Lancement des travaux d’aménagement des 2500 ha à M’Bewani, de l’électrification de la ville de Macina où la lumière a jailli, ainsi que celui des travaux de réalisation de la ligne de transport d’électricité Ségou-Markala-Niono, en plus d’une exposition et des conférence-débats sur le passé, le présent et l’avenir de l’Office du Niger. Telles sont les activités phares organisées, par cette entreprise, du jeudi 16 au Samedi 18 septembre, dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Mali.
Markala, la porte d’entrée de l’Office du Niger à cause de son magnifique barrage qui permet d’irriguer les aménagements, a servi de cadre, du jeudi 16 au samedi 18 septembre, pour les activités commémoratives du cinquantenaire de l’indépendance du Mali dans la zone Office du Niger.
Ce fut une véritable mobilisation pour la promotion du développement agricole qui a regroupé, autour du Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé du développement intégré de la zone Office du Niger, Abou Sow, plusieurs autres membres du gouvernement dont le ministre de l’Agriculture Alassane Ag Agatham, le ministre de la Culture, Mohamed El Mouctar, le ministre de la Jeunesse et des sports, Hamane Niang, le ministre Chargé des relations avec les Institutions, porte-parole du gouvernement, Mme Fatoumata Guindo. Sans compter d’autres cadres de l’administration publique et privée, ainsi que des producteurs. A ce beau monde, s’ajoutent les responsables des partenaires techniques et financiers (PTF) du Mali, ainsi que l’Ambassadeur du Burkina Faso au Mali, Mohamed Sanné Topan.
Les activités ont commencé le jeudi 16 septembre dans la soirée, par le lancement d’un tournoi de football dénommé "coupe ATT" du nom du président de la République, histoire de signifier au chef de l’Etat toute la reconnaissance du peuple de l’Office du Niger, au regard des efforts qu’il est en train de déployer dans le cadre des aménagements hydroagricoles. Pour ce match de lancement, qui opposait l’équipe de l’Office du Niger à celle de l’Office Riz Ségou, le score est resté vierge.
Le lendemain, soit le vendredi 17 septembre, ce fut l’inauguration de la foire agricole de l’Office du Niger, où le savoir-faire des acteurs intervenant dans le domaine agricole était à l’honneur dans la grande cour de la direction de la zone de M’Bewani. Juste derrière cette cour, un bosquet dit celui du cinquantenaire a été aménagé. Là-bas, tout le monde a planté un arbre. Des ministres aux plantons. Avant de regagner la salle de conférence où le passé, le présent et l’avenir de l’Office du Niger ont été discutés.
Après les témoignages des anciens de l’entreprise dont Djibril Aw, Moussa Léo Sidibé, Bakary Kamian et le Colonel Issa Ongoïba, les perspectives de développement de l’Office du Niger ont été présentés par l’actuel Pdg, Kassoum Denon, en présence de plusieurs anciens Pdg dont Nancoma Kéïta, Youssouf Kéïta et Seydou Traoré.
Office du Niger, un passé peu glorieux, un présent et un avenir prometteurs
Créé le 5 janvier 1932, l’Office du Niger est le plus vaste et plus ambitieux projet d’aménagement hydroagricole de l’Afrique de l’Ouest initié par l’administration coloniale.
Le projet visait la satisfaction des besoins en matières premières, notamment le coton (510 000 ha) pour l’industrie textile de la métropole et de la couverture des besoins alimentaires en riz (450 000 ha) des populations de l’Afrique Occidentale Française, soit environ 960 000 ha à aménager en 50 ans.
Ces objectifs n’ont jamais été atteints. Ainsi, à l’indépendance du Mali, le 22 septembre 1960, les pouvoirs publics ont manifesté un intérêt pour le développement agricole de la zone.
Cependant, force est de reconnaitre que, de 1960 à 2002, les politiques, stratégies et programmes mis en œuvre pour les besoins de la cause ont abouti à des résultats mitigés, très en deçà des espérances. Même avec de multiples mutations et réformes dont l’une des plus importantes est celle de 1994, qui a permis de recentrer les missions et les objectifs visés, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes.
Il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir du général Amadou Toumani Touré pour voir se dégager une synergie d’action autour de l’Office du Niger afin que celui-ci puisse mieux faire face aux défis et les relever.
La volonté affichée du président ATT d’imprimer un nouvel élan à la zone Office du Niger s’est manifestée avec l’adoption d’un certain nombre de textes réglementaires et législatifs visant à accroitre les aménagements hydroagricoles, tout en autorisant les investissements de grands privés, tels que Malibya et le Millenium Challenge Account (MCA) avec son projet Alatona. C’est ainsi qu’ATT est devenu le président qui a fait plus d’aménagements hydroagricoles en République du Mali, de l’indépendance à nos jours.
Cette volonté du président ATT s’est également manifestée par la subvention de la production, à coups de milliards de nos francs. Ceci a permis aux producteurs de bénéficier de semences, d’engrais et de matériel agricole à un prix raisonnable pour faire de la culture.
La création d’un Secrétariat d’Etat auprès du Premier ministre chargé du développement intégré de la zone Office du Niger, le 9 avril 2009, est le couronnement de la volonté du président ATT à faire de l’agriculture un pôle de développement économique et social. Pour cela, l’actuel Pdg, Kassoum Denon, au cours d’une brillante et éloquente communication, a indiqué que "les défis auxquels l’Office du Niger est confronté concernent la mobilisation des financements indispensables à la réalisation de nos programmes d’aménagement hydroagricole. Les besoins de financement dépassent largement les capacités de l’Etat et les partenaires techniques et financiers (PTF) n’ont pas encore comblé toutes les attentes. Aujourd’hui, ils sont dans une nouvelle disposition d’intervention à travers l’appui budgétaire. C’est probablement le point de départ pour la création d’un fonds commun permettant la réalisation des investissements en masse à l’Office du Niger".
Pour que l’Office du Niger puisse relever tous les défis, auxquels il sera confronté dans le cadre de son développement, l’actuel Pdg, Kassoum Denon, compte tenu de son expérience, a engagé des réformes significatives qui s’appuient sur une nouvelle politique de réorganisation et d’orientation de l’entreprise, avec un nouvel organigramme touchant tous les domaines.
A savoir l’aménagement, le foncier et le cadastre, la gestion de l’eau et la maintenance des réseaux, l’appui au monde rural, la planification et la statistique. "Il s’agit-là des directions qui vont mener des activités spécifiques pour relever le défi du développement intégré pourvu que nous dégagions ensembles (Etat; Partenaires techniques et financiers) une synergie d’action pour relever le défi de la mobilisation d’un fonds commun pour les investissements".
Après les 100.000 ha de Malibya, les 14 000 ha d’Alatona, voici les 2 500 ha de l’UE
Fidèle à sa volonté de faire du Mali une véritable puissance agricole, le Président de la République, Amadou Toumani Touré, a procédé, le samedi 18 septembre, au lancement des travaux de 2 500 ha dans la zone de M’Bewani.
Fruit de la coopération Mali-Union Européenne, ce projet, d’un montant de 19,7 milliards de FCFA prévoit la construction d’un drain collecteur de 42 kilomètres pour évacuer les eaux usées et protéger les terres agricoles. Selon le chef de la Délégation de l’Union européenne au Mali, l’Ambassadeur Giacomo Durazzo, "le projet d’aménagement des 2500 ha à M’Bewani marque la continuité d’une fructueuse collaboration engagée depuis plus de vingt ans entre le Mali et l’UE".
Une collaboration grâce à laquelle près de 3 000 ha de périmètres irrigués ont été créés ou réhabilités dans la zone Office du Niger. A en croire Son Excellence Durazzo "le projet sera complété par un financement supplémentaire de près de 10 milliards de FCFA pour la construction du drain de Kalankorola, dans le cadre d’un programme dénommé Facilité alimentaire de l’UE et qui sera versé comme contribution du Programme d’appui à la productivité agricole du Mali (PAPAM) géré par la Banque Mondiale".
Ainsi, après le projet de Malibya portant sur 100 000 ha à aménager, les 14 000 ha d’Alotona, via le Millénium Challenge Account (MCC), voici les 2500 ha de l’Union Européenne. Avec ses nouveaux aménagements, l’Office du Niger, selon des spécialistes en matière agricole, pourra produire environ "7500 tonnes supplémentaires de cultures en périodes hivernale et de contre-saison".
Sollicité à livrer ses sentiments par les journalistes, le président ATT a indiqué qu’il n’est pas surpris de l’aide de l’Union européenne dans le cadre de l’aménagement des 2500 ha à M’Bewani. Avant de rappeler que le Mali est le premier bénéficiaire de l’aide au développement dans les pays situés au Sud du Sahara. Ensuite, il a remercié les partenaires techniques et financiers (PTF) qui interviennent de plus en plus dans les différents programmes de développement.
Macina étrenne son réseau électrique, Ségou-Markala et Niono bientôt servis en haute tension
Macina, la ville religieuse pleine d’histoire vient de sortir des ténèbres. Et cela, grâce à l’Office du Niger qui vient de débourser plus de 50 millions de FCFA pour l’achèvement du projet d’électrification de la ville de Ké-Macina. Le lancement de l’électrification de la ville a eu lieu, le samedi 18 septembre, par le président de la République, juste après le lancement des travaux d’aménagement des 2500 ha à M’Bewani.
Les travaux d’électrification de la ville de Macina ont porté sur la réalisation d’un local pour les groupes électrogènes, la fourniture et la mise en place de 3 groupes électrogènes de 350 KVA chacun avec des accessoires; une cuve de 15 000 litres de gasoil et une cuve journalière de 500 litres; la fourniture et la pose de support réseau moyenne tension et basse tension de 639 unités, celles de câbles torsadés. Le tout, confondu, fait un volume de 44 000ml et 250 points lumineux, pour un coût total de 789 443 641 FCFA.
Après Macina, le président ATT est revenu à Markala où il a procédé au lancement des travaux de réalisation de la ligne de transport d’électricité haute tension, de Ségou à Niono, en passant par Markala.
Ce projet est évalué à 7 3398 000 000 de FCFA hors taxe et vise la réalisation d’une ligne de 63 KV sur une longueur de 107 Km. La fin des travaux est prévue pour janvier 2012, soit 16 mois après le lancement des travaux. Ceux-ci, selon le ministre des Mines, Abou Bakar Traoré qui assurait l’intérim de son homologue de l’Energie et de l’Eau, Madou Diarra, alors en mission à l’extérieur, "permettront d’augmenter de manière significative le taux d’accès à l’électricité à l’échelle nationale".
A M’Bewani, Macina, Markala, les populations sont sortis massivement pour dire merci au président ATT, pour les efforts qu’il est en train de consentir pour le développement du Mali. Toute chose dont se réjouit le Secrétaire d’Etat, Abou Sow qui a soutenu que "le développement intégré n’est pas un vain mot à l’Office du Niger avec toutes les actions de développement harmonieux en cours".
Alassane DIARRA