L’Office du Niger a mandat de réaliser 65% des besoins en riz de la campagne contre saison tout en diversifiant les spéculations porteuses économiquement et moins consommatrice d’eau. C’est pour apprécier à leurs justes valeurs et recueillir les préoccupations de l’ensemble des acteurs que le PDG de l’Office du Niger Amadou B.COULIBALY a entamé une visite de terrain qui l’aura conduit dans les zones de production.
A Macina, la diversification porte sur le maïs, l’oignon où on entend réaliser 3 récoltes. Dans la parcelle de Mamadou DIARRA à Toungakoura, le repiquage est effectif sur les 4 hectares pour un rendement prévisionnel de 6,2T/ha. L’intéressé nous assuré ne pas empiéter sur le calendrier agricole de la saison. L’utilisation de l’engrais de fonde et l’exposition aux oiseaux granivores sont les points sur lesquels l’encadrement a prodigué des conseils. Aussi, le PDG a voulu s’assurer des avantages et contraintes liés à l’utilisation des semoirs philippins en milieu paysan. En effet, les extensions qui vont crescendo démultiplient les besoins en main d’œuvre pour les repiquages par la même occasion les charges d’exploitation. Cela apparait déjà comme une des contraintes à la riziculture paysanne à l’Office du Niger. Pour anticiper sur le problème afin d’y trouver des solutions plus réalistes, l’Office du Niger a cherché et obtenu l’engagement de la recherche afin de trouver des outils aptes à remplacer la main d’œuvre. L’utilisation du semoir philippin rentre dans cette logique.
A la réunion avec les producteurs, le Directeur de zone de Macina a présenté ses résultats : pour la campagne saison, les emblavures portent sur 9.000ha en casier pour une production totale de 175.000T de paddy. Les hors casiers et la submersion contrôlée de Sossé-Sibila totalisent 6.412ha pour une production chiffrée à 22.991Tde paddy. Les recouvrements de la redevance s’élevaient à 37% brut dont plus de 42% pour les casiers. Les responsables paysans ont assuré la délégation du PDG de régler à100% la redevance à la date échue au 31mars.
Quant à la contre saison et les diversifications, 675ha ont été mis en valeur sans compter les réalisations du grand céréalier GDCM où 1.252 ha ont été mis en valeur en riz, tomate, pomme de terre.
Le PDG a recentré les missions de l’Office du Niger et le rôle prépondérant attendu de lui dans l’atteint e de la souveraineté alimentaire du Mali et faire de ce pays une puissance agricole. Il a invité les producteurs au respect du calendrier agricole et aux normes vulgarisées surtout dans le choix des engrais. Sur ce point, il est apparu lors des débats que des fournisseurs livrent en lieu et place de la qualité édictée par la caution technique, d’autres engrais à majorité inadaptés. Cet état de fait entraine un manque à gagner chez le producteur et empêche l’État d’atteindre ses objectifs de production malgré la subvention qu’il accorde sur l’engrais. Les producteurs ont été invités à respecter scrupuleusement les consignes édictées dans la caution technique. Ce qui aura l’avantage de discipliner le monde de fournisseur et d’atteindre les objectifs de la politique de subvention a martelé le PDG.
Dans le Kouroumari où l’atmosphère de guerre sévit au quotidien, la visite a commencé par le périmètre irrigué d’Alatona. Un projet novateur où les exploitant sont appelés à gérer eux même l’eau et les terres et à assurer l’entretien du réseau d’irrigation. Pour ce faire, deux ONG nationales (GForceetNiétaConseil) assurent la période de transition de 3ans avant de laisser place à la fédération des utilisateurs les missions de recouvrement de la redevance, d’entretien du réseau par les entreprises. Une étape de capitalisation et de diffusion des résultats de cette expérience sanctionnera la fin de la mission d’accompagnement.
Dans le casier de KogoniA, la vielle Maimouna DIALLO dite BanakouMaimouna force l’admiration. A 72ans, elle entretient ses 3 hectares sur lesquels elle a réalisé 200 sacs. Pour elle, il faut croire et aimé la riziculture pour en tirer profit. Malgré les intempéries du Sahel, la vielle assure un suivi de proximité de son champ. Là est la clé de son succès assure-t-elle.
Pour ce qui concerne la pomme de terre, elle risque de damer le pion au riz en termes de création de richesse. Une coopérative féminine atteste avoir réalisé plusieurs millions en produisant de la semence sur un hectare. Le rendement moyen à l’hectare à l’Office du Niger est estimé à 25T ce qui explique l’engouement suscité par ce nouveau produit. La pomme de terre se pose en palliatif de la disette mais aussi des contraintes financières. Souhaitons que la diversification pomme de terre n’entraîne la diversion car ce produit a l’habitude de créer des déficits céréaliers à cause des revenus précieux qu’on y procure.
La situation de guerre a affecté la zone où des bâtiments ont été soufflés par le vacarme des bombardements et qu’il a fallu réhabiliter a-t-on appris sur le terrain les équipements aussi Et comme un malheur n’arrive jamais seul, on signale la présence des oiseaux granivores aux hauteurs de Farabougou et des souris rongeurs dans les parcelles. Le PDG a promis d’y trouver des réponses appropriées. Après avoir reconnu les difficultés et les sacrifices consentis, le PDG a invité les uns et les autres à une meilleure utilisation de la ressource eau. Pour ce qui est de la redevance eau, l’assurance a été donnée par toutes les organisations paysannes pour son payement régulier au31mars prochain.
MOD