Mutation sanction : Relevé de son poste de PDG à l’office du Niger, Kassoum Dénon se retrouve à l’office riz de ségou comme simple agent

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A l’Office du Niger (ON), surtout dans les zones rizicoles, tout le monde fredonne. Et partout, le même refrain. Une seule question sur toute les lèvres : comment comprendre, que Kassoum Dénon relevé de son poste de PDG de l’Office du Niger se retrouve à  l’Office Riz Ségou (ORS) au placard comme simple agent ? Pourtant, il a été le directeur de cette même structure pendant des années. Une certitude : il  a bluffé tout le monde : partenaires agricoles, leaders politiques et la société civile, ministres etc.

En effet, il ne faisait guère mystère de ses relations personnelles avec les autorités publiques. Il terrorisait ses collègues et les paysans. Et, du coup, se croyait intouchable. Kassoum Dénon, tout-puissant patron de l’Office du Niger a vu le ciel lui tomber sur la tête le 2 juillet 2011. Et la terre s’arracher sous ses pieds, le 6 septembre dernier, à l’issue d’une décision du Ministère de l’Agriculture signée de la main de la directrice  des finances et du matériel (DFM). Une note qui lui certifie son affectation à l’ORS. Une structure pilotée de bout en bout pendant plus de dix ans par Dénon. Le trou qu’il a creusé dans ce service dans le cadre de l’aménagement des pistes rurales dépasse l’entendement : plus de 300 millions de francs CFA dégustés à la petite cuillère. Au même moment, sa gestion à l’Office du Niger ces deux dernières années est un véritable gâchis. D’où la présence, actuellement, des contrôleurs à l’Office du Niger et à l’Office Riz Ségou. Avec cette décision, Kassoum Dénon (numéro matricule 367-27-F, Ingénieur de l’agriculture et du génie rural de 1ère classe 3ème échelon indice 680 et mis à la disposition du ministère de l’agriculture) perd tous ses avantages. Autrement dit, c’est la fin de sa carrière au sein de la fonction publique. Et pire qu’une mutation sanction cette décision est une fin de non recevoir ou presque à l’endroit de l’ancien boss de l’ON. Sous le feu roulant de cette affectation à l’ORS, après un refus catégorique de l’ODRS (l’Office de Développement Rurale de Sélingué) de lui caser en son sein, Dénon aurait fondu en larmes. Avant de commencer le lundi dernier à arpenter les escaliers du ministère de l’agriculture. Tout en tapant les portes afin d’obtenir, coûte que coûte et quoiqu’il en coûte, une réaffectation. Etant donné qu’à l’époque où il était le dirlo de l’ORS, ses subalternes qu’il a combattu avec une main de fer et qu’il considérait comme des arrêtes dans sa gorge sont aujourd’hui aux affaires. En prélude à son départ de l’ORS pour l’Office du Niger, Dénon s’était vertement opposé à la nomination de son adjoint, Babougou Traoré comme DG de l’ORS. Donc, il se voit à tout prix entre  les mains de ses ennemis. Mais de deux choses, l’une : ou il rejoint son poste et cela depuis le 6 septembre dernier ou il est considéré comme démissionnaire et pourra se défendre devant la justice. Tôt ou tard. Une certitude quasi-absolue : Kassoum Dénon est sur une pente raide. Bien plus, cette relève considérée jusque-là comme une mutation-sanction peut lui conduire droit à l’abattoir. Rien que par le choc psychologique que cette situation pourrait lui occasionner. Surtout que c’est une première fois dans l’histoire de l’Office du Niger qu’un PDG tombe de son piédestal avant d’être muté ailleurs comme simple agent. Du moins, si l’on en croit les témoignages de nos interlocuteurs. Et ce n’est plus un secret : irrité par la mauvaise gestion, pour le moins retentissant, du dénier public à l’Office du Niger par Kassoum Dénon mais aussi du climat délétère entre lui, le personnel et les paysans dans les zones rizicoles de l’Office du Niger, les autorités maliennes, veulent connaître la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Ils veulent savoir qui a fait quoi ? Qui n’a pas fait quoi ? Et qui a bouffé quoi ? Surtout, qu’il y avait la tension dans l’air à l’ON et que les producteurs de riz s’apprêtaient à marcher  pour protester contre la gestion de  Dénon. Partout à l’Office du Niger, c’était le même refrain et la même rengaine. Tant du côté des travailleurs que des paysans. Et jusqu’à la date de son départ de la tête de l’ON, Dénon ne pipait mots à certains cadres de l’ON jugés incontournables dans l’avenir du service. En clair, Kassoum Dénon pendant ces deux ans de règne à la tête de l’Office du Niger ne traînait derrière lui qu’une image de ruine et de désolation. Selon des responsables du département de l’agriculture, le fait que Kassoum Dénon soit affecté de la sorte mais surtout avec la signature de la direction  des finances et du matériel du cabinet témoigne du fait que les autorités maliennes en ont trop sur la patate, face à la gestion de l’ex-PDG de l’Office du Niger. De leurs côtés, certains hauts responsables au niveau du ministère délégué en charge de l’Office du Niger, jetés en pâture à la presse suite à la nomination de Dénon à la tête de l’ON, entendent, eux aussi, en savoir davantage sur les raisons qui ont conduit à ce flop, du reste magistral. D’où la présence d’une mission d’enquête à l’Office du Niger. De sources bien introduites, le Chef de l’Etat aurait exigé, un rapport détaillé sur la gestion de l’ancien patron de l’Office du Niger ces deux dernières années. L’ex PDG Kassoum Dénon, très inquiet, dit-on, imputerait, déjà, un revers cinglant de cette gestion à certains responsables de l’Office du Niger. Qui, à en croire nos interlocuteurs, n’auraient pas été associés –du moins, pas suffisamment – à la gouvernance de l’ON. Un service, disent-ils, piloté à l’époque, de bout en bout, par l’ex PDG Kassoum Dénon.

Sauve-qui-peut !

Comme on le voit, le compte à rebours vient, à peine de commencer. Mais au moment où, l’ancien PDG de l’Office du Niger doit s’expliquer sur la gestion faite de ces milliards de francs CFA, débloqués pour  faire de notre pays le grenier de l’Afrique, on se crêpe le chignon dans un « gros français ». Qui ferait pâlir « Victor Idiot » de jalousie. Tout débute avec l’attribution, sans avis d’appel d’offre, d’un marché de 200 motos à la société de son gendre : Fadel-Co. L’Etat malien a débloqué 84 millions et chaque moto a été surfacturée à hauteur de 150.000F CFA l’unité. D’où le-ras-le-bol des autorités maliennes. Mais aussi, leur détermination à faire la lumière sur toute cette affaire. Mais l’indignation du ministre délégué en charge de l’Office du Niger, Abbou Sow, face à cette gabegie, n’avait d’égale que sa colère. Une colère, dont Kassoum Dénon s’était moqué à l’époque, comme de sa première culotte. Rassuré de ne devoir des comptes qu’à lui-même, il continuait, contre toute attente, de dormir du sommeil du juste, jusqu’à la date du 2 juillet dernier où il a été viré. Avant de retourner la tête baissée à l’ORS, où il devient un simple agent. Après plus de dix ans au poste de D.G de cette structure et deux ans comme PDG à l’Office du Niger.          C’est face à l’ampleur des dégâts à l’Office du Niger que les autorités maliennes ont décidé autrement du sort de Kassoum Dénon. Une certitude : la carrière de Kassoum Dénon a pris un coût de massue. Ses rêves aussi. Et ce n’est pas tout. Loin s’en faut.       S’il s’avère qu’il s’est léché les babines, au passage du magot, il répondra de son acte. Réputés pour  son arrogance, il multiplie, déjà, les démarches nocturnes. Au rythme qu’il ne dort que d’un demi-œil. Et ce n’est qu’un début.            Donc affaire à suivre et à poursuivre !                                                                         

Jean pierre James

 

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