Alla Touré, précédemment directeur de la zone Niono de l’Office Niger, inculpé après la découverte d’un détournement de fonds de plus de 500 millions de F CFA, vient d’être libéré on ne sait sous quelle condition.
Il y a quelques semaines, une équipe du bureau du Vérificateur général (BVG) en mission à l’Office du Niger a constaté la disparition de plus d’un demi milliard de redevance eau dans la zone Niono. Elle a aussitôt porté plainte. Le directeur et certains agents (le responsable financier et le comptable notamment), interpellés, ont été placés en détention.
Mais, la mesure de mise en liberté provisoire ne concerne que M. Touré qui fausse compagnie à ses subalternes, contraints de garder prison. Est-ce à dire que la justice malienne, finalement, ne s’intéresse qu’au menu fretin ? Alla Touré est-il aussi indispensable pour bénéficier d’une telle mesure d’assouplissement ou a-t-il seulement les bras suffisamment longs pour s’échapper des mailles du filet nonobstant l’ampleur de la faute commise ? Ou bien les 100 millions de pot de vin refusé par l’équipe du Vérificateur général ont-ils eu un preneur ?
Toujours est-il que c’est de cette façon qu’on essaye d’étouffer les affaires judiciaires qui émaillent ces derniers temps la vie de notre pays. Au demeurant, la décision de la justice d’élargir l’ex-directeur conforte le Comité de soutien au Vérificateur général qui craint l’étouffement de l’affaire.
En tout état de cause, l’opinion nationale et internationale souhaite être largement édifiée sur cette affaire et partant sur la gestion de tout l’Office du Niger qui ressemble, à s’y méprendre, à une autre patate chaude dans les mains des gouvernants. Il est du devoir de tous les patriotes d’encourager le BVG dans sa volonté d’aider à l’assainissement dans les entreprises publiques.
La rédaction
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