L’Office du Niger en quête de la performance :Voici la réforme d’Abou Sow, après celle de Denon

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Il existe aujourd’hui une synergie d’action autour de l’Office du Niger. Elle vise à réduire la pauvreté via une souveraineté alimentaire. Cette dynamique fut déclenchée avec l’arrivée de Kassoum Denon comme PDG de l’Office du Niger, le 9 décembre 2009 à travers une réforme institutionnelle interne qui a abouti à la création des directions spécialisées. Après cette réforme Denon, voici à présent celle d’Abou Sow, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé du développement intégré de la zone Office du Niger. Il s’agit d’une feuille de route pour la mise en place des processus relatifs à l’élaboration du schéma d’aménagement hydro-agricole et pastoral, la relecture du décret de gérance, ainsi que la définition d’un mécanisme de financement et du modèle juridique de l’opération-pilote Rétail. Un atelier se tient, depuis hier, à Ségou afin d’adopter cette feuille de route.

Crée le 5 janvier 1932, l’Office du Niger est le plus vaste et plus ambitieux projet d’aménagement hydroagricole de l’Afrique de l’Ouest initié par l’administration coloniale. Le projet visait la satisfaction des besoins en matières premières, notamment le coton (510 000 ha) pour l’industrie textile de la métropole et de la couverture des besoins alimentaires en riz (450 000 ha) des populations de l’Afrique Occidentale Française, soit environ 960 000 ha à aménager en 50 ans. Ces objectifs n’ont jamais été atteints. Ainsi, à l’indépendance du Mali, le 22 septembre 1960, les pouvoirs publics ont manifesté un intérêt pour le développement agricole de la zone. Cependant, force est de reconnaitre que de 1960 à 2002, les politiques, stratégies et programmes mis en œuvre pour les besoins de la cause ont abouti à des résultats mitigés en deçà des espérances. Même avec de multiples mutations et réformes dont l’une des plus importantes est celle de 1994 qui a permis de recentrer les missions, les objectifs visés aussi bien que les résultats attendus, n’ont pas connu de réalisation à hauteur de souhait.

Il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir du général Amadou Toumani Touré pour voir dégagée une synergie d’action autour de l’Office du Niger afin que celui puisse mieux faire face aux défis et les relever. Pour cela, le salut a commencé à venir avec la nomination, le 9 décembre 2009, de Kassoum Denon comme PDG de l’Office du Niger qui a engagé une réforme institutionnelle interne qui a abouti à la création des directions spécialisées (lire ci-dessous nos informations). Afin d’appuyer davantage le processus de quête pour une performance dans le domaine de l’agriculture, le ministre délégué auprès du premier ministre chargé du développement intégré de la zone Office du Niger, Abou Sow organise depuis hier à Ségou, un atelier sur la feuille de route pour la mise en œuvre des processus relatifs à l’élaboration du schéma d’aménagement hydro-agricole et pastoral, la relecture du décret de gérance et de définition du mécanisme de financement et du modèle juridique de l’opération-pilote Rétail.

Pour ce qui concerne le premier point-l’élaboration du schéma d’aménagement hydro-agricole et pastoral-il s’agit de planifier les choix d’allocation des ressources eau et terres, de délimiter les différents domaines de la zone Office du Niger et de formaliser dans le décret de gérance le domaine d’extension de la zone irriguée.

S’agissant du processus de relecture de ce décret de gérance son objectif est de définir puis de formaliser les principes et modalités de gestion de l’eau et du foncier adaptées aux différentes catégories d’acteurs et répondant aux grands enjeux de développement durable de la zone, à savoir la sécurité foncière, surtout pour l’exploitations agricoles familiales, le développement des mécanismes juridiques et financiers sécurisés pour soutenir les investissements des différents types d’acteurs de la mise en valeur, le développement de véritables association d’usagers de l’eau responsable d’une gestion améliorées de l’eau et de l’entretien et afin orienter et tester le calcul de la redevance eau sur la consommation effective en eau.

Enfin, le processus de définition du mécanisme de financement de l’opération-pilote Rétail, il vise à définir un mécanisme de cofinancement qui sécurise la participation financière de l’Etat et des producteurs. Toute chose qui favorisera l’utilisation durable d’un fonds d’investissement destiné principalement à soutenir le financement de nouvelles extensions et à centraliser et fédérer l’ensemble des initiatives de participation financière des producteurs aux aménagements sur la zone Office du Niger.

Comme nous l’avons annoncé ci-dessus, cette réforme du ministre Abou Sow est intervenue après celle de l’actuel PDG de l’Office du Niger, Kassoum Denon. En prenant fonction, le 5 janvier 2010, le nouvel homme fort de l’Office du Niger a hérité des difficultés qui ont pour nom : l’insuffisance d’entretien du réseau hydraulique avec son corolaire de mauvaise gestion de l’eau, la problématique des trois E (érosion, envahissement et envasement), le non-respect du calendrier agricole par les exploitants, le sous-équipement de ceux-ci, l’insuffisance des conseillers agricoles, le manque de vision pragmatique de la gestion du foncier et une mauvaise planification de la mise en œuvre des activités des projets et programmes. Face à ces difficultés, il a présenté un véritable plan Marshall qui a consisté à engager des réformes à travers la création de cinq directions au sein de la Direction générale, à savoir premièrement la direction de l’aménagement, du foncier et du cadastre. Il s’agit pour cette direction de faire face aux défis de l’augmentation des surfaces agricoles, tout en réglant au mieux les problèmes fonciers. Deuxièmement, la Diirection de la gestion de l’eau et de la maintenance des réseaux. Elle a comme tâche d’élaborer un programme annuel d’entretien des réseaux primaires, secondaires et tertiaires tout en suivant l’exécution de celui-ci.

Troisièmement, la Diirection appui au monde rural. Son travail consiste à vulgariser auprès des producteurs les innovations techniques, former et favoriser la recherche pour le développement avec à la clé la diversification des cultures, la mécanisation des équipements agricoles, le tout soutenu par des activités environnementales (agroforesterie, valorisation des zones d’emprunts et la gestion durable des ressources naturelles) Quatrièmement, la Diirection de la planification et des statistiques. Elle élabore les politiques et stratégies de développement de l’Office du Niger à travers la mise en œuvre du programme annuel d’activités tout en maitrisant l’adéquation entre les superficies aménageables et la disponibilité en eau. Enfin nous avons, cinquièmement, la direction administrative et financière.

Vive donc le tandem Abou Sow-Kassoum Denon pour que l’Office du Niger puisse atteindre, enfin, ses objectifs vieux de 78 ans, à savoir la réduction de la pauvreté via la souveraineté alimentaire.

Alassane DIARRA

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