Après les paysans qui ont affirmé qu’ "avec Boye, l’Office du Niger a acquis son indépendance", le nouveau PDG de l’entreprise a, de son côté, soutenu, la semaine dernière à Niono et à Markala, que "les cadres et les paysans de l’Office du Niger l’auraient trahi s’ils ne lui disent pas toute la vérité dans la gestion de la boîte.
Entamée le mardi 19 juillet dernier, la tournée de prise de contact du nouveau PDG de l’Office du Niger, Amadou Boye Coulibaly, a pris fin le mercredi 27 juillet par la zone de Niono, considérée comme le poumon de l’Office du Niger et celle de Markala, sa porte d’entrée. Dans ces zones, Boye a tenu à répondre aux cadres et aux paysans de l’entreprise qui ont soutenu à Kroumari, N’Débougou et Molodo, les 20, 21 et 22 juillet dernier, lors des rencontres qu’ "avec Amadou Boye Coulibaly, l’Office du Niger a acquis son indépendance". La réponse en question "vous m’auriez trahi, si vous ne me dites pas toute la vérité" est une invitation au dialogue franc dans le cadre de la gestion du géant de la riziculture.
Afin d’insuffler une nouvelle dynamique à l’Office du Niger, le nouveau PDG affirme avoir les moyens qu’il faut au regard de la volonté réaffirmée des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) à accompagner l’entreprise.
Pour la petite histoire, Boye a indiqué qu’il a reçu une lettre de félicitation et d’encouragement des partenaires allemands juste après sa nomination à la tête de l’Office du Niger, le 6 juillet dernier.
Doter les différentes zones de production de moyens financiers afin de faire face aux travaux d’entretien des canaux secondaires, tel a été le premier acte posé par le nouveau PDG de l’Office du Niger qui a considéré cela comme la priorité des priorités de l’heure.
Ensuite, il compte mettre un accent particulier sur la formation des cadres et des paysans à travers des voyages d’études, notamment au Sénégal, au Burkina Faso et en Afrique du Sud.
L’objectif recherché par cette formation est de renforcer la capacité des acteurs face à la modernisation de l’agriculture. S’agissant de cela, Boye a indiqué que bientôt une unité de transformation de tomate verra le jour à Niono, considéré comme le poumon de l’Office du Niger. Cette usine sera battue sur 15 ha déjà disponibles afin de transformer mille tonnes de tomate par jour. Sans compter le nombre d’emplois qu’elle va créer.
La campagne promet à Niono et à M’Béwani
Pour cette campagne agricole, ça promet à Niono et à M’Béwani. Dans la première zone, en saison et contre-saison, l’on compte mettre en valeur 18 525 ha pour une production attendue de 113 460 tonnes de riz paddy.
Ainsi, en dépit des difficultés comme la présence massive des ilots de tiffa dans le Gruber nord, l’engorgement des principaux drains de vidange, la panne du tractopelle et le sous-équipement de l’unité d’entretien, ainsi que la présence de chenilles sur les pépinières de riz, des conditions sont réunies (approvisionnement en engrais, respect du calendrier agricole…) pour une production record.
A M’Bewani, la campagne, avec une prévision de 13 603 ha constitue la cinquième année de l’existence de la zone. Cette prévision se repartit comme suite: 11 266 ha en casier et 2 336 ha en hors-casier. Comme à Niono, les difficultés ont pour nom, la présence des chenilles, le sous-équipement et l’insuffisance de la main d’œuvre et celle relative à l’eau à Dianabougou et Minimana 2.
Dans le cadre de la recherche des solutions, la zone a approché la Protection des Végétaux de Molodo pour la prospection en vue des traitements nécessaires. Aussi, des dispositions sont en train d’être prises pour la remise en l’état de réseau primaire et le renforcement de l’appui- conseil.
Envoyé spécial à Ségou Alassane DIARRA
Cercle de Macina dans la région de Ségou
Les six communes de l’inter-fleuve ouvrent leurs portes à l’Office Riz Ségou
Après le cercle de Ségou, celui de Baraoueli, les six communes de l’inter-fleuve du cercle de Macina font désormais parties de la zone d’intervention de l’Office Riz Ségou (ORS). La cérémonie de passation officielle a eu lieu, le jeudi 28 juillet, dans la ville de Macina sous la présidence au ministre délégué auprès du Premier ministre chargé du développement intégré de la zone Office du Niger, Abou Sow, en présence du Directeur général de l’ORS, Babougou Traoré.
ls étaient de nombreux paysans, agents techniques de l’Etat intervenant dans les domaines de l’agriculture, l’élevage et la pêche à prendre d’assaut la maison des jeunes de Macina flambant neuf qui a servi de cadre pour la cérémonie officielle de passation des six communes de l’inter-fleuve de Macina (Sana, Saloba, Souley, Matomo, Folomana et Tongué) pour le compte de l’Office Riz Ségou.
Ainsi, l’occasion était bonne pour le Directeur général, Babougou Traoré, de faire une communication de bonne facture sur l’entreprise qu’il dirige à l’intention des cadres paysans, éleveurs et pêcheurs des communes de l’inter-fleuve. Ainsi, on retient que l’Office Riz Ségou a été créé par ordonnance lors de la transition démocratique, le 21 août 1991, comme établissement public à caractère administratif (EPA) doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière.
L’ORS a pour mission fondamentale de proposer et d’exécuter tous les programmes et projets concourant à la promotion de la filière riz à travers les actions visant le développement intégré dans sa zone d’intervention.
Les principaux objectifs qui lui sont assignés sont définis dans un contrat-plan tripartite : Etat/ORS/ Producteurs. Ils concernent l’amélioration du service en eau dans les périmètres hydro-agricoles, l’intensification de la production agricole, la promotion des organisations paysannes responsabilisées, la diversification des productions agricoles (vivrières, maraîchères, avicoles, apicoles etc.), la promotion féminine, la protection de l’environnement.
En plus des six communes de l’inter-fleuve de Macina citées ci-dessus, la zone d’intervention de l’Office Riz Ségou est située dans le cercle de Ségou dans les communes rurales de Diédougou, Dioro, Farakou-Massa, Boussin, Togou, Markala, Diganibougou, Farako, Sana-Foulala, Souba, N’Gara, Massala, Konodimini, Pélengana, Pogo, Sébougou et la commune urbaine de Ségou. Dans le cercle de Baraoueli, les communes concernées sont Boidié, Tamani, Sanando, Somo, Dougoufé, Baraoueli, Konobougou, Gouendo, Kalaké, N’gassola et Tésserela.
L’ORS collabore avec toutes les différentes structures régionales, ainsi que l’IER, la BNDA, le SSN, le CESPA, l’APEJ, la Croix rouge, la BID, le Fonds Koweitien, l’US-AID et l’UE. Ses contraintes sont le sous-équipement des producteurs, ainsi que les effets des aléas climatiques sur la production de riz de submersion contrôlée.
En perspectives, l’Office Riz Ségou va opter pour la reconversion progressive de la submersion contrôlée à la maitrise totale de l’eau pour les casiers qui s’y prêtent, le transfert total des fonctions de commercialisation et d’approvisionnement en équipement et intrants agricoles aux organisations paysannes responsabilisées, l’érection des organisations paysannes en société de coopératives. Pour ce qui concerne spécifiquement l’inter-fleuve, l’ORS veut sensibiliser, mener des enquêtes socio-économiques et démographiques, finaliser le répertoire des plaines aménageables réalisé par la direction du Génie Rural. Enfin, il entend chercher des financements pour la réalisation des études d’aménagement des bas-fonds.
Au cours des débats, nombreux sont les cadres et paysans qui ont estimé qu’ils vont passer à la trappe avec le transfert des six communes de l’inter-fleuve à l’ORS.
Leurs inquiétudes ont été transformées en espoir par le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé du développement intégré de la zone Office du Niger, Abou Sow, qui a soutenu qu’avec les projets en cours, il s’agit de dégager une synergie d’action pour un partenariat gagnant.
Alassane DIARRA