Dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Mali et l’UE, le Chargé d’affaires de la Délégation de l’Union Européenne au Mali, Bertrand Soret a, dans la journée du 1er Mai 2013, effectué une visite des projets réalisés par l’UE à l’Office du Niger. Il s’agit du chantier d’aménagement de 2500 ha dans le bloc D du casier rizicole de Mbéwani, des ouvrages d’adduction d’eau de Sansanding.
Par la même occasion, il s’agissait de prendre langue avec les populations bénéficiaires de ces projets. Bertrand Soret était accompagné du Chargé de programme hygiène et assainissement, Cheick Kamissoko, d’une équipe de journalistes venus de Bruxelles et de journalistes de la presse nationale. La visite a débuté tôt dans la matinée du mercredi 1er mai, par une rencontre d’échanges avec le PDG de l’Office du Niger, Amadou Boye Coulibaly.
Celui-ci, après une présentation succincte de la structure qu’il dirige, a confié au chef de la délégation de l’UE que l’Office du Niger, fort de ses 5500 habitants, est lié à une obligation de résultats par rapport aux engagements pris par le gouvernement. Avant d’indiquer que les populations, rassemblées autour des organisations paysannes, sont représentés au Conseil d‘administration de l’Office du Niger. L’activité agricole, selon lui, y est permanente et crée des revenus, car les paysans qui bénéficient d’un encadrement de l’Office du Niger produisent du riz et s’attèlent au maraîchage pendant 8 à 9 mois.
Les revenus, a-t-il précisé, sont régénérés tous les trois mois et représentent l’un des meilleurs moyens de lutte contre la pauvreté. Et Amadou Boye Coulibaly de préciser que la production revenait aux paysans. Cependant, chaque année, l’Office du Niger fait l’entretien des installations, de concert avec ces derniers. Il a vivement félicité l’appui et l’accompagnement des partenaires, notamment celui que l’UE apporte à travers son accompagnement au Contrat plan, à l’exemple du Projet d’aménagement dans la zone de M’Bewani. Il dira ensuite que le secteur privé avait compris qu’il faut investir dans l’agriculture.
A Sanasanding, première étape de la visite de la délégation de l’UE, Bertrand Soret a visité les ouvrages de l’adduction d’eau de cette localité, un projet parmi tant d’autres réalisés par l’UE dans notre pays. Il s’agit d’un château d’eau de 8 m3, doté de 8 km de réseau, avec 22 bornes fontaines et 22 branchements gérés par l’Association de l’eau potable de Sansanding.
Selon les explications données par le Directeur régional de l’hydraulique, Yaourou Bocoum, ce projet de l’UE, dont le coût est estimé à 3 milliards de nos francs, est salutaire pour les populations, dans la mesure où le château d’eau de Sansanding alimente 19 localités en eau potable, grâce à ses quatre unités de production.
A Walawala, quartier du Maire, la délégation a visité une borne fontaine et constaté la parfaite organisation de sa gérance, assurée par un Comité de gestion. Selon les explications de la gérante au chef de la délégation, elle bénéficie de 20% des ventes de l’eau potable et les 80% restants vont à la caisse de l’association.
A la demande de Bertrand Soret, le gestionnaire de l’association, Amadou Abdoulaye, a expliqué que l’eau était vendue au volume et qu’à ce jour il y avait un compte bloqué de 8 579 000 FCFA au nom de l’association, plus 320 000 FCFA à la caisse d’épargne, plus des espèces de 110 000 FCFA prêtes à être versées. Principale préoccupation du Comité de gestion, la formation des membres du Bureau.
Le chef de village, Bassama Kouma, 83 ans, a vivement remercié l’Union Européenne. «Vous avez amené le bonheur dans ce village. L’ancienne pompe pouvait facilement faire 4 à 5 mois sans donner une goutte d’eau. Dès lors, on allait jusqu’au fleuve pour puiser de l’eau. Conséquence: la population souffrait constamment de maladies diarrhéiques. Maintenant, l’UE devrait seulement voir comment étendre la desserte de l’eau potable à toutes les écoles» a-t-il conclu.
Même satisfaction du côté des femmes, regroupées au sein d’une association qui compte 13 groupements. Celles-ci ont exprimé leur profonde gratitude à l’UE. A une certaine époque, ont-elles laissé entendre au chef de mission, elles étaient obligées de se lever tôt, car le niveau d’eau du puits à grand diamètre baissait entre 9 heures et 10 heures. Et, au-delà de cette période il n’y avait plus une goutte d’eau. «Dieu merci, grâce à l’UE, on est loin de cette époque». Cependant, a souligné la Présidente de l’association, à cause de la très forte croissance démographique, l’eau potable devient désormais insuffisante.
Autre préoccupation exprimée par les braves femmes du village: celle de faire du maraîchage, une activité génératrice de revenus. Aussi souhaitent-elles que l’UE le dote de puits à grands diamètres, A cette doléance s’ajoutent la sécurisation du château d’eau par une clôture et, enfin, les branchements dans les familles où il n’y en a pas.
A la fin de cet entretien, Bertrand Soret a assuré la population que l’extension du réseau sera fait avec la Direction de l’hydraulique et un plan peaufiné pour le renforcement. Mais, a-t-il insisté, encore faudra-t-il que la comptabilité soit bien tenue et que la gestion soit saine. Il a ensuite annoncé qu’un bureau d’études allait venir visiter les comptes de l’association.
A Mbéwani, la délégation a reçu un accueil très chaleureux de la population. Ici, Bertrand Soret était venu voir l’état d’avancement des travaux d’aménagement du bloc D. Un projet structurant, mené dans le cadre du Programme d’appui à la mise en œuvre du Contrat plan de l’Office du Niger, conjointement mis en œuvre par le gouvernement du Mali et la Commission Européenne, dans le cadre du 10ème FED. Ses objectifs: augmenter d’une part les surfaces aménagés en zone Office du Niger, dans la limite des ressources en eau disponibles et en assurant un drainage efficace des aménagements hydro-agricoles, moderniser d’autre part la gouvernance de l’Office du Niger et contribuer à la réduction de la pauvreté et à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.
Les travaux d’aménagement de 2500 ha consistent, entre autres, à l’extension du distributeur de Mbéwani, à la construction du sous-distributeur branche de Tiongoni, à la réalisation d’un drain collecteur de 42 km. Le représentant des paysans a, au nom de tous les agriculteurs, vivement remercié l’UE pour cette belle initiative. Le Coordinateur du projet, Dunan Koné, a indiqué que, sur les 2500 ha à aménager, 1423 ha seront fins prêts d’ici le 15 mai et que le reste serait prêt d’ici fin juin.
Avant d’ajouter qu’il y avait déjà plus de 5 000 demandes en attente. Le projet se déroule par étapes dans le cadre de l’autonomisation des paysans. C’est un périmètre clés en main: les canaux, les drains et les terres. Un millier de paysans sera bientôt installé sur les terres aménagées.
Le Directeur de la zone, Perou Orieyerou, a pour sa part, assuré qu’après leur installation les paysans seront inscrits dans les registres de redevance, puis les membres du suivi appui consultation vont les approvisionner en intrants agricoles. Un appui qui leur sera accordé de l’installation à la commercialisation de leurs produits.
Pierre Fo’o Medjo
7ème réunion du comité de suivi du Contrat plan 2008 – 2013 :
Des évolutions significatives enregistrées à l’Office du Niger
Du jeudi 2 au vendredi 3 mai dernier, les membres du Comité de suivi du Contrat plan se sont retrouvés à Ségou, à l’Office du Niger. Objectif, plancher sur le Rapport du second semestre 2012 traitant du point d’exécution des engagements pris par les parties. Les travaux étaient dirigés par le représentant du Président du Comité, Modibo Dolo, Directeur national du Développement au ministère de l’Economie des Finances et du Budget.
La journée du jeudi, la réunion du suivi du Contrat plan 2008 – 2013 fut entièrement consacrée aux visites de terrain des membres du Comité de suivi. Ce comité, a expliqué le PDG de l’Office du Niger, Amadou Boye Coulibaly, est un cadre arrêté qui se réunit tous les six mois. «Pour ce contrat plan intérimaire, on a organisé une visite de terrain pour qu’il y ait une vision claire de ce qui se passe, afin de témoigner. A cet effet, certains chantiers qui entrent dans le plan global de l’Office du Niger ont été choisis».
La visite de terrain a débuté par la localité de Niono. Ici, les membres du Comité de suivi ont visité le drain de Niono, qui évitera que cette localité soit inondée. Depuis 1948, ce projet n’a jamais été exécuté. Maintenant, c’est chose faite par l’UE, a déclaré le PDG de l’Office du Niger.
Après les souhaits de bienvenue, l’adjoint au Préfet, Souleymane Sangaré, a brossé un état des lieux désolant de sa circonscription administrative. Les jihadistes, selon lui, ont tout détruit, et, comme si cela n’était pas assez, les grands travaux ont été arrêtés. Cependant, il a assuré que sur le plan sécuritaire il n’y avait plus rien à craindre. A part les terroristes qui sont en Mauritanie et qui sortent des camps pour venir perpétrer des attaques. «Niono n’a pas de plan de drainage, mais, avec cet ouvrage, nous serons à l’abri des inondations pendant l’hivernage».
Le Comité de suivi s’est ensuite successivement rendu sur le chantier d’aménagement de Sabalibougou, le chantier d’aménagement de 1722 ha de Siengo extension, les projets de réhabilitation du Drain collecteur de KIE et les travaux d’aménagement de 854 ha à N’dilli.
Les travaux de la deuxième journée de la réunion du Comité se sont ouverts sur le discours du PDG de l’Office du Niger. Celui-ci a exprimé tout son plaisir de souhaiter la bienvenue aux membres du Comité de suivi, en cette dernière année du contrat plan 2008 – 2013. Avant de déclarer «de nombreux engagements des différentes parties ont connu des évolutions significatives, notamment en ce qui concerne la gestion de l’eau et la maintenance du réseau hydraulique. La contribution de tous les acteurs, notamment les partenaires agricoles, est à saluer. Cependant, beaucoup reste encore à faire pour cette zone et l’évaluation du Contrat plan en cours permettra de dégager les priorités, en rapport avec les objectifs établis».
Amadou Boye Coulibaly a alors, fait remarquer que, malgré de nombreuses contraintes, la campagne agricole 2012 – 2013 s’est déroulée dans de bonnes conditions. La superficie mise en valeur en saison est de 99 261,5 ha, soit 99,48% des prévisions, pour une production de 532 641,5 tonnes de riz paddy. Celle mise en valeur en contre saison riz est de 12 472 ha, pour une production de 62 360 tonnes de riz paddy.
Le second trimestre 2012, a ensuite indiqué le PDG de l’ON, a été caractérisé par le redémarrage de la plupart des projets d’aménagement hydraulique (Touraba, Sabalibougou, siengo extension, Dilla KIE, Mbéwani) soit 8 544 ha, l’élaboration du plan d’action 2013 et un projet d’avenant en réponse à la prolongation d’une année du contrat plan 2008 – 2012. En janvier 2013, a-t-il déploré, l’entrée des terroristes à l’Office du Niger a eu des conséquences importantes sur le niveau de recouvrement de la redevance en eau.
Pour conclure, il dira qu’immédiatement après la libération des zones occupées, des dispositions ont été prises pour remettre la zone dans de bonnes conditions de travail. Actuellement, les activités se déroulent normalement. Modibo Dolo a, quant à lui, reconnu que, malgré les difficultés survenues dans notre pays, l’ON avait su relever les défis. Il a demandé aux acteurs de l’Office de doubler d’efforts pour que le nom de « grenier de l’Afrique» devienne une réalité à l’Office du Niger.
Pierre Fo’o Medjo