SALAMANDOUGOU, village situé à une quarantaine de kilomètres de Markala. Les terres sont réputées fertiles surtout pour la culture du blé. Ca tombe bien pour le PDG de " Grand Distributeur Céréalier du Mali " (GDCM), monsieur Modibo Keïta lequel a justement un projet en cours d’exécution. Il s’agit d’une usine de transformation de farine de blé à l’inauguaration de laquelle, le Président de la République ATT était l’invité spécial. Il ne trouve mieux qu’à exproprier les villageois de leurs terres, à faire bastonner et arrêter par des gendarmes, les récalcitrants dont des personnes âgées et des femmes en état de grossesse avancée. C’est arrivé vendredi dernier.
Au total, 34 personnes ont été interpellées par la Gendarmerie de Markala sur instruction du PDG de GDCM, le tristement célèbre Modibo Keïta et non moins vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. Le commanditaire de l’interpellation reproche tout simplement aux villageois d’avoir refusé de lui céder leur patrimoine agraire, des terres propices à la culture de Blé situées à une trentaine de BEWANI. Ces biens constituent la propriété du village tout entier depuis plus de 800 ans et leur sert de moyen subsistance. Il n’était pas alors question pour eux de le céder au plus offrant fusse-t-il le PDG de GDCM. Ce dernier, dans le souci d’approvisionner en blé son usine de fabrication de farine, avait, depuis Juillet 2009 date d’inauguration de la nouvelle minoterie, les yeux rivés sur ce patrimoine collectif. Suite au refus des villageois de le lui vendre, il est passé par la manière forte le vendredi dernier.
Il appela les gendarmes de Markala en renfort, lesquels procédèrent à des séances de bastonnades en règle et à des arrestations musclées. On dénombre plusieurs blessés. Les empêcheurs de tourner en rond furent par la suite conduits à la Brigade de Gendarmerie de Markala. Les blessés ne reçurent aucun soin. C’était la désolation totale dans le village.
LE GDCM n’est pas à un coup d’essai
Voici un autre incident révélateur du vrai regard que le GDCM de Modibo Keïta porte sur ses concitoyens, moins nantis. Au mois d’octobre 2008 à Koutiala, huit enfants ont été battus à sang par le gérant de la succursale de GDCM de la localité. Le tortionnaire reprochait aux gamins d’avoir joué avec des pétards non loin de son magasin. Pour ce motif, il commit des manœuvres à son service pour leur infliger une correction. Alertés, les parents des gosses se virent répondre par le Gérant qu’ils pouvaient aller se plaindre là où ils veulent et que "GDCM répondra". Les parents des victimes portèrent plainte à la police ; les bourreaux furent arrêtés et… libérés dans les heures qui suivront. C’en était de trop pour les populations. L’affaire failli tourner à l’émeute. Toute chose qui contraignit la police à procéder de nouveau à l’interpellation des manœuvres en question, mais pas du commanditaire répondant au nom de Dramane Doumbia lequel continua à narguer les populations. Les victimes ont décidé de saisir la CAFO et le parlement des Enfants.
Naturellement, Modibo Keïta ne se croit pas tout permis. Tout lui est, en vérité, permis au Mali. Attention quand même au retour de la manivelle ! "Si tu te targues d’être à l’origine du beau temps, tu devras assumer la même responsabilité en cas de mauvais temps", dit l’adage.
N’Tji Diarra