L’opérateur céréalier Modibo Keïta, Président directeur général du Grand distributeur céréalier du Mali (GDCM), est au centre d’un litige foncier à l’office du Niger. Il semble que l’opérateur économique, en plus du riz, aurait l’intention de cultiver du blé. Modibo Keïta a alors convaincu l’office du Niger de la pertinence de son projet d’aménagement de 100.000 hectares pour la culture du blé. Il n’a d’ailleurs eu aucun mal à obtenir les dossiers et immatriculer les parcelles concernées.
A peine il a commencé l’aménagement de ses parcelles une fronde de paysans (mécontents) est intervenue. L’opérateur leur a expliqué qu’il a obtenu les parcelles suite à un contrat de bail dûment passé avec la direction de l’Office. Les paysans, apparemment ne voulaient admettre ces explications. Selon nos sources, les exploitants bénéficient du soutien de personnes qui résident à Bamako. Et certains politiciens manifestent beaucoup d’intérêts à cette affaire. Mais pour entendre raison aux exploitants le Président Directeur général de l’Office, Kassim Denon, les a rencontrés personnellement. Objectif : échanger pour débloquer la situation. Il leur aurait même laissé entrevoir l’éventualité de la disponibilité de l’Office à dédommager jusqu’à concurrence de 130.000.000 de F CFA ceux dont les droits ont pu être lésés. Malheureusement, dans cette démarche le PDG de l’Office s’est buté à l’intransigeance des exploitants défendant pour la plupart des petites unités familiales.
Voulant malgré tout privilégier le dialogue et la concertation dans la gestion de cette crise, l’office du Niger, a mis à contribution le préfet du cercle. Mais c’était sans compter avec le radicalisme des contestataires. Certains d’entre eux auraient agressé le préfet de la localité venu chercher avec eux une issue heureuse et pacifique au conflit.
Le gouverneur de la région de Ségou a décidé, à son tour, de s’impliquer dans l’affaire en apportant son soutien à la direction de l’office. C’est dans ces circonstances que, semble-t-il, pour imposer à tout prix l’ordre, la direction de l’office du Niger avec l’accord du gouverneur, vient de dépêcher sur les lieux des éléments des forces de sécurité.
Dans le cadre d’un plan de redressement de l’office du Niger qui, de l’indépendance à nos jours, n’a toujours pas atteint le seuil souhaitable d’espaces aménagés, le nouveau Président directeur général, Kassim Denon, a fait le pari de booster le taux des superficies mises en valeur en octroyant des baux d’exploitation à court et long terme à certains investisseurs privés qui disposent de ressources pour investir.
C’est suite à cette mesure que certains privés dont la société GDCM ont décidé de s’intéresser à l’Office du Niger qui s’apprêterait à bénéficier d’un important programme portant sur l’irrigation de près d’1 million d’hectares.
Oumar Diamoye