Avec le Projet d’Appui au Développement Rural de Tien Konou (PADER KT) l’Office Riz Ségou passe de la submersion contrôlée à la maitrise totale de l’eau, comme c’est le cas à l’Office du Niger, le géant de la riziculture au Mali, avec la reconversion de 2000 ha de Tien Konou dans le complexe de Dioro et la sécurisation de 2200 ha du casier I et celui de Famana dans le complexe de Tamani. Cette reconversion apparait comme un défi pour le nouveau Directeur Général de l’Office Riz Ségou, Babougou Traoré, nommé à la tête de l’entreprise, le 23 février dernier. Il se démène comme un beau diable, à travers une première visite de terrain, pour faire partager sa vision avec le service d’encadrement et les exploitants agricoles afin d’atteindre les objectifs fixés par ce projet.
Depuis le mardi 19 avril, le nouveau Directeur Général de l’Office Riz Ségou, Babougou Traoré, a entamé une visite de prise de contact avec le monde paysan, ainsi que le personnel de l’encadrement de son service. Objectif : partager sa vision face aux défis auxquels l’ORS est confronté. Il s’agit pour Babougou Traoré d’insuffler une nouvelle dynamique à l’Office Riz Ségou en quête de performances. Pour sa toute première visite de prise de contact, l’enfant de Kononbougou a choisi une localité du terroir, Tamani, avant de se rendre à Farako, hier mercredi. Dans ces localités, le discours du désormais chef de l’ORS s’est articulé autour d’un certain nombre de défis auxquels son entreprise est confrontée. Il s’agit de l’extension des superficies aménagées à travers une reconversion de la submersion contrôlée à la maîtrise totale de l’eau. Toute chose qui nécessite un redéploiement du personnel de l’entreprise qui doit également faire face aux défis du développement intégré prenant en charge toutes les questions liées à l’évolution de la vie humaine. Il s’agit de contribuer davantage à la lutte contre la pauvreté dans le milieu rural, surtout en zone Office Riz Ségou. Lancé en novembre dernier, le projet aura une durée vie de cinq ans. Il coûtera 14, 985 milliards de FCFA dont 11, 008 milliards de FCFA, soit 74% pour la BID et 3, 896 milliards de FCFA, soit 26% pour le gouvernement malien et les bénéficiaires. Les travaux de génie civil comprennent, le ré-calibrage du canal principal de Dioro sur 20,7 Km, l’aménagement de 1271 ha du casier de Tien Konou en maîtrise totale de l’eau, l’amélioration du système hydraulique de 2200 ha dans la plaine de Tamani, la construction et l’équipement d’infrastructures socio-économiques incluant 20 forages et la réhabilitation de 5 centres de santé communautaires, l’appui à la vulgarisation, à la recherche adaptative et à la protection de l’environnement. Toute chose qui prendra en compte la vulgarisation agricole et la diversification de la production ainsi que la production de semences améliorées. Ce n’est pas tout. Il y a dans le volet de l’appui au développement communautaire la formation et l’alphabétisation fonctionnelle, la professionnalisation des organisations paysannes et le développement des systèmes financiers décentralisés. C’est un projet de développement intégré conforme à la vision du président de la République, Amadou Toumani Touré, qui ne cesse de poser des actes majeurs afin de faire du Mali une véritable puissance agricole avec comme objectif final la souveraineté alimentaire qui viendra, du coup, réduire la pauvreté.
Le projet couvrira 234 villages dans les 23 communes de Ségou. Le PADER KT comporte plusieurs volets à l’image de l’agriculture, la santé, l’hydraulique villageoise, l’environnement etc. Pour réussir cette mission, Babougou Traoré a insisté sur la nécessité de dégager une synergie d’action avec le personnel de l’encadrement et les exploitants agricoles. Cela ne va pas sans une compréhension mutuelle, l’appui aux paysans dans la continuité de l’Initiative Riz, le respect du calendrier agricole et celui des engagements pris dans le cadre du crédit agricole. Le tout ne sera bénéfique si une bonne politique de commercialisation n’est pas menée sur la base du principe gagnant-gagnant pour tous les acteurs : c’est-à-dire paysans, l’Etat, les commerçants et les consommateurs.
Les hommages de Babougou à ses prédécesseurs, au Syndicat de l’ORS et au ministre Abou Sow
En évoquant les voies et moyens qui ont abouti à sa nomination dans ses propos préliminaires, le nouveau Directeur de l’Office Riz Ségou, Babougou Traoré, nommé le 23 février dernier à la tête de l’entreprise, n’a pas manqué de rendre un hommage mérité à ses prédécesseurs, en l’occurrence, à feu Kalidy Kaloga, Kassoum Denon, aujourd’hui, PDG de l’Office du Niger, au syndicat de l’ORS et au ministre Abou Sow, chargé auprès du Premier ministre du développement intégré de la zone Office du Niger.
S’agissant du premier, feu Kalidy Kaloga, qui n’a régné que huit petit mois à la tête de l’ORS, Babougou Traoré a magnifié sa volonté d’apporter des innovations à l’entreprise. A propos de Kassoum Denon dont il fut l’adjoint pendant plus de cinq ans à l’Office Riz Ségou, Babougou Traoré a indiqué que sa nomination en tant que PDG de l’Office du Niger est le fruit des efforts louables menés à l’ORS pendant plus d’une dizaine années. Pour la petite histoire, c’est avec Denon que l’Office Riz Ségou (ORS) a inscrit dans ses perspectives la reconversion progressive de ses casiers agricoles qui s’y prêtent, de la submersion contrôlée à la maitrise totale de l’eau, afin de contribuer davantage à la lutte contre la pauvreté dans le milieu rural.
C’est dans ce cadre que le gouvernement malien, à travers l’ancien Directeur général de l’ORS, Kassoum Denon, aujourd’hui Président-directeur général de l’Office du Niger, a négocié et obtenu de la Banque Islamique de Développement (BID) le financement du Projet d’Appui au Développement Rural de Tien Konou (PADER KT) dont la mise en œuvre constitue, aujourd’hui, un défi de taille pour l’actuel patron des lieux. S’agissant du syndicat de l’entreprise, il a reconnu et salué le sens du combat de cette coalition pour la nomination d’un cadre du sérail au nom de la continuité des efforts. Enfin, en ce qui concerne son ministre de tutelle, il a loué son sens de la compréhension pour la continuité.
Alassane DIARRA , Envoyé spécial