Une équipe du Bureau du Vérificateur Général est en mission actuellement à l’Office du Niger, précisement dans la zone de Niono depuis deux semaines environ et elle a constaté un détournement de 500 millions de FCFA environ prélevés sur la redevance eau, selon notre source.
L’agriculture constitue la principale activité au Mali. Près de 70% de la population s’adonnent à cette activité. Elle occupe une part importante dans le PIB. Raison pour laquelle la stabilité économique de notre pays dépend en grande partie de la pluviométrie et par conséquent de la réussite des récoltes.
A chaque début d’hivernage, le gouvernement et les populations sont préoccupées quant à son devenir. Car, en cas de mauvaise récolte, c’est tout le programme de développement qui est perturbé pour assurer la sécurité alimentaire. C’est pour l’atteinte de cet objectif que les colonisateurs ont créé l’Office du Niger. Dans l’Office du Niger qui comprend cinq zones dont Molodo, Kolonko, N’Débougou, Niono…, on cultive essentiellement le riz.
Cette localité de Niono couvre une superficie de 72.000 hectares consacrés essentiellement à la culture du riz. Des paysans sont confrontés à d’énormes difficultés. Ce qui fera dire à une personnalité que “si les conditions étaient réunies, cette zone pourrait être le grenier de l’Afrique de l’Ouest”.
Le paiement de la redevance eau pose problème. C’est pour cette raison qu’en juillet et août 2004, plus de 4.000 familles furent expulsées de leurs terres, en raison de leur incapacité de payer le montant qui permet de couvrir les frais liés à l’irrigation et à la construction de canaux. Imposée par l’Office du Niger qui est une agence gouvernementale, cette taxe permet à la Direction de l’Office de pouvoir continuer à assurer l’irrigation des plaines.
Seulement ce que déplorent les paysans, c’est le prix exigé qui ne prend pas compte des résultats des récoltes annuelles. Elles ont été mauvaises durant ces dernières années, ce qui ne permet pas aux paysans de payer les frais de la redevance eau. Car les récoltes sont la plupart consommées par eux-mêmes. On souligne aussi que l’accès aux crédits permet aux paysans d’acheter des grains et des intrants agricoles. Les paysans qui n’arrivent pas à payer leurs redevances sont expropriés de leurs parcelles. Le paiement de la redevance est la condition sine qua non pour pouvoir garder sa parcelle.
Les fonds payés sont-ils judicieusement utilisés ?
UNE EQUIPE DE MISSION DU VERIFICATEUR SUR TERRAIN
Il y a deux semaines, le Vérificateur Général Sidi Sosso Diarra a envoyé dans la zone Office du Niger une mission pour procéder à la vérification des comptes, voir si les procédures obéissent aux règles de l’art. Ce qui est conforme à la mission qui lui est révolue. Rappelons que le Vérificateur Général l’avait l’annoncé lors de la conférence de presse relative à la présentation de son premier rapport aux hommes de médias.
Après deux semaines d’intenses recherches dans les documents comptables de l’Office de Niono, l’équipe a décélé d’importantes irrégularités et des malversations financières. Selon les mêmes sources, on a découvert un détournement d’un montant de 500 millions de nos francs. Ce détournement porte sur les montants perçus sur la redevance eau. Ce détournement porte sur les trois dernières années. Les mêmes sources indiquent que les premiers responsables de la Direction de l’Office sont cités dans cette affaire.
Il est nécessaire de rappeler que le Directeur de l’Office du Niger Issouf Kéïta a été relevé de ses fonctions au deuxième jour de l’arrivée de l’équipe du bureau du Vérificateur Général. Cette révocation est-elle liée à cela ? Est-ce pour le protéger ? Nous ne saurions le répondre. En tout cas, le dossier a déjà été transmis au juge de paix de Niono afin d’approfondir les enquêtes. La balle est donc dans le camp de la justice.
Mamadi TOUNKARA
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