A l’issue des travaux de l’atelier sur la feuille de route pour la mise en œuvre des processus d’élaboration du schéma d’aménagement hydro-agricole et pastoral, de relecture du décret de gérance et de définition du mécanisme de financement, ainsi que du modèle juridique de l’opération-pilote Rétail qui s’est tenu du 5 au 7 mai à Ségou, les participants ont formulé des recommandations dont l’ application devrait permettre à l’Office du Niger d’aller en profondeur dans sa quête de performance.
Ils étaient deux cents participants, regroupant tous les acteurs du monde de l’agriculture, les décideurs administratifs et politiques, à participer à cet atelier qui s’est penché sur cette feuille de route à la demande du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé du développement intégré de la zone Office du Niger, Abou Sow. Après trois jours de travaux intenses, les participants sont convenus sur un train de mesures à prendre pour un Office du Niger plus performante. Ces mesures permettront de garantir la mise en œuvre des processus d’élaboration du schéma d’aménagement hydro-agricole et pastoral (SAHAP), de relecture du décret de gérance et de définition du mécanisme de financement de l’Opération Rétail, soient réellement participatifs et qu’à ce titre tous les documents de travail soient transmis aux acteurs et dans le cadre spécifique de la tenue de l’atelier, remis au moins dix jours à l’avance.
A cela s’ajoute la dynamisation des organes de pilotage et d’orientation du schéma directeur de développement de la zone Office du Niger (SDDZON) à travers des comités de pilotage, des comités régionaux et un secrétariat technique national du CP.
Ainsi, des recommandations ont été faites concernant chaque processus. En ce qui concerne le processus d’élaboration du schéma d’aménagement hydro-agricole et pastoral (SAHAP), l’atelier a demandé de changer l’appellation du SAHAP en Programme d’aménagement hydro-agricole (PAHA) afin d’éviter la confusion avec schéma directeur de développement de la zone Office du Niger (SDDZON).
L’atelier a également souhaité la mise en cohérence du SAHAP (PAHA) avec les programmes de planification des collectivités territoriales. Cette cohérence doit aussi être de mise dans le cadre du programme 4 du SDDZON traitant des aménagements sylvo-pastoraux (zones de pâturage et parcours).
Assurer les conditions préalables favorables à l’investissement privé avant toute attribution fait aussi partie des préoccupations des participants à l’atelier. Ceux-ci ont également convenu de ne planifier que des aménagements privés dans le SAHA/PAHA dont la faisabilité technique, la performance économique et la durabilité environnementale est garantie, de tenir compte de l’évaluation des disponibilités de l’eau souterraine pour préciser le potentiel d’aménagement de la zone Office du Niger dans le cadre de l’élaboration du SAHAP/PAHA et de l’enjeu de sauvegarde du fleuve Niger et de l’influence des projets d’ouvrages hydrauliques (barrages…).
Ce n’est pas tout, les participants ont recommandé qu’on prenne acte des conséquences de l’évolution du trafic routier sur l’axe Ségou-Niono-Tombouctou et prendre des mesures pour garantir la sécurisation du barrage de Markala.
S’agissant du processus de relecture du décret de gérance de l’Office du Niger, l’atelier a estimé que ce processus prévu en deux relectures du décret n’est pas approprié aux regards des enjeux définis dans la feuille de route (délais de concertation exigés pour traiter des chantiers de la sécurisation du foncier et de la gestion de l’eau).
Avant de demander à ce qu’on se limite à une seule relecture du décret d’ici à 2013. Tout en tenant compte de la mise en cohérence du décret de gérance avec les textes fondamentaux (Code domanial et foncier…), et la Loi d’Orientation agricole. Aussi, les participants ont demandé de recouvrer la redevance foncière au niveau des baux et d’introduire le principe d’éviction proportionnelle dans le cadre de la révision du décret de gérance.
Enfin, pour ce qui concerne le processus de définition du mécanisme de financement des aménagements, l’atelier a souhaité soumettre à l’approbation du gouvernement ce mécanisme de financement de l’irrigation, élaboré dans le cadre du Programme National d’Infrastructure Rural (PNIR) et organiser la participation des acteurs financiers (banques et SFD du Mali) dans le cadre de la définition du mécanisme de cofinancement de l’opération Rétail IV.
Afin de réussir l’opération, les participants ont demandé la diffusion des documents en version papier à tous les participants et autres acteurs concernés avant le vendredi 13 mai 2011 afin de donner un temps d’analyse et de concertation raisonnable au sein des groupes d’acteurs pour recueillir leurs observations à la base et les transmettre au ministère en charge de l’Office du Niger avant le lundi 30 mai 2011. Notons que cette feuille de route doit être actualisé sur la base de la capitalisation des différentes observations et prévoir une cession de validation avant la fin du mois de juin 2011 avec les représentants des groupes d’acteurs.
Un plan et une stratégie de communication est en cours d’élaboration pour accompagner l’ensemble du processus.
Alassane DIARRA