Office central de lutte contre les stupéfiants (OCS): Une coquille vide

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Doté d’un budget de fonctionnement de plus de 84 millions FCFA et fort d’une équipe de 200 éléments issus de la police, de la gendarmerie et de la douane, l’Office central de lutte contre les stupéfiants ne ressemble plus ou moins qu’à une coquille vide, ne parvenant plus à faire face à sa mission régalienne, celle de traquer les narcotrafiquants et de les bouter hors de nos frontières. Les années se suivent et se ressemblent : en dépit d’un budget conséquent, l’OCS ne mène aucune activité, n’entreprend rien. Personne ne sait l’usage qui est fait du budget qui lui est alloué. Les deux cent éléments qui le composent se sont dits exaspérés et l’ont fait savoir la semaine dernière au ministre de tutelle lors de son passage. Ils ont demandé à être réaffectés dans leur corps d’origine.

L’Office central de lutte contre les stupéfiants a été créé sur une initiative du président de la République, Amadou Toumani Touré, afin de lutter contre le trafic de produits prohibés qui circulent dans notre pays, principalement dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal et certains centres urbains. Il est entièrement composé d’éléments de la police, de la gendarmerie et de la douane.

Depuis sa création qui a suscité de l’enthousiasme auprès des autorités de l’époque, il y a de cela trois ans, l’OCS n’est resté que l’ombre de lui -même. Il n’est parvenu à mener aucune action d’envergure amenant du coup les uns et les autres à s’interroger sur son bien- fondé.  A titre illustratif, au moment où des pays voisins surtout ceux du Champs’emploient à démanteler des réseaux de narcotrafiquants, à les traquer, ces derniers trouvent refuge au Mali pour continuer leurs activités sordides dans l’impunité totale. Sur le terrain, l’Office central de lutte contre les stupéfiants est loin d’être opérationnel.  La présence de nombreux groupes de narcotrafiquants au nord du Mali constitue la preuve irréfutable de cette passivité de l’OCS.  Et ce n’est pas faute de personnel qualifié, puisqu’il est fort de 200 éléments issus de la police, de la gendarmerie et de la douane.  L’OCS est doté d’un budget de fonctionnement de plus de 84 millions FCFA, soit 21 millions de FCFA par trimestre. La question que l’on est en droit de se poser est de savoir où vont toutes ces sommes.

Quand on sait qu’aucune activité  digne de ce nom n’est menée dans le cadre des missions dévolues à l’OCS. A l’office, beaucoup de langues   se délient pour dire que le Directeur, le colonel de gendarmerie Moussa Zabour Maïga, est le seul à savoir l’usage qui est fait du budget de fonctionnement. Le personnel  de l’OCS est sur le pied de guerre et dit ne plus rester dans un service qui ne sert à rien.

Lors de la visite du ministre de tutelle dans ses locaux la semaine dernière, le personnel est sorti de ses gonds. Il a vertement fait savoir au ministre sa volonté de ne plus rester à l’Office central de lutte contre les stupéfiants. Les policiers, les gendarmes et les douaniers présents sur les lieux, ont déclaré au ministre leur volonté de retourner dans leur corps d’origine. Le syndicat national de la police qui s’est saisi du dossier envisage de rencontrer les plus hautes autorités du pays dans les jours à venir en vue de trouver un dénouement rapide.

L’Office central des stupéfiants, créé en 2010 pour coordonner les activités de lutte contre la drogue,  devrait servir de relais entre le Mali et les autres pays. Ce réseau reçoit les différentes statistiques de saisies de drogue. Des policiers, des gendarmes et des douaniers,  ont été détachés de toute autre activité pour se consacrer entièrement à la lutte contre le trafic des stupéfiants en vue de circonscrire le fléau.

Abdoulaye DIARRA

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3 COMMENTAIRES

  1. Mon frère de journaliste comment voulez vous que cette structure fonctionne avec seulement 84 millions FCFA sur un territoire d 1.241.231 km² soit 67,67 FCFA par Km² et pan an. S’il existe un vrai faux journaliste c’est bien toi monsieur Abdoulaye DIARRA.Et si tu dois faire une répartition de cette par homme/an tu auras 6206Km²par agent et un montant de 419960 FCFA pour chaque agent/an pour contrôler 6206KM². Je sais tu es déjà perdu dans ce calcul, moi au lycée j’ai fait les sciences pas comme toi le journaleux. comment es ce qu’on peur allouer moins de 500.000 FCFA pour contrôler 6206KM² d’un territoire aussi vaste comme le Mali. Ensuite ce que tu ne sais pas quand on prend cette somme, il faut déduire les frais de location des bureaux pas moins de un million/mois , les frais d’eau et d’électricité, les frais de fonctionnement, c’est vraiment honteux d’entendre que c’est cette somme que le Mali verse pour lutter contre le trafic de drogue. je sais aussi que ce poste fait l’objet de convoitise entre la police, la gendarmerie et la douane, si par hasard tu as été payer pour publier cela, tu fais honte à ton corps.Je ne connais trop Monsieur MAIGA mais d’après ce que me rencontre un cousin avec lequel il a travaillé au pole économique, c’est un homme certes fermé,pas trop ouvert ou bavard mais extrêmement honnête. Il parait que ce sont ses qualités qui lui ont permit jusque là d’avoir la confiance de ses supérieurs successivement à la gendarmerie de la MAC de Bamako, puis au pole, à la présidence et au poste actuel.

  2. Si les fonctionnaires sont payés a travers leur effectives de travail, si effectivement les heures d’absences doivent être déduite du salaire, alors qui peut me dire sur quelle base le salaire de nos militaire feuillard est calculer ? Ils ont été recruté pour assurer notre sécurité, pour préserver l’intégrité du territoire, nous avons constaté que depuis plus de 2 mois que les closes de ce contrat n’es pas respecté par l’armée, alors je demande, j’exige que ces 2 mois de salaire illégalement perçu par les militaires soient restitués au trésor afin de faire d’autres recrutements et participer à l’effort de guerre. Rendez nous notre argent soldats feuillards.

  3. ton mentor ATT n’est plus là et ce dernier n’a jamais crée cet Office dont tu parles. Ce sont les americains qui ont imposés à ce fuyard du Général de créer cet office car les narcotrafiquants étaient ses protegés. Comment expliquez vous que des narcotrafiquants déambulent aisement dans les grandes villes du nord avec armes à l’appui et qu’ils ne soient jamais inquiétés. Au contraire, ils sont constamment conviés à des réunions par ATT au vu et au su de tout le monde pour parler soit de leur participation à l’élection des conseillers nationaux, soit pour soit disant la création de nouvelles régions au nord.
    ATT n’a jamais voulu que cet office fonctionne au risque d’apprehender ses propres amis qui ont excellé dans le trafic de la drogue et celui des armes

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