par vos valeureux chercheurs. L’Office du Niger est un précieux atout que bon nombre de pays d’Afrique n’ont pas. Il peut à lui seul peut combattre à 70% la pauvreté au Mali. Pour cela, il faudra que les autorités maliennes arrivent à mieux exploiter le fleuve Niger afin de faciliter l’aménagement des milliers d’hectares sur lesquels beaucoup de spéculations peuvent réussir y compris du blé.  Aussi, les dirigeants maliens doivent adopter une véritable politique d’industrialisation du secteur de l’agriculture afin que le potentiel puisse mieux servir ».

Les propos du doyen sont plutôt pertinents quand on sait qu’au Mali, le secteur agricole, qui tire la croissance économique du pays, emploie près de 80% de la population et assure 44% du Produit intérieur brut (PIB). Ce moteur du développement souffre cruellement d’un manque d’unités de transformation. La preuve : plus 90% des produits agricoles et d’élevage du Mali sont vendus à l’état brut, sans passer par aucun processus de transformation de base. Cette lacune freine considérablement le développement harmonieux du secteur et par ricochet celui du pays tout entier.

Notre doyen N’Tamom Assi est ainsi parvenu à la conclusion qui s’accordait à son propos : «l’Office du Niger, le plus grand bassin agricole du Mali, voire de l’Afrique de l’Ouest, doit être en dehors du jeu des politiciens avec son corolaire de bataille de chiffonniers autour des places. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le bilan n’est pas fameux ».

S/Com-ON

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