L’Office du Niger a tenu mardi 10 août dernier, à Ségou, sa 48ème session ordinaire du Conseil d’administration. Présidée par son Président-directeur Général, Abdel Karim Konaté dit Empé, cette session avait à l’ordre de jour : l’examen des états financiers de l’exercice 2020, du rapport de gestion et des rapports du Commissaire aux comptes de l’exercice 2020 de l’Office.
Au cours de la session, le PDG de l’Office du Niger, Abdel Karim Konaté a dressé le bilan provisoire de la campagne agricole 2020-2021. Ceci fait ressortir une production de 837 136,72 tonnes de riz paddy; 326 299 tonnes de produits maraichers et 71 950 tonnes de produits de diversification.
En qui concerne la campagne agricole 2021-2022, en cours, il a décliné les objectifs de production à atteindre que sont : 903 537,55 tonnes de riz paddy; 396 332,34 tonnes de produits maraîchers et 116 361 tonnes de produits de diversification.
Sur le Plan financier, l’exercice clos le 31 décembre 2020, le chiffre d’affaires affiché au compteur est de 7 614 654 496 de FCFA.
« L’atteinte de ces objectifs dépendra, dans une large mesure de l’évolution du contexte sécuritaire, de la réalisation des aménagements prévus et aussi de la mise à la disposition des exploitants à temps opportun des engrais subventionnés », a indiqué Empé.
En effet, c’est un secret de polichinelle de soutenir que le Mali traverse une crise multidimensionnelle qui s’articule autour de l’insécurité grandissante, les fortes précipitations liées au changement climatique et la cherté de la vie. Ainsi, comme bien d’autres entreprisses publiques ou privées, l’Office du Niger a eu sa dose de difficultés.
« Il s’agit de la faiblesse des quantités d’engrais subventionnés accordées aux producteurs, l’inondation au niveau de certains champs et villages avec leur corollaire de développement de maladies cryptogamiques », a cité Abdel Karim Konaté.
Pire, ajoute-t-il, toute la zone Office du Niger, singulièrement le cercle de Niono, a été marquée par l’insécurité avec de nombreuses pertes en vies humaines, des enlèvements de personnes, des cas de vols et de destructions de biens et d’ouvrages hydrauliques, notamment le dynamitage de 5 ponts ayant eu pour conséquences l’isolement des villages et l’impossibilité d’accéder à certains champs arrivés à maturité. Ainsi, dans le seul village de Farabougou, zone de Kouroumari, 572 ha n’ont pas pu être récoltés, soit la totalité des superficies cultivées.
Malgré ces crises, des efforts de gestion ont été consentis. Ils portent sur la diminution des principaux postes de charges, notamment les achats carburants, fournitures, consommables, eau et électricité, l’entretien des véhicules. S’y ajoutent la maintenance à hauteur de souhait des réseaux hydrauliques et l’appui-conseil aux exploitants malgré les restrictions de mouvements dues à l’insécurité.
Selon le PDG de l’Office du Niger, dans le but de soulager les producteurs victimes de l’insécurité, l’Office leur a accordé un dégrèvement spécial sur 2 050,57 ha, en casiers et hors-casiers avec un manque à gagner en redevance eau de 115 042 315 F CFA, soit un dégrèvement total de 5 271,67 ha pour un manque à gagner en redevance eau de 303 157 002 F CFA.
Aussi, pour compenser les pertes de récoltes dues aux inondations et à l’insécurité, avec l’accompagnement de la Direction nationale de l’hydraulique, l’Office du Niger a autorisé la mise en valeur, à titre exceptionnel, de 45 000 ha en contre-saison, dont 15 000 ha de riz, 15 000 ha de maraichage et 15 000 ha de canne à sucre.
« La Direction de l’Office du Niger a pris des dispositions en termes de maintenance des réseaux hydrauliques qui ont permis d’assurer un service de l’eau satisfaisant. Par ailleurs, l’appui conseil aux exploitants a pu être assuré malgré les restrictions de mouvements dues à l’insécurité. Mieux, des efforts de gestion consentis ont permis une diminution de près de 30% des principaux postes de charge », précise M. Konaté.
Adama DAO